Ludovic Pouille: Les entreprises françaises veulent participer aux projets de la Vision 2030

Le gouverneur du SWCC, Abdallah Ibrahim Alabdelkarim, recevant un mémento de l’ambassadeur français, Ludovic Pouille. (Photo AN par Yazid Alsamrani)
Le gouverneur du SWCC, Abdallah Ibrahim Alabdelkarim, recevant un mémento de l’ambassadeur français, Ludovic Pouille. (Photo AN par Yazid Alsamrani)
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Publié le Jeudi 16 juin 2022

Ludovic Pouille: Les entreprises françaises veulent participer aux projets de la Vision 2030

  • L’ambassadeur a participé au forum «Partenariat stratégique franco-saoudien pour un meilleur développement durable dans la gestion de l’eau et des déchets» où étaient présentes des entreprises françaises
  • «Ce pays accueillera dans les dix prochaines années les plus grands projets hydrauliques de la planète. L’expertise française étant reconnue dans le monde entier, il est très important que les entreprises françaises fassent partie de ces projets»

RIYAD: Les entreprises françaises sont désireuses d’investir dans le secteur de l’eau en Arabie saoudite, selon l’ambassadeur de France dans le Royaume, Ludovic Pouille. Dans un entretien accordé à Arab News en marge d’un forum intitulé «Partenariat stratégique franco-saoudien pour un meilleur développement durable dans la gestion de l’eau et des déchets», M. Pouille a déclaré que cet événement contribuerait à renforcer les relations entre son pays et le Royaume.

Ce forum a été organisé par Business France et l’ambassade de France, en collaboration avec les entreprises saoudiennes Saline Water Conversion Corporation (SWCC), Saudi Water Partnership Company (SWPC), National Water Company (NWC), et Saudi Investment Recycling Company (SIRC). Business France est une agence gouvernementale française créée en janvier 2015 par la fusion d’Ubifrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII).

Pour l’ambassadeur français, ce forum représente une «excellente opportunité» pour les  firmes françaises. «Cette initiative de Business France est bienvenue, car historiquement la France est un partenaire stratégique très important de l’Arabie saoudite dans le secteur de l’eau», affirme M. Pouille à Arab News.

«Aujourd’hui, nous voulons attirer de nouvelles entreprises, notamment des PME, qui pourraient apporter des innovations et leur expertise dans des domaines très spécifiques de l’eau, du traitement de l’eau et de la gestion des déchets», soutient-il. «Je suis très heureux de voir que cette délégation compte près de 15 entreprises françaises, dont la plupart découvrent l’Arabie saoudite pour la première fois.»

«Toutes les parties prenantes des institutions saoudiennes dans le secteur de l’eau sont présentes ici. C’est une excellente occasion pour les entreprises françaises de mieux connaître la Vision 2030 du Royaume», ajoute-t-il. 
 

«Nous sommes en mesure de connecter les entreprises françaises aux partenaires saoudiens dans tous les nouveaux domaines de la Vision 2030 et d’accompagner la diversification de l’économie saoudienne»

L’ambassadeur français, Ludovic Pouille

 

«Ce pays accueillera dans les dix prochaines années les plus grands projets hydrauliques de la planète. L’expertise française étant reconnue dans le monde entier, il est très important d’être ici maintenant, et de faire partie de ces projets», assure-t-il.

M. Pouille considère que l’eau est la clé du développement. «Nous devons veiller à la durabilité de l’eau pour l’obtenir de manière plus verte, plus intelligente et plus rapide, et les entreprises françaises sont là pour dire qu’elles peuvent aider et participer à ce projet».

«Elles sont connues dans le monde entier. Certaines d’entre elles ont déjà travaillé ici avec de grandes entreprises françaises comme Veolia, Egis, Suez, Saint-Gobain Pam. Aujourd’hui, ce que nous voulons, c’est que l’écosystème mondial des start-up, des PME de ce secteur fasse partie de ce partenariat.»

L’ambassadeur s’est également dit «très heureux d'avoir ouvert le forum de partenariat avec le gouverneur du SWCC, Abdallah Ibrahim Alabdelkarim». Il a précisé que cet événement comptait parmi les nombreuses manifestations que Business France et l’ambassade de France organiseront au Royaume dans les mois à venir.

Elles incluront notamment des délégations des secteurs de la santé et de la fintech. Les représentants de 30 entreprises du secteur du divertissement ont déjà effectué une visite plus tôt cette année. «Nous sommes en mesure de connecter les entreprises françaises aux partenaires saoudiens dans tous les nouveaux domaines et secteurs de la Vision 2030 et d’accompagner la diversification de l’économie saoudienne, non seulement en apportant des produits, mais aussi du contenu local pour favoriser la saoudisation des emplois. Nous partageons également notre savoir-faire en matière de formation», explique l’envoyé à Arab News, ajoutant que «nous sommes ici en tant que partenaires pour investir en Arabie saoudite».

«Nous avons l’intention de trouver de nouvelles solutions avec des avantages mutuels pour toutes les parties. Dans cette situation gagnant-gagnant, nous pouvons établir des partenariats stratégiques pour le développement durable dans le domaine de la gestion de l’eau et des déchets», a assuré pour sa part le gouverneur du SWCC. «Notre objectif n’est pas de trouver un accord commercial, mais plutôt de savoir comment nous pouvons envisager les affaires de la technologie de recherche et nos besoins sur le marché.»

L’Arabie saoudite augmente actuellement ses investissements dans les secteurs de l’énergie propre, de l’électricité et de l’eau et vise à porter la capacité de dessalement à 7,5 millions de mètres cubes d’eau par jour d’ici à 2027.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.