BERLIN : L'annonce de l'énergéticien russe Gazprom qu'il allait réduire de 40% les livraisons de gaz à l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream, pour une raison technique, est une "décision politique", a estimé le gouvernement allemand mercredi.
"Ce qui s'est passé hier est une décision politique, et ne peut pas être justifié par des raisons techniques", a affirmé le ministre de l'Economie et du Climat, Robert Habeck, lors d'une conférence de presse à Berlin.
Le géant russe Gazprom a annoncé mardi son intention de baisser de plus de 40% ses livraisons de gaz vers l'Allemagne, via le gazoduc Nord Stream.
Il a notamment justifié sa décision par l'absence de compresseurs Siemens, pièces actuellement en maintenance.
Mais selon M. Habeck, la première "tranche d'entretien" de ces compresseurs ne devait avoir lieu qu'à l'automne, et même là, elle "ne devrait pas entraîner une réduction de 40% de la quantité de gaz acheminé".
Par ailleurs "la maintenance des installations n'est pas soumise aux sanctions" occidentales contre la Russie, a ajouté le ministre, qui soupçonne donc une "décision politique".
Malgré cette chute des livraisons, M. Habeck a assuré mardi qu'"il n'y a pas de problème d'approvisionnement" pour le pays, qui continue d'importer près de 35% de son gaz depuis la Russie. Cette proportion était de 55% avant l'intervention militaire de la Russie en Ukraine.
Le gazoduc Nord Stream 1 livre du gaz russe à l'Allemagne via la mer Baltique, sur deux tronçons de 1 224 kilomètres chacun.
Il avait été mis en service en 2012, après avoir coûté près de 7,4 milliards d'euros d'investissement.
Selon les données de la société d'exploitation du pipeline, 59,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été exportés de Russie vers l'Europe par Nord Stream en 2021.