L'art, la liberté, l'Etat: les lycéens transpirent sur la philo

Les élèves commencent l'épreuve de philosophie dans le cadre des épreuves du baccalauréat au lycée Sainte-Marie Les Maristes conçu et construit par le célèbre architecte Georges Adilon, à Lyon, dans le centre-est de la France, le 15 juin 2022. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
Les élèves commencent l'épreuve de philosophie dans le cadre des épreuves du baccalauréat au lycée Sainte-Marie Les Maristes conçu et construit par le célèbre architecte Georges Adilon, à Lyon, dans le centre-est de la France, le 15 juin 2022. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
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Publié le Mercredi 15 juin 2022

L'art, la liberté, l'Etat: les lycéens transpirent sur la philo

  • Depuis 08H00, les 523.199 lycéens de Terminale de lycées généraux et technologiques travaillent sur l'un des trois sujets proposés
  • La philosophie, jugée parfois "abstraite" par les lycéens, représente un coefficient 4 pour les candidats au bac technologique et un coefficient 8 pour les candidats au bac général (sur un total de 100)

PARIS: "Les pratiques artistiques transforment-elles le monde?", "Revient-il à l'État de décider de ce qui est juste?": quelque 520.000 lycéens planchent mercredi matin sur l'épreuve redoutée de philosophie du bac, dans un contexte de vague de chaleur exceptionnelle sur toute la France.

Depuis 08H00, les 523.199 lycéens de Terminale de lycées généraux et technologiques travaillent sur l'un des trois sujets proposés (deux dissertations et un commentaire de texte) dans le cadre du bac nouvelle formule, décidé par l'ex-ministre de l'Education nationale Jean- Michel Blanquer.

En voie générale, les candidats ont dû choisir entre un sujet sur l'art, "Les pratiques artistiques transforment-elles le monde?", un autre sur l'Etat, "Revient-il à l'Etat de décider ce qui est juste?" et un texte d'Antoine-Augustin Cournot. En voie technologique, ils travaillent sur "La liberté consiste-t-elle à n'obéir à personne?", "Est-il juste de défendre ses droits par tous les moyens?" ou un texte de Denis Diderot.

La philosophie, jugée parfois "abstraite" par les lycéens, représente un coefficient 4 pour les candidats au bac technologique et un coefficient 8 pour les candidats au bac général (sur un total de 100).

"Je suis vraiment scientifique donc j'ai jamais apprécié la philo. C'est une matière assez mystérieuse pour moi", lance Chloé, 17 ans, devant le lycée Arago dans le sud-est de Paris.

"L'épreuve de philo, c'est pas tout à fait une épreuve comme les autres", abonde Nazim, 18 ans, devant le lycée Thiers à Marseille. "Elle est plus inquiétante", ajoute-t-il auprès de l'AFP.

Cette année, l'épreuve se déroule dans un contexte de forte chaleur, avec des pointes pouvant dépasser les 40°C. Le ministère de l'Education a appelé les recteurs et les centres d'examen à "la vigilance".

Il s'agit de "principes de bon sens: aération des salles de cours, distribution d'eau pour les personnels et les élèves et autant que possible, des élèves placés dans des salles ombragées", a déclaré à l'issue du Conseil des ministres le ministre de l'Education Pap Ndiaye.

Selon le ministre, qui a réuni les recteurs mardi après-midi à ce sujet, "ces dispositions devraient permettre de passer la semaine dans les meilleures conditions".

Face à la température déjà élevée au petit matin devant le lycée Saint-Sernin, à Toulouse, Selma, 17 ans, se sent "fatiguée, en partie à cause de la chaleur". Elle dit avoir "bien préparé" l'épreuve et a de quoi boire.

«Inquiets pour leur avenir»

Saphia Guereschi, secrétaire générale du Snics-FSU, syndicat majoritaire des infirmières scolaires, ne fait, à ce stade, "pas état de remontées de difficultés particulières liées à la chaleur" dans les établissements, notamment pour les lycéens de la voie professionnelle qui ont, eux, démarré leurs épreuves écrites mardi.

"Les élèves sont davantage inquiets pour leur avenir", relève-t-elle.

Pour cause de très forte chaleur, en 2019, le ministre de l'Education d'alors, Jean-Michel Blanquer, avait décalé, trois jours avant l'échéance, les épreuves du brevet des collèges. Coïncidence: c'est cette même génération d'élèves qui va devoir plancher, cette fois sur le bac.

Les notes des épreuves qui se tiennent en juin (philosophie et grand oral) ne seront pas prises en compte dans la plateforme d'accès aux études supérieures Parcoursup, qui délivre ses réponses aux voeux des candidats depuis début juin. Mais elles le sont dans la moyenne du bac, sésame nécessaire pour ceux qui veulent poursuivre leurs études.

L'épreuve du grand oral se déroulera entre le 20 juin et le 1er juillet. Les résultats du bac seront publiés le 5 juillet.

Depuis sa réforme en 2019, la note du baccalauréat repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales (le français passé en classe de Première, la philosophie, les épreuves de spécialités et le grand oral, passés en Terminale).

Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80%. L'an dernier, près de 94% des candidats avaient décroché l'examen.

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Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.