Mondial-2022: l'Australie sera le premier adversaire des Bleus

Les joueurs australiens célèbrent leur victoire lors du match de la Coupe du Monde de la FIFA 2022 entre l'Australie et le Pérou le 13 juin 2022, au stade Ahmed bin Ali de la ville qatarie d'Al-Rayyan.
Les joueurs australiens célèbrent leur victoire lors du match de la Coupe du Monde de la FIFA 2022 entre l'Australie et le Pérou le 13 juin 2022, au stade Ahmed bin Ali de la ville qatarie d'Al-Rayyan.
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Publié le Mardi 14 juin 2022

Mondial-2022: l'Australie sera le premier adversaire des Bleus

  • Les «Socceroos» se sont qualifiés pour le Mondial-2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre), dans le Groupe D des champions du monde, à l'issue des tirs au but face au Pérou (0-0, 5 tab à 4), lundi, dans le pays hôte
  • Les Bleus débuteront leur tournoi face à cet adversaire le 22 novembre, avant d'affronter le Danemark le 26 novembre et la Tunisie le 30 novembre

AL-RAYYAN, Qatar: Pour la France, ce sera l'Australie: les "Socceroos" se sont qualifiés pour le Mondial-2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre), dans le Groupe D des champions du monde, à l'issue des tirs au but face au Pérou (0-0, 5 tab à 4), lundi, dans le pays hôte.

Les Bleus débuteront leur tournoi face à cet adversaire le 22 novembre, avant d'affronter le Danemark le 26 novembre et la Tunisie le 30 novembre. Australiens et Danois étaient déjà dans le groupe des Français lors du Mondial-2018.

Ne reste qu'un billet sur 32 à décrocher pour la première Coupe du monde de foot dans un pays arabe: mardi, le Costa Rica et la Nouvelle-Zélande tenteront d'intégrer le relevé groupe E, avec l'Espagne, l'Allemagne et le Japon.

Pour la sélection australienne, ce sera la sixième Coupe du monde après 1974, 2006, 2010, 2014 et 2018, au grand dam des quelque 10.000 bruyants supporters péruviens présents dans le stade Ahmad ben Ali à Al-Rayyan (ouest de Doha).

Dans l'air climatisé de l'enceinte qui accueillera sept rencontres lors du tournoi, l'homme du match a été le gardien remplaçant Andrew Redmayne, entré en jeu avant les tirs aux buts "dans une tentative pour déstabiliser les Péruviens", a expliqué le sélectionneur Graham Arnold.

Bien lui en a pris puisque l'expérimenté joueur de 33 ans, spécialiste de l'exercice, a été décisif. Après un premier tir australien de Martin Boyle stoppé par le gardien péruvien Pedro Gallese, Luis Advincula a lui aussi raté sa tentative en trouvant le poteau.

«Pas comme un héros»

Les deux équipes à nouveau à égalité à l'issue de la première série de cinq tireurs, c'est Redmayne, dont les mouvements clownesques sur sa ligne face aux tireurs resteront dans les mémoires, qui a envoyé les siens au Mondial en arrêtant la tentative d'Alex Varela.

"C'est assez surréaliste, je n'ai pas encore réalisé", a commenté le gardien. "Mais je ne me vois pas comme un héros, je n'ai joué qu'un petit rôle en 120 minutes ce soir et j'ai trouvé l'équipe fantastique."

L'Australie, 42e au classement Fifa, a dominé la première période face aux 22e mondiaux, tirant au but à cinq reprises, contre deux pour leurs adversaires, mais sans qu'aucune de ces frappes ne soit cadrée.

Les Péruviens, sous la houlette de l'Argentin Ricardo Gareca, ont retrouvé quelques couleurs au retour de la mi-temps, se montrant plus dangereux dans les 25 premières minutes de la deuxième période.

Mais la première frappe cadrée est arrivée côté australien, sur un coup franc du milieu offensif de Francfort Ajdin Hrustic, à la 81e minute, inaugurant dix minutes de domination marquée des "Socceroos".

Cela n'aura pas suffi à les sauver d'une prolongation où les Sud-Américains, portés par leur milieu Edison Flores, ont multiplié les occasions sans trouver les filets, avant de concéder une amère défaite qui les prive d'une sixième apparition au Mondial.

Bleus: beaucoup d'ombres et peu de lumières à cinq mois du Mondial

Que retenir du rassemblement de juin, terminé sans gloire et sans victoire à cinq mois du Mondial-2022 ? Un moral plombé pour les Bleus et un bilan délicat à dresser après ce rassemblement atypique, presque anormal, où des jeunes ont eu leur chance, sans toujours la saisir.

Des blessés à la pelle

"La répétition des matches nous a coûté cher, en perdant des joueurs d'un match à l'autre. Ce soir certains sont en basket sur le banc", a relevé Didier Deschamps lundi après la défaite 1-0 contre la Croatie à Saint-Denis, terminus d'un stage à deux points gagnés sur douze possibles.

Le sélectionneur, privé de Paul Pogba en juin, a perdu sur blessure son autre pilier du milieu de terrain, N'Golo Kanté, titulaire contre le Danemark (défaite 2-1) en ouverture puis ménagé, avant d'être contraint au forfait.

Touché face aux Danois, Raphaël Varane (cuisse) a aussi dû jeter l'éponge. Kylian Mbappé (genou) est sorti du même match en grimaçant et a mis une semaine avant de pouvoir rejouer, affaibli en Autriche (1-1) et encore probablement diminué lundi.

La veille, seuls treize joueurs de champ avaient pu participer à l'entraînement collectif, ce qui en dit long sur le bricolage auquel Deschamps a été contraint.

Liste contraignante, système revu

Alors qu'il avait misé sur un système à trois défenseurs centraux quasiment toute la saison, il a suffi d'une défaite, d'entrée face au Danemark, pour que le sélectionneur revoie radicalement ses plans.

Le patron des Bleus a relancé son 4-4-2 du Mondial-2018 lors des trois matches suivants et son effectif est soudain apparu assez limité pour ce schéma, à l'image du poste d'arrière droit, occupé lundi par Jules Koundé malgré des performances très insuffisantes lorsqu'il a été aligné dans ce rôle en sélection.

Le profil de Jonathan Clauss, perçu comme un joueur de côté, semble ainsi plutôt inadapté, alors que d'autres ailiers plus offensifs, comme Ousmane Dembélé, n'ont pas été appelés en raison notamment de leur "utilisation dans le système", dixit Deschamps.

"Par rapport aux joueurs aptes à débuter, (il fallait) les mettre dans les meilleures dispositions, ce qui m'a amené à changer de système", s'est-il défendu après le revers contre la Croatie.

L'équipe alignée allait pourtant à l'encontre de ce postulat: Koundé a joué sur le côté alors qu'il évolue habituellement au centre de la défense, tandis qu'Adrien Rabiot et Christopher Nkunku, excentrés à Saint-Denis, préfèrent évoluer dans le coeur du jeu.

Large revue d'effectif

"Ce rassemblement m'a permis de donner du temps aux jeunes pour s'aguerrir, quitte à faire des erreurs qui se paient cash", a voulu retenir Deschamps, forcé de (re)lancer dans le grand bain des joueurs peu ou pas capés.

Au jeu de la rotation, le gardien N.2 Mike Maignan s'est montré à son avantage, ne s'inclinant que sur des penaltys contre la Croatie (1-1 à l'aller, 0-1 au retour). Le titulaire Hugo Lloris garde sa place au chaud mais, en cas de pépin, les Bleus peuvent compter sur le Milanais.

En défense, Presnel Kimpembe a offert la solidité attendue dans l'axe, brassard de capitaine au bras lors de ses deux titularisations. Le forfait de Varane a permis à William Saliba (21 ans) et au nouveau venu Ibrahima Konaté (23 ans) de se montrer, sans pleinement convaincre.

Le premier a été trop tendre sur le but vainqueur de l'Autriche; le second a concédé le pénalty fatal contre la Croatie lundi, une maladresse qui entache une copie plutôt encourageante.

Au milieu de terrain, Aurélien Tchouaméni a consolidé son statut émergent, malgré ses 22 ans, semant de vraies promesses sur la route du Mondial. Ce fut moins flagrant pour Mattéo Guendouzi (23 ans), à l'expression parfois limitée malgré une implication sans faille.

Entré en jeu à Split, Boubacar Kamara (22 ans) a allié efficacité et abattage à Vienne, avant de baisser un peu en régime à Saint-Denis, tout en montrant de belles choses.

Après un premier rassemblement assez neutre en mars, Christopher Nkunku (24 ans) s'est invité dans le bal des prétendants pour une place au Mondial dans la très concurrentielle ligne d'attaque tricolore. Le joueur de Leipzig a signé deux passes décisives.


Agriculteurs: la Coordination rurale bloque toujours le port de Bordeaux

 La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais. (AFP)
La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais. (AFP)
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  • La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d'endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s'exprimer immédiatement auprès de la presse sur place
  • Les panneaux d'entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d'autocollants "Paraguay", "Brésil" ou "Argentine", en référence à l'accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d'Amérique latine

BORDEAUX: La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais.

La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d'endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s'exprimer immédiatement auprès de la presse sur place.

Les panneaux d'entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d'autocollants "Paraguay", "Brésil" ou "Argentine", en référence à l'accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d'Amérique latine et auquel les agriculteurs comme la classe politique française s'opposent.

Il s'agit de la première visite de la ministre sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, une mobilisation surtout marquée en fin de semaine par les actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale.

A Bordeaux, ils bloquent ainsi les accès au port et au dépôt pétrolier DPA: des pneus, des câbles et un tracteur entravent l'entrée du site.

Sous une pluie battante, les agriculteurs s'abritent autour d'un feu et de deux barnums tanguant avec le vent. Une file de camions bloqués dont des camions citernes s'allonge aux abords.

Les manifestants ont tenté dans la matinée de joindre Annie Genevard, sans succès.

"On bloque tant que Mme Genevard et M. Barnier [Michel Barnier, Premier ministre] ne mettent pas en place des solutions pour la profession. Des choses structurelles, (...), on ne veut pas un peu d'argent aujourd'hui pour rentrer dans nos fermes, on veut des réformes pour vivre, avoir un salaire décent", a déclaré à l'AFP Aurélie Armand, directrice de la CR du Lot-et-Garonne.

"Le temps est avec nous parce que quand il pleut on ne peut pas travailler dans les fermes, donc c'est très bien", a-t-elle lancé, alors qu'une pluie battante balaye la Gironde avec le passage de la tempête Caetano.

Plus au sud, dans les Landes, des agriculteurs de la CR40 occupent toujours une centrale d'achat Leclerc à Mont-de-Marsan mais les autorités leur ont donné jusqu'à vendredi inclus pour libérer les lieux, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Tassement du mouvement, avant une reprise 

La préfète du département a par ailleurs condamné "les dégradations commises par des membres de la Coordination rurale" mercredi soir sur des sites de la Mutualité sociale agricole (MSA), visée par des dépôts sauvages, et de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), ciblée par un incendie "volontairement déclenché" dans son enceinte.

Sur Europe1/Cnews, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a redit que les agriculteurs avaient "parfaitement le droit de manifester", mais qu'il y avait "des lignes rouges" à ne pas dépasser: "pas d'enkystement", "pas de blocage".

A l'autre bout de la France, à Strasbourg, des membres de la CR se sont installés dans le centre avec une dizaine de tracteurs pour y distribuer 600 kilos de pommes aux passants.

"Nous, on propose un pacte avec le consommateur, c'est-à-dire lui fournir une alimentation de qualité en quantité suffisante et en contrepartie, le consommateur nous paye un prix correct", a souligné le président de la CR départementale, Paul Fritsch.

Les autorités constatent une "légère baisse" de la mobilisation à l'échelle du pays par rapport au début de la semaine, quand les syndicats majoritaires FNSEA et JA étaient aussi sur le terrain.

Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d'élections professionnelles. La CR, qui préside aujourd'hui trois chambres d'agriculture, espère à cette occasion briser l'hégémonie de l'alliance FNSEA-JA et ravir "15 à 20 chambres" supplémentaires.

Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, "mardi, mercredi et jeudi", "pour dénoncer les entraves à l'agriculture".

FNSEA et JA avaient prévenu qu'ils se mobiliseraient jusqu'à la mi-décembre contre l'accord le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.

Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne organise aussi des actions ponctuelles, contre les traités de libre-échange ou les installations énergétiques sur les terres agricoles.


Les députés approuvent en commission l'abrogation de la réforme des retraites

L'ancien Premier ministre français Elisabeth Borne arrive pour son audition devant une mission d'information du Sénat français sur la dégradation des finances publiques de la France depuis 2023 au Sénat français à Paris le 15 novembre 2024. (Photo / AFP)
L'ancien Premier ministre français Elisabeth Borne arrive pour son audition devant une mission d'information du Sénat français sur la dégradation des finances publiques de la France depuis 2023 au Sénat français à Paris le 15 novembre 2024. (Photo / AFP)
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  • La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, était « injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement », a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.
  • La proposition de loi approuvée mercredi touche non seulement à l'âge de départ (c'est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation.

PARIS : La gauche a remporté mercredi une première victoire dans son offensive pour abroger la très décriée réforme des retraites : sa proposition de ramener l'âge de départ de 64 à 62 ans a été adoptée en commission des Affaires sociales, avant son arrivée dans l'hémicycle le 28 novembre.

Le texte, présenté par le groupe LFI dans le cadre de sa niche parlementaire, a été approuvé par 35 voix (celles de la gauche et du Rassemblement national), contre 16 (venues des rangs du centre et de la droite).

La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, était « injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement », a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.

Le Rassemblement national, qui avait présenté une proposition similaire fin octobre, mais que la gauche n'avait pas soutenue, a voté pour le texte de La France insoumise. « C'est le même que le nôtre et nous, nous ne sommes pas sectaires », a argumenté le député Thomas Ménagé.

La proposition de loi approuvée mercredi touche non seulement à l'âge de départ (c'est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation : celle-ci est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande.

Un amendement, présenté par les centristes du groupe Liot pour préserver la réforme Touraine, a été rejeté. Les socialistes, qui auraient préféré conserver cette réforme de 2013, ont décidé d'approuver le texte global malgré tout.

La gauche affirme qu'elle est en mesure de porter sa proposition d'abrogation jusqu'au bout : après l'examen du texte dans l'hémicycle la semaine prochaine, elle a déjà prévu de l'inscrire à l'ordre du jour du Sénat le 23 janvier, à l'occasion d'une niche communiste, puis en deuxième lecture à l'Assemblée nationale le 6 février, cette fois dans un créneau dédié aux écologistes.

Les représentants de la coalition gouvernementale ont mis en garde contre un texte « pas sérieux » ou « irresponsable ».

« Il faut être honnête vis-à-vis des Français : si cette réforme des retraites est abrogée, certes ils pourront partir à 60 ans, mais avec une retraite beaucoup plus basse », a ainsi argumenté la députée macroniste Stéphanie Rist.


Censure du gouvernement : Le Pen fait monter la pression avant sa rencontre avec Barnier

Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. (Photo RTL)
Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. (Photo RTL)
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  • "Nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé. C'est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure"
  • Le vote de cette motion de censure interviendrait alors dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement aura recours à l'article 49.3 de la Constitution, comme c'est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget

PARIS: Marine Le Pen fait monter la pression sur Michel Barnier, avant leur rencontre lundi à Matignon : elle assure que son parti n'hésitera pas à censurer le gouvernement à la veille de Noël si "le pouvoir d'achat des Français est amputé" dans le projet de budget 2025.

"Nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé. C'est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure", a affirmé mercredi la cheffe de file des députés du Rassemblement national sur RTL.

Le vote de cette motion de censure interviendrait alors dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement aura recours à l'article 49.3 de la Constitution, comme c'est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget de l'Etat.

Si le RN et la gauche votaient conjointement cette motion alors la coalition Barnier, fragile attelage entre LR et la macronie, serait renversée et le projet de budget rejeté.

Si elle n'a pas détaillé la liste précise de ses revendications, Marine Le Pen a en particulier jugé "inadmissible" la hausse envisagée par le gouvernement pour dégager trois milliards d'euros des taxes sur l'électricité, une mesure toutefois supprimée par l'Assemblée nationale en première lecture.

"Taper sur les retraités, c'est inadmissible", a-t-elle aussi affirmé, insatisfaite du compromis annoncé par le LR Laurent Wauquiez. Celui-ci prévoit d'augmenter les retraites de la moitié de l'inflation au 1er janvier, puis d'une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le Smic.

Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. Si elles étaient suivies, celles-ci pourraient empêcher Mme Le Pen de participer à une quatrième élection présidentielle.

Face à cette menace de censure, Michel Barnier va recevoir en début de semaine prochaine, un par un, l'ensemble des présidents de groupes parlementaires, à commencer par Marine Le Pen dès lundi matin.

Ce premier tête à tête, depuis son entrée à Matignon, suffira-t-il ?

"Et-ce que M. Barnier va respecter l’engagement qu’il a pris, que les groupes d’opposition puissent reconnaître dans son budget des éléments qui leur paraissent essentiels ?", s'est interrogée la cheffe de file des députés RN.

Les demandes de notre parti étaient "de ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, de ne pas alourdir sur les entrepreneurs, de ne pas faire payer les retraités, de faire des économies structurelles sur les dépenses de fonctionnement de l'Etat", a-t-elle récapitulé. "Or nous n'avons pas été entendus, nous n'avons même pas été écoutés".

Poker menteur 

Alors qu'il a déjà lâché du lest sur les économies demandées aux collectivités locales, aux retraités et aux entreprises face aux critiques de sa propre majorité, le Premier ministre, confronté à la colère sociale des agriculteurs, des fonctionnaires ou des cheminots, a très peu de marge de manoeuvres.

"L'objectif est d'arriver à un équilibre entre les ambitions des groupes parlementaires et les impératifs de rigueur" budgétaire, répète Matignon, alors que le déficit public est attendu à 6,1% du PIB fin 2024 contre 4,4% prévu initialement.

L'exécutif agite, à destination du RN mais aussi des socialistes, la menace du chaos.

"Celui ou celle qui renversera le gouvernement privera le pays d'un budget et le précipitera dans le désordre et la chienlit", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur CNews.

"Le pire pour le pouvoir d'achat des Français, ce serait une crise financière", a alerté de son côté sur LCI sa collègue Astrid Panosyan-Bouvet (Travail).

Une question demeure: le RN bluffe-t-il ?

"Si le gouvernement tombe, il faudra attendre juin pour qu'il y ait des élections législatives parce qu'il ne peut pas y avoir de dissolution pour le moment!", a semblé nuancer le porte-parole du RN Julien Audoul.

Dans tous les cas, ce jeu de poker menteur risque de durer jusque la veille de Noël, lorsque l'Assemblée nationale aura à se prononcer définitivement sur le projet de budget 2025 de l'Etat.

Le RN n'entend, en effet, pas déposer ou voter de motion de censure sur les deux autres textes (fin de gestion de 2024 et projet de budget de la Sécurité sociale) qui pourraient être adoptés par 49.3 avant.