La terreur djihadiste racontée par des rescapés au Niger

Des femmes et des enfants déplacés assistent à une réunion du président nigérien Mohamed Bazoum dans le village nigérien de Garbaye Kourou, dans le sud-ouest du Niger, le 9 juin 2022. BOUREIMA HAMA / AFP
Des femmes et des enfants déplacés assistent à une réunion du président nigérien Mohamed Bazoum dans le village nigérien de Garbaye Kourou, dans le sud-ouest du Niger, le 9 juin 2022. BOUREIMA HAMA / AFP
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Publié le Mardi 14 juin 2022

La terreur djihadiste racontée par des rescapés au Niger

  • Depuis plusieurs années, cette région est le théâtre d'attaques sanglantes de mouvements djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI)
  • A cause de la sécheresse et des violences djihadistes qui ont empêché les paysans de cultiver leurs champs, le Niger est frappé par une grave crise alimentaire

TORODI: Une arrivée à moto, des fouilles maison par maison et des exécutions sommaires: au Niger, des rescapés racontent le même scénario implacable de la terreur des attaques djihadistes.

"Les djihadistes sont arrivés au crépuscule. Ils ont rassemblé les hommes, en ont trié cinq et les ont exécutés par balle", raconte Hawa, qui a fui le village de Bolsi (sud-ouest) tout proche de la frontière du Burkina Faso, pour se réfugier dans la ville de Torodi.

"Ensuite, brandissant leurs armes, ils nous ont sommés de partir sous peine de nous tuer. Et ce fut le sauve-qui-peut général: à pied, à vélo, à dos d'âne ou sur des charrettes, les gens ont déserté Bolsi et les hameaux environnants", poursuit-elle, à l'ombre d'un arbre, depuis l'école où elle a trouvé refuge.

Derrière elle, des dizaines d'autres déplacés rangent des ustensiles de cuisine, des vêtements et des nattes éparpillés sur le sol.

Boukari, un autre déplacé de Bolsi, raconte la même chose.

"Quand ils (les djihadistes) sont arrivés, dans un cortège assourdissant de motos, nous nous sommes terrés dans nos maisons. Mais ils ont fouillé maison par maison, ils ont fait sortir une centaine d'hommes et ont sommairement exécuté certains, dont le chef du village", rapporte cet autre déplacé.

Les traits tirés, Amina, âgée d'une quarantaine d'années, brandit une bouilloire en plastique: "C'est tout ce que j'ai pu prendre, ces assassins ne nous ont donné que quelques heures pour +aller vivre ailleurs+", déplore t-elle.

"Nous étions près de 2.000 (personnes) à avoir fui en quelques jours dans un désordre incroyable", confirme Hamado qui a fui Boni, son village, près de Bolsi.

Certains villages "se sont vidés" sur la base "de simples rumeurs" d'une descente imminente d'hommes armés, détaille t-il.

La semaine dernière, le président nigérien Mohamed Bazoum a reconnu que cet important déplacement de population était dû "à la violence très particulière" exercée par les "terroristes" mi-mai à Bolsi.

Selon les Nations unies, "l'escalade de la violence" des groupes armés engendre régulièrement de nouveaux flux de déplacés dans la région de Tillabéri, située dans la zone dite des "trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali.

Depuis plusieurs années, cette région est le théâtre d'attaques sanglantes de mouvements djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI).

Depuis avril, près de 40.000 personnes ont été forcées de quitter leurs maisons pour s’installer dans des endroits plus sécurisés, d'après les estimations onusiennes.

«Enfer»

A Gothèye et Téra, deux départements voisins de Torodi, des déplacés racontent eux aussi leur "enfer".

Au début, "les djihadistes étaient moins violents avec les civils, ils se contentaient de prêcher et de collecter la zakat (l'impôt islamique), mais ils se sont transformés en vrais sanguinaires", met en garde Issoufou, un enseignant exilé dans la ville de Téra.

Habitant du village de Gorouol, sur les rives du fleuve Niger, Abdou, un septuagénaire, a dû se "cacher pendant trois jours" en brousse après que "des bandits venus sur douze motos ont réquisitionné de force (sa) maison pour y passer la nuit".

Le vieillard s'est ensuite réfugié chez des proches à Téra.

Dans un rapport, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Niamey mentionne "un regain d’actes criminels" dans la zone, avec des "exécutions en public des civils" assorties "d'ultimatums" aux populations pour vider les villages.

D'après l'agence onusienne, ces atrocités des groupes armés pourrait être des "représailles" aux lourdes pertes que leur ont infligées le Niger et le Burkina Faso lors d'une opération militaire conjointe en avril.

Alors que la saison des pluies démarre au Niger, le président Bazoum a demandé aux déplacés de rentrer dans leurs villages afin "de cultiver leurs champs".

"Nous allons vous garantir toutes les conditions de sécurité dont vous avez besoin", a-t-il promis.

A cause de la sécheresse et des violences djihadistes qui ont empêché les paysans de cultiver leurs champs, le Niger est frappé par une grave crise alimentaire.

L'an dernier, plusieurs attaques avaient visé des paysans jusque dans leurs champs.

Alors Hamado est inquiet: "Si les gens ne cultivent pas cette année encore", dit-il, "on peut craindre une catastrophe humanitaire plus importante" dans cette vaste région enclavée de 100.000 km2, où cohabitent sédentaires et éleveurs nomades.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.