Bousculé par la gauche, le camp Macron en campagne en France pour conserver sa majorité absolue à l'Assemblée

Le président français Emmanuel Macron (au centre) et le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu (à gauche) au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, à Villepinte, au nord de Paris, le 13 juin 2022. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (au centre) et le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu (à gauche) au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, à Villepinte, au nord de Paris, le 13 juin 2022. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 13 juin 2022

Bousculé par la gauche, le camp Macron en campagne en France pour conserver sa majorité absolue à l'Assemblée

  • Le camp Macron va cibler l'alliance de la gauche Nupes, qui va du parti socialiste à la gauche radicale
  • Réelu fin avril face à l'extrême droite, le chef de l'Etat français sortant doit composer avec un panorama moins favorable qu'en 2017, avec, pour l'édition 2022, une abstention record et une double percée de la gauche et de l'extrême droite

PARIS : Bousculé par la gauche dimanche au premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron et son camp repartent en campagne pour tenter d'arracher une majorité absolue à l'Assemblée, indispensable pour avoir les coudées franches pour les cinq prochaines années.

"Il y a une bataille à mener pour le deuxième tour, il y a un travail de conviction à faire", a déclaré le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini, candidat à Paris.

Le camp Macron va cibler l'alliance de la gauche Nupes, qui va du parti socialiste à la gauche radicale. "J'ai peur pour mon pays", il y a "un boulevard à ceux qui en se repeignant de vert et rose sont des anarchistes d'extrême gauche", a déclaré la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin.

Réelu fin avril face à l'extrême droite, le chef de l'Etat français sortant doit composer avec un panorama moins favorable qu'en 2017, avec, pour l'édition 2022, une abstention record et une double percée de la gauche et de l'extrême droite.

Emmenée par Jean-Luc Mélenchon, la Nupes a fait jeu quasi égal avec la majorité présidentielle sortante, réunie sous l'étiquette Ensemble ! et arrivée en tête avec seulement 21 000 voix d'avance, sur les 23,3 millions de votants.

Si la coalition présidentielle conserve l'avantage dans les projections des 577 sièges de députés (255 à 295), devant la Nupes (150 à 210), elle n'est pas pour autant assurée à ce stade de conserver sa majorité absolue - dont le seuil est fixé à 289 sièges.

"La majorité est loin d'être acquise (...) C'est un très sérieux avertissement qui est adressé à Emmanuel Macron", prévient Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondage Ipsos France.

Dans ce contexte, la semaine qui vient s'annonce donc cruciale pour le camp présidentiel qui va devoir tenter de maintenir la mobilisation de ses électeurs et convaincre ceux de droite de glisser un bulletin Ensemble! dans l'urne dimanche.

Présents sur les radios et TV lundi matin, les ténors du camp présidentiel ont assuré que "rien n'était joué", à l'image du ministre chargé des Comptes publics Gabriel Attal ou encore de la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire.

La Première ministre Élisabeth Borne a prévu quant à elle de se rendre sur le terrain, dans la 6e circonscription du Calvados (nord-ouest) où elle est arrivée confortablement en tête au premier tour.

"Nous sommes la seule force politique en mesure d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale", a insisté la cheffe du gouvernement dimanche soir s'alarmant d'"une confusion inédite entre les extrêmes".

Convaincre les abstentionnistes

L'absence de majorité absolue du camp présidentiel compliquerait la tâche de l'exécutif et serait une première depuis les législatives de 1988, lorsque les socialistes et leurs alliés n'étaient pas parvenus à obtenir une majorité absolue.

Le gouvernement de Michel Rocard avait alors dû faire des alliances avec le centre-droit pour faire voter ses textes, souvent à l'aide de l'article 49.3 de la Constitution.

Dans le camp de la Nupes, l'enjeu de la semaine sera de convaincre les électeurs de se déplacer jusqu'aux bureaux de vote dimanche, après l'abstention record enregistrée dimanche - moins d'un électeur sur deux s’est rendu aux urnes pour le premier tour.

"Le jeu est ouvert", a estimé la députée LFI Clémentine Autain lundi sur France inter, évoquant une "défaite assez cinglante pour le pouvoir en place".

"J'appelle solennellement ce matin celles et ceux qui nous écoutent à prendre la mesure du champ des possibles en une semaine", a-t-elle ajouté. "Si vous ne voulez pas de cinq ans de Macron de plus, il y a suffisamment de centaines et de centaines de circonscriptions où la Nupes est au second tour, nous avons cette possibilité encore de gouverner".

S'exprimant quelques minutes plus tard sur la même radio, Gabriel Attal a insisté sur les différences entre les programmes des deux camps.

"Ce deuxième tour va permettre une clarification", a souligné le ministre des Comptes publics. "On porte un projet qui est profondément républicain là où la Nupes, le Rassemblement national (extrême droite, ndlr), s'éloignent de la République, on porte un projet qui est profondément européen là où ils veulent sortir in fine sortir de l'Union européenne".

Le camp présidentiel doit également composer avec certains ministres en ballotage défavorable face à la Nupes, à l'image d'Amélie de Montchalin (Transition écologique) ou de Clément Beaune (Affaires européennes).

Quant au RN, parti de Marine Le Pen, finaliste de la présidentielle le 24 avril, il est arrivé en troisième position avec environ 19% des voix, loin devant la droite traditionnelle qui devrait perdre son statut de premier groupe d'opposition.

Le parti d'extrême droite, qui a toujours été pénalisé par le mode de scrutin majoritaire aux législatives, pourrait réussir à dépasser les 15 députés, une première en France depuis plus de 35 ans.


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
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  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
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  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.