Législatives en France: Macron et la gauche unie au coude-à-coude

Une photographie prise le 12 juin 2022 montre un écran de télévision affichant les premiers résultats du premier tour des élections législatives françaises lors de la soirée électorale au siège de la coalition de centre-droit « Ensemble ! (Ensemble !) à Paris. (AFP)
Une photographie prise le 12 juin 2022 montre un écran de télévision affichant les premiers résultats du premier tour des élections législatives françaises lors de la soirée électorale au siège de la coalition de centre-droit « Ensemble ! (Ensemble !) à Paris. (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 12 juin 2022

Législatives en France: Macron et la gauche unie au coude-à-coude

  • Il faudra attendre le second tour dimanche prochain pour savoir si Emmanuel Macron, qui a été réélu le 24 avril pour un second mandat de cinq ans, pourra ou non conserver sa majorité absolue et, au-delà
  • Sa coalition Ensemble! récolterait entre 275 et 310 sièges selon une projection Ifop-Fiducial et de 255 à 295 selon Ipsos, alors que la majorité absolue est à 289

PARIS: La coalition du président Emmanuel Macron devrait conserver une majorité à l'Assemblée nationale française, dont l'ampleur reste incertaine car elle est au coude-à-coude avec l'alliance de gauche à l'issue du premier tour des législatives dimanche.

Il faudra attendre le second tour dimanche prochain pour savoir si Emmanuel Macron, qui a été réélu le 24 avril pour un second mandat de cinq ans, pourra ou non conserver sa majorité absolue et, au-delà, sa capacité à appliquer librement sa politique de réformes.

Sa coalition Ensemble! récolterait entre 275 et 310 sièges selon une projection Ifop-Fiducial et de 255 à 295 selon Ipsos, alors que la majorité absolue est à 289.

En voix, le camp Macron et l'alliance de gauche Nupes du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon ont obtenu autour de 25% des voix, selon ces estimations.

Législatives: Ensemble! obtiendrait le plus de sièges, incertitude sur la majorité absolue

La coalition macroniste Ensemble! obtiendrait le plus de sièges à l'Assemblée nationale au terme des élections législatives, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue de 289 sièges, selon les premières projections des instituts de sondage publiées dimanche à l'issue du premier tour.

Selon Harris pour M6/RTL, Ensemble! (LREM/Renaissance, MoDem, Horizons) recueillerait 260 à 300 sièges et l'alliance de la gauche Nupes (LFI, PS, EELV, PCF) 150 à 208 sièges. Selon Ifop-Fiducial pour TF1/LCI, Ensemble! aurait 275 à 310 sièges et la Nupes 180 à 210, et selon Elabe pour BFMTV/L'Express/RMC, Ensemble! s'en arrogerait 270 à 310 et la Nupes 170 à 220. Selon Ipsos-Sopra-Steria, Ensemble! obtiendrait de 255 à 295 sièges et Nupes de 150 à 190 sièges.

Les Républicains seraient la troisième force à l'Assemblée nationale, avec un minimum de 33 sièges et un maximum de 80 anticipés par ces quatre instituts de sondages.

Le Rassemblement national obtiendrait, lui, entre 10 et 45 députés, selon ces premières estimations, tandis que le parti d'extrême droite Reconquête! aurait entre aucun et un maximum de trois députés.

En termes de pourcentages de voix, la coalition autour du chef de l'Etat Emmanuel Macron obtiendrait entre 25 et 25,8% des voix, au coude à coude avec la coalition menée par l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon (25 à 26,2%). Les deux formations devancent le Rassemblement national 18,5-19,7% des voix, suivi par les Républicains (11,1-14%), selon les instituts Ipsos/Sopra Steria pour FranceTV/RadioFrance/France24/RFI/LCP/MCD, Ifop pour TF1/LCI, Harris pour M6/RTL et OpinionWay pour CNews/Europe1 et Elabe pour BFMTV/LEXPRESS/RMC.

Plus d'un électeur sur deux (entre 52 à 53% selon les estimations) a cependant boudé les urnes dimanche, un nouveau record qui met en relief le désintérêt des Français pour un scrutin désormais éclipsé par la présidentielle.

Le Rassemblement national (RN), parti d'extrême droite de Marine Le Pen, finaliste de la présidentielle le 24 avril, arrive en troisième position juste en dessous de 20% des voix, loin devant la droite traditionnelle qui devrait perdre son statut de premier groupe d'opposition.

Le parti pourrait réussir à dépasser les 20 députés, une première depuis 1986 pour l'extrême droite, ce qui lui permettrait de former un groupe parlementaire.

Ces législatives confirment ainsi la large recomposition du paysage politique français engagée avec l'élection de M. Macron en 2017.

Une majorité non pas absolue mais relative à l'Assemblée compliquerait le chemin des réformes que souhaite entreprendre le président Macron, sur les retraites notamment.

Législatives: une abstention record au premier tour, entre 52,5% et 53%, selon les estimations

L'abstention doit atteindre dimanche un nouveau record pour un premier tour d'élections législatives, entre 52,5% et 53% selon les estimations de cinq instituts de sondage, plus d'un point de plus que le précédent record de 2017 (51,3%).

Le taux d'abstention devrait être de 52,5% selon Harris interactive pour M6/RTL et OpinionWay pour Cnews et Europe 1, 52,8% selon Elabe pour BFMTV/L'Express/RMC et 53% selon Ipsos/Sopra Steria pour FranceTV/RadioFrance/France24/RFI/LCP et Ifop pour TF1/LCI.

Après un premier quinquennat d'Emmanuel Macron marqué par des records d'abstention aux élections locales, et notamment la Bérézina des régionales de 2021 (66,72%), la dernière présidentielle en avril avait marqué un rebond (26,3% d'abstention au premier tour), qui aura donc été de courte durée.

Comme le soulignent les politologues, la présidentielle demeure l'élection reine de la Ve République, la seule qui compte vraiment aux yeux des électeurs, et les législatives, surtout depuis l'inversion du calendrier qui les a placées depuis 2002 dans la foulée de celle-ci, peinent de plus en plus à mobiliser.

Depuis 1993 (30,8%), l'abstention au premier tour des législatives ne cesse de croître et le mouvement s'est encore nettement accentué depuis 2007 (39,6%) et 2012 (42,7%) et surtout depuis 2017 (51,3%).

"L'enjeu très personnalisé de l'élection présidentielle parvient encore à susciter l'intérêt des Français, mais il aspire tout l'enjeu des autres types de scrutins, même celui – essentiel – qui consiste à élire les députés à l'Assemblée nationale", comme le résume le sondeur (Ipsos) Mathieu Gallard.

Ministres en sursis 

M. Macron s'est mobilisé en fin de campagne, appelant les Français à lui donner une "majorité forte et claire".

Il s'est posé en rempart contre les "extrêmes", visant la gauche radicale de M. Mélenchon et l'extrême droite de Marine Le Pen, synonymes selon lui de "désordre" pour la France.

L'exécutif a aussi insisté ces dernières semaines sur son intention de faire voter dès juillet un ensemble de mesures pour le pouvoir d'achat, afin de contrer une inflation qui grève le budget des ménages et pèse sur les comptes des entreprises.

Dans l'hypothèse peu probable où la gauche conduite par Jean-Luc Mélenchon remporterait la majorité absolue, lui imposant une cohabitation inédite pour un président tout juste réélu, il serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs en politique intérieure.

M. Mélenchon, vieux routier de la vie politique française, s'est imposé comme son principal opposant en prenant la tête d'une alliance inédite regroupant les socialistes, communistes, écologistes et son propre mouvement (La France insoumise).

Il a mené la campagne la plus active, selon les commentateurs, pour transformer ce scrutin en "troisième tour" de la présidentielle.

La gauche propose un programme économique prévoyant d'injecter 250 milliards d'euros dans l'économie (contre 267 milliards de recettes), dont 125 milliards d'aides, subventions et redistributions de richesse.

Le scrutin se déroule dans un climat d'inquiétude des Français face à la flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie.

Le résultat final des législatives dans une semaine pourrait influer sur la composition de l'exécutif formé le 20 mai, quinze de ses membres, dont la Première ministre Elisabeth Borne, étant candidats. Or, ils devront démissionner en cas de défaite, en vertu d'une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron.


Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée dans l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron réagit lors d'une réunion diplomatique avec le chef du bureau présidentiel ukrainien, le conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, l'envoyé spécial américain, le secrétaire d'État américain et le conseiller à la sécurité nationale de l'Allemagne au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron réagit lors d'une réunion diplomatique avec le chef du bureau présidentiel ukrainien, le conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, l'envoyé spécial américain, le secrétaire d'État américain et le conseiller à la sécurité nationale de l'Allemagne au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée de cinq jours dans l'océan Indien afin d'accélérer la reconstruction de l'archipel français
  • Le président français, venu constater l'ampleur des dégâts le 18 décembre, avait alors promis aux Mahorais de revenir pour "lancer le temps de la reconstruction"

PARIS: Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée de cinq jours dans l'océan Indien afin d'accélérer la reconstruction de l'archipel français, dévasté par le cyclone Chido, et de renforcer la place de la France dans cette région stratégique très convoitée.

Le président français, venu constater l'ampleur des dégâts le 18 décembre, avait alors promis aux Mahorais de revenir pour "lancer le temps de la reconstruction", a rappelé la présidence.

Quatre mois après le passage du cyclone, qui a fait 40 morts et causé quelque 3,5 milliards d'euros de dommages, les habitants du département le plus pauvre de France, déjà fragilisé par une forte pression migratoire venue des Comores, peinent à entrevoir le bout du tunnel, au-delà des travaux d'urgence pour rétablir l'eau, l'électricité et les télécommunications.

Le chef de l'Etat, déjà confronté à l'impatience et la colère des Mahorais en décembre, risque de se heurter au même climat lors de ses échanges avec la population et les élus.

"On voit encore des montagnes de déchets, des fils électriques par terre, des toits à l'air libre", déplore le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla.

Emmanuel Macron s'est engagé à rebâtir l'habitat et les infrastructures de Mayotte sur le modèle de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la restauration s'est achevée cinq ans et demi après un incendie dévastateur, avec des règles spéciales et des délais raccourcis.

"Mayotte doit être plus belle demain qu'elle n'a été même avant le cyclone parce qu'il y avait déjà un territoire qui était en pleine fragilité", assure l'Elysée.

- "Intérêts partagés" -

Emmanuel Macron s'entretiendra aussi avec les responsables de la lutte contre l'immigration clandestine qui reste un défi majeur, alors que le Parlement vient d'adopter un texte très contesté durcissant les restrictions au droit du sol à Mayotte.

Dans la foulée, il rejoindra l'autre département français de la région, La Réunion, également frappé par de violents aléas climatiques et une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre.

Le cyclone Garance y a fait cinq morts le 28 février et généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Le président, qui restera mardi et mercredi matin à la Réunion, abordera aussi les enjeux sanitaires liés au chikungunya qui a fait six morts sur l'île depuis le début de l'année.

Il va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique" où la France entend s'imposer comme un acteur majeur grâce à ses multiples territoires et son immense espace maritime, le deuxième du monde derrière les Etats-Unis.

La Réunion abrite une base navale dans une zone stratégique pour le passage du commerce international, qui renferme aussi de nombreuses richesses en hydrocarbures et halieutiques et attise les rivalités entre grandes puissances.

Dans ce contexte, les visites que le président effectuera ensuite à Madagascar et à l'île Maurice visent à "valoriser nos intérêts partagés", résume l'Elysée.

- Iles Eparses, le sujet qui fâche -

Emmanuel Macron entend renforcer coopérations et alliances dans la région en temporisant sur les multiples points de friction hérités de la décolonisation.

A Madagascar, où la dernière visite bilatérale d'un président français remonte à 2005 avec Jacques Chirac, l'accent sera mis mercredi sur le renforcement des échanges commerciaux et des investissements.

Parmi les sujets qui fâchent, les Iles Eparses, territoire français revendiqué par Madagascar, seront "évoquées" par le président français et son homologue Andry Rajoelina, avec l'idée de relancer la Commission mixte sur l'avenir de l'archipel initiée en 2019, pointe sobrement l'Elysée.

La question de l'intégration de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), instance de coopération intergouvernementale qui réunit Madagascar, l'île Maurice, l'Union des Comores, les Seychelles et La Réunion pour la France, sera l'autre sujet délicat.

Les Comores ne reconnaissent pas la souveraineté de la France sur Mayotte et s'opposent à son entrée dans la COI, réclamée par les Mahorais.

Emmanuel Macron évoquera le sujet de façon "pragmatique" au cinquième sommet de la COI jeudi à Madagascar, "l'enjeu étant d'arriver à progresser sur l'inclusion de Mayotte dans les programmes" de coopération de l'organisation, a tout aussi sobrement esquissé l'Elysée.

A Madagascar puis l'île Maurice vendredi, la sécurité maritime sera au cœur des discussions, tout comme la protection des océans face au changement climatique et à la pollution plastique.


Tensions diplomatiques: Paris réplique à Alger, sans fermer la voie de la négociation

Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune alors qu'ils posent pour une photo de famille avec les chefs d'État du G7 et les chefs de délégation des pays d'outre-mer au Borgo Egnazia, lors du sommet du G7 organisé par l'Italie, à Savelletri, le 14 juin 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune alors qu'ils posent pour une photo de famille avec les chefs d'État du G7 et les chefs de délégation des pays d'outre-mer au Borgo Egnazia, lors du sommet du G7 organisé par l'Italie, à Savelletri, le 14 juin 2024. (AFP)
Short Url
  • L’esprit de dialogue qui a prévalu pendant quelques jours s’est soudain émoussé, à la faveur du rapport de force diplomatique
  • L’Algérie a expulsé douze agents diplomatiques servant auprès de l’ambassade de France à Alger, en riposte à la mise en examen et au placement en détention à Paris de trois ressortissants algériens

PARIS: Entre Paris et Alger, l’ambiance est à nouveau à l’orage, après un semblant d’embellie de très courte durée.

L’esprit de dialogue qui a prévalu pendant quelques jours s’est soudain émoussé, à la faveur du rapport de force diplomatique.

Ce changement brutal survient après l’expulsion par l’Algérie de douze agents diplomatiques servant auprès de l’ambassade de France à Alger, en riposte à la mise en examen et au placement en détention à Paris de trois ressortissants algériens, dont un agent consulaire.

Les trois Algériens sont accusés d’avoir participé à la séquestration de l’opposant algérien Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ.

De son côté, Alger estime que cette mise en accusation est l’œuvre du ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau, accusé de vouloir rabaisser l’Algérie.

C’est d’ailleurs ce qui a dicté aux autorités algériennes le choix des agents français expulsés, qui sont tous en charge de la sécurité et, par conséquent, rattachés au ministère de l’Intérieur.

Se disant «consterné» par la décision algérienne, le palais de l’Élysée a fait savoir dans un communiqué que la France «procédera symétriquement» à l’expulsion de douze agents diplomatiques algériens servant sur son territoire.

Sur un ton sec et direct, le communiqué soutient que la décision d’Alger «méconnaît les règles élémentaires de nos procédures judiciaires» et qu’elle est «injustifiée et incompréhensible».

Il indique, par ailleurs, que Paris a également décidé de rappeler son ambassadeur en Algérie, Stéphane Romatet, pour consultation.

Tout au long de la journée d’hier (mardi), les spéculations allaient bon train sur une possible rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Le rapprochement esquissé récemment, à la suite d’un échange téléphonique entre les deux présidents – français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune – ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique française, y compris dans les rangs de la majorité.

Mais tel n’a pas été le choix du président français, qui continue à vouloir maintenir une porte de sortie honorable, et éviter les désagréments d’une rupture nette au niveau des intérêts des deux pays et de leurs peuples.

En effet, dès l’annonce des expulsions par l’Algérie, Macron avait exprimé la nécessité de tout mettre en œuvre, dans les 48 heures imparties, pour obtenir des autorités algériennes un retour sur cette décision.

Paris indique cependant que, malgré les échanges entre le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot et son homologue algérien Ahmed Attaf, aucune évolution de position n’a été constatée.

Les autorités françaises regrettent profondément cette situation, d’autant plus qu’elle intervient à un moment où les deux chefs d’État avaient exprimé leur volonté commune de relancer un dialogue exigeant et constructif.

Cependant, Paris constate que les autorités algériennes ont fait le choix d’instrumentaliser une décision judiciaire française, prise de manière totalement indépendante, prenant ainsi la responsabilité d’une dégradation brutale des relations bilatérales.

Face à cette situation, la France fera tout pour défendre ses intérêts, notamment en matière de sécurité et de coopération migratoire, tout en rappelant à l’Algérie ses engagements internationaux, en particulier ceux qui découlent de conventions bilatérales entre les deux pays.

Néanmoins, côté français on laisse la porte ouverte en soulignant que le président de la République appelle les autorités algériennes à faire preuve de responsabilité et à revenir au dialogue qu’il avait lui-même initié avec son homologue algérien le 31 mars dernier.

Commentant cette dégradation, une source diplomatique française estime que les autorités algériennes ne peuvent pas continuer à saborder les efforts et la volonté d’aller de l’avant affichée par le président français depuis son arrivée au pouvoir en 2017.

Cette même source rappelle que si le rapprochement avec l’Algérie ne fait pas l’unanimité en France, les Algériens aussi sont appelés à accorder leurs violons, d’autant plus qu’une large frange de l’institution militaire algérienne reste elle aussi farouchement hostile à l’harmonisation.

En attendant des jours meilleurs, Paris écarte des répercussions économiques négatives et assure que la procédure reste circonscrite à la sphère diplomatique.

La visite prévue à Alger par le garde des Sceaux Gérald Darmanin est donc suspendue, de même que le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie.


Macron va effectuer un déplacement de cinq jours dans l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron applaudit lors d'une cérémonie visant à récompenser les artisans et les fonctionnaires qui ont contribué à la restauration de la cathédrale Notre-Dame au palais de l'Élysée à Paris, le 15 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron applaudit lors d'une cérémonie visant à récompenser les artisans et les fonctionnaires qui ont contribué à la restauration de la cathédrale Notre-Dame au palais de l'Élysée à Paris, le 15 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Emmanuel Macron va effectuer à partir de lundi un déplacement de cinq jours à Mayotte pour faire le point sur la reconstruction de l'archipel
  • Ce déplacement sera centré sur la stratégie française dans cette partie de l'océan Indien, a expliqué jeudi l'Elysée

PARIS: Emmanuel Macron va effectuer à partir de lundi un déplacement de cinq jours à Mayotte pour faire le point sur la reconstruction de l'archipel, ravagé par le cyclone Chido, à La Réunion ainsi qu'à Madagascar et à l'île Maurice afin d'ancrer les deux départements français dans leur environnement régional.

Ce déplacement sera centré sur la stratégie française dans cette partie de l'océan Indien, a expliqué jeudi l'Elysée.

"Cet espace régional doit s'organiser avec l'ensemble de ses territoires. Il y a un avenir commun à bâtir", a souligné un conseiller du président français, qui assistera au cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien à Madagascar.

Le chef de l'Etat est attendu lundi matin à Mayotte, où il avait promis de revenir après son déplacement de décembre, au lendemain du passage du cyclone Chido.

"Il avait alors donné des échéances pour le rétablissement de l'eau, des communications, des infrastructures élémentaires et dit qu'il reviendrait pour lancer le temps de la reconstruction", a indiqué un conseiller.

Le chef de l'Etat aura des échanges avec la population, les élus ainsi qu'une séquence dédiée au secteur agricole afin de "voir comment on a réparé et fait en sorte que les séquelles, blessures, fractures révélées par le cyclone sont en voie de résolution", a indiqué l'Elysée.

Un projet de loi sur la reconstruction de Mayotte sera "présenté prochainement en conseil des ministres", a également précisé un conseiller, sans donner de date mais en rappelant que l'objectif était d'avoir une adoption du texte avant la fin de la session parlementaire à l'été.

"Mayotte doit être plus belle demain qu'elle n'a été même avant le cyclone parce qu'il y avait déjà un territoire qui était en pleine fragilité", a souligné l'Elysée.

A La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, Emmanuel Macron va aussi échanger mardi et mercredi sur les effets du cyclone Garance, qui a fait cinq morts en février et provoqué 180 millions d'euros de dégâts sur l'agriculture locale.

Il sera aussi "au côté des Réunionnais" en pleine épidémie de chikungunya qui a fait six morts sur l'île depuis le début de l'année.

L'intégration de Mayotte à la Commission de l'océan Indien - qui réunit Madagascar, l'île Maurice, L'Union des Comores, les Seychelles et La Réunion pour la France - sera à l'ordre du jour du sommet de l'organisation jeudi, a confirmé l'Elysée.

"Mayotte peut avoir un rôle central dans le canal du Mozambique" tout comme la Réunion, qui abrite un important port militaire, est un "hub sur les trajets maritimes", a résumé l'Elysée.