L'envoyé américain se rend au Liban pour discuter des pourparlers maritimes avec Israël

Le président libanais Michel Aoun (à droite) rencontre le conseiller principal américain pour la sécurité énergétique Amos Hochstein au palais présidentiel de Baabda, à l'est de la capitale Beyrouth (Photo, AFP).
Le président libanais Michel Aoun (à droite) rencontre le conseiller principal américain pour la sécurité énergétique Amos Hochstein au palais présidentiel de Baabda, à l'est de la capitale Beyrouth (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 12 juin 2022

L'envoyé américain se rend au Liban pour discuter des pourparlers maritimes avec Israël

  • L'adoption de la ligne 29 impliquerait que le Liban renonce à 1 430 kilomètres carrés
  • L'arrivée d'un navire dans le champ pétrolifère israélien de Karish a relancé une question politique controversée

BEYROUTH: Amos Hochstein, conseiller principal du département américain pour la sécurité énergétique, se rendra au Liban les 13 et 14 juin pour discuter de la crise énergétique du pays et souligner l'espoir de Washington de voir le Liban et Israël parvenir à une décision sur la délimitation de leur frontière maritime.

Le département d'État a déclaré dans un communiqué qu'il «salue l'esprit de consultation et d'ouverture des parties afin de parvenir à une décision finale, pouvant apporter plus de stabilité, de sécurité et de prospérité à la fois pour le Liban et Israël, ainsi que pour la région».

Cette décision fait suite à l'arrivée du navire de production, de stockage et de déchargement flottant Energean Power à la zone maritime contestée au sud du Liban.

L'arrivée du navire dans le champ pétrolier israélien de Karish a relancé une question politique controversée au Liban: faut-il adopter la ligne 29 ou la ligne 23 pour délimiter les frontières maritimes méridionales du pays ?

L'adoption de la ligne 29 impliquerait que le Liban renonce à 1 430 kilomètres carrés, selon une équipe technique de l'armée libanaise et une étude juridique basée sur un rapport du Bureau hydrographique britannique réalisé pour le compte du gouvernement libanais en 2011.

En 2011, le gouvernement libanais a envoyé le décret 6433 à l'ONU, déclarant que la ligne 23 concerne le Liban et que celui-ci s'engage à la revendiquer. Cela signifie que le Liban ne reçoit qu'une superficie de 860 kilomètres carrés de la zone contestée.

À ce jour, le décret 6433 n'a pas été modifié pour inclure les 1 430 kilomètres carrés supplémentaires au sud du point 23 et a été déposé auprès des Nations unies avant la reprise des négociations.

Des négociations indirectes libano-israéliennes pour délimiter les frontières maritimes ont eu lieu en octobre 2020, avec la médiation de Washington. Les négociations, reçues par l'ONU au siège frontalier de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, ont été hâtivement gelées par la partie israélienne après que la délégation libanaise a soulevé ses exigences.

La visite de Hochstein comprend des rencontres avec le président Michel Aoun et le vice-président Elias Bou Saab, chargé par le président de suivre le dossier de la démarcation de la frontière.

Le 12 avril 2021, l'ancien premier ministre par intérim Hassan Diab a signé le projet de décret modifiant le décret 6433. Il a été envoyé par le Conseil des ministres au palais présidentiel dans l'espoir qu'Aoun le signe pour qu'il entre en vigueur, mais le président n'a toujours pas signé le décret, et un nouveau gouvernement n'a pas été formé pour agir conformément aux exigences de la constitution.

Le brigadier général Bassam Yassin, ancien chef de la délégation libanaise aux pourparlers sur la frontière maritime entre le Liban et Israël, a convenu que «le Conseil des ministres libanais devrait se réunir et modifier le décret 6433 avant la date limite de deux mois fixée pour le début de l'extraction du pétrole et du gaz du champ contesté de Karish».

«L'une des conditions du médiateur américain Hochstein pour reprendre les négociations est de ne pas modifier ce décret», a révélé Yassin.

Le président Michel Aoun considère que la ligne 29 est une «ligne de négociation» et que «la modification du décret est liée aux pourparlers».

Selon une source proche des communications en cours se déroulant avant le retour de Hochstein, la réponse de ce dernier en début de semaine prochaine «sera orale et rien ne sera écrit». 

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré dans un discours jeudi que Karish est un champ contesté, demandant aux Israéliens «d'arrêter de l'explorer» et avertissant «les Grecs de ne pas poursuivre le forage et l'extraction».

Le ministère grec des Affaires étrangères a convoqué l'officier responsable de l'ambassade du Liban à Athènes et a enregistré sa protestation contre le discours de Nasrallah.

Le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré que «le ministère grec des Affaires étrangères a informé l'officier responsable libanais que le navire d'extraction en Méditerranée n'est pas la propriété du gouvernement grec».

«Le ministère libanais des Affaires étrangères a signalé qu'il y a des marins grecs à bord du navire amené par Tel-Aviv sur le terrain de Karish», a précisé Bou Habib.

Le président du Parlement, Nabih Berri, ne s'est pas joint à la réunion de samedi entre Aoun et le Premier ministre, Najib Mikati, car il s'en tient à l'accord-cadre conclu le 1er octobre avec les États-Unis pour entamer les négociations sur la démarcation.

Le député Mohammed Khawaja du bloc parlementaire de Berri a révélé que Berri «adhère à l'accord-cadre et ne renonce à aucune fraction de notre droit», considérant la position de Nasrallah comme «une force de soutien pour le négociateur libanais».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.