Législatives : Julien Lassalle, frère de Jean, reprend le flambeau

Le candidat à la présidence française Jean Lassalle prononce un discours lors de la 5e édition des "Assises du produire en France", une conférence sur la production et l'emploi local en France, au centre des congrès de Bordeaux, le 11 mars 2022. (Photo : ROMAIN PERROCHEAU / AFP)
Le candidat à la présidence française Jean Lassalle prononce un discours lors de la 5e édition des "Assises du produire en France", une conférence sur la production et l'emploi local en France, au centre des congrès de Bordeaux, le 11 mars 2022. (Photo : ROMAIN PERROCHEAU / AFP)
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Publié le Samedi 11 juin 2022

Législatives : Julien Lassalle, frère de Jean, reprend le flambeau

  • Julien Lassalle, 62 ans, berger à Lourdios-Ichère en vallée d'Aspe et candidat sous les couleurs du mouvement fraternel Résistons!, n'est pourtant pas totalement novice en politique
  • Il s'était présenté aux élections régionales en 2021, pour le Mouvement de la ruralité, avec un score de 13,6% dans le département

BANCA : En campagne à Banca, petit village de la très rurale 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, le berger et candidat Julien Lassalle a délibérement oublié son béret noir, qui rappelle un peu trop à son goût Jean, son médiatique frère et député sortant. 

"J'avais déjà assez une image de demi-candidat et de petit frère", sourit le frère de Jean Lassalle, l'ex-candidat à la présidentielle et député depuis 20 ans de ce territoire entre Béarn et Pays basque, à qui il va tenter de succéder. 

Julien Lassalle, 62 ans, berger à Lourdios-Ichère en vallée d'Aspe et candidat sous les couleurs du mouvement fraternel Résistons!, n'est pourtant pas totalement novice en politique. 

Il s'était présenté aux élections régionales en 2021, pour le Mouvement de la ruralité, avec un score de 13,6% dans le département. 

Depuis, Jean Lassalle a annoncé son retrait et proposé à son cadet de prendre le relais. "Il était à peu près sûr de passer pourtant !", affirme le candidat. 

Ce jour de début juin, celui-ci fait campagne dans une vallée reculée du Pays basque, la vallée des Aldudes, entre montagnes et Navarre voisine. Ici, Pampelune est bien plus proche que Bayonne. 

A Banca, village pentu de 320 âmes, Julien Lassalle et sa suppléante Véronique Mongaston rencontrent le maire, Michel Oçafrain, et quelques administrés. 

L'édile détaille les projets de sa commune, touchée comme tous les villages alentour par la baisse démographique. Désenclavement économique et numérique, prise en charge des seniors isolés, problèmes de voirie dans un coin régulièrement touché par de violentes intempéries : il met tout sur la table. Sans oublier le monde agricole, étranglé par l'inflation. 

«Aller voir les maires» 

A Urepel (280 habitants), la maire Xole Aire tient le même discours. "La très grosse inquiétude, c'est les prix. Je ne sais pas comment on va faire pour vivre de l'agriculture. Les gens ont le visage fermé". 

Depuis le début de la campagne, Julien Lassalle a rencontré les maires de 150 communes de sa vaste circonscription. Il compte bien arriver aux 230 d'ici le 12 juin. "À force, la timidité m'a un peu quitté", commente le candidat, bien loin des coups d'éclats médiatiques du grand frère. 

"Vous croyez que c'est suffisant de rencontrer le maire et les élus ?", l'interroge Martin Suquilbide, maire des Aldudes, 310 habitants. "Oui, parce que le maire dans un petit village, c'est l'ancien Facebook : quand il y a un décès, tout le monde le sait avant midi", répond Julien. 

"Cette phrase sur Facebook, c'est son idée !", s'amuse le grand frère, joint par l'AFP. Le député sortant ne s'est néanmoins pas privé de quelques conseils. 

"Je lui ai suggéré d'aller voir tous les maires et de les interroger sur leurs difficultés." Les visites font mouche. "Les gens sont pragmatiques. On n'aime pas trop les belles paroles, mais plutôt les gens de terrain qui se déplacent", résume Xole Aire. 

S'appeler Lassalle dans les Pyrénées-Atlantiques est presque une étiquette. "Il est sympathique, il a l'air sincère, mais son créneau c'est quand même de dire +vous avez connu Jean, voilà son frère+", relève Egoitz Urrutikoetxea, candidat de la gauche abertzale ("patriote" en basque). 

Iñaki Echaniz, candidat Nupes, a grandi avec les enfants des frères Lassalle : "J'apprécie Julien et Jean même si on n'est pas d'accord politiquement". 

Plutôt que faire "tomber un Lassalle", il se consacre à "faire gagner" son projet. L'absence du médiatique frère aîné  même remplacé par Julien, crée l'occasion de "faire basculer cette circonscription à gauche", estime-t-il. 

L'électorat paysan est une clé du succès, tous le savent. Annick Trounday, candidate de la majorité gouvernementale, a "beaucoup de respect" pour les deux frères, mais cette "fille, sœur et épouse d'agriculteur" vise le fauteuil du sortant. 

En 2017, le candidat de La République en marche était en tête au 1er tour, avant de perdre face à Jean Lassalle, réélu avec 52,7 % des voix. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.