La France vote ce weekend à des législatives décisives pour Macron

Le leader de la coalition de gauche Nupes (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) Jean-Luc Melenchon prononce un discours lors d'un meeting dans le cadre de la campagne pour les élections législatives françaises, à Marseille, dans le sud de la France, le 10 juin 2022. (Photo : Nicolas TUCAT / AFP)
Le leader de la coalition de gauche Nupes (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) Jean-Luc Melenchon prononce un discours lors d'un meeting dans le cadre de la campagne pour les élections législatives françaises, à Marseille, dans le sud de la France, le 10 juin 2022. (Photo : Nicolas TUCAT / AFP)
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Publié le Samedi 11 juin 2022

La France vote ce weekend à des législatives décisives pour Macron

  • Plus de 48 millions de Français doivent renouveler la totalité de l'Assemblée nationale, soit 577 députés, lors de ce scrutin à deux tours, dimanche et le 19 juin
  • La campagne électorale, qui a peu mobilisé les Français, s'est close vendredi à minuit. Les candidats n'ont plus le droit de parole dans les médias ou de déplacement et la publication des sondages est interdite

La France est dans l'expectative samedi à la veille du premier tour des élections législatives où le président Emmanuel Macron joue sa majorité absolue à l'Assemblée nationale.

De cette majorité absolue ou relative dépendra le sort des projets de réformes en profondeur que le président français, réélu le 24 avril, entend engager au cours de son second mandat, sur les retraites notamment.

Plus de 48 millions de Français doivent renouveler la totalité de l'Assemblée nationale, soit 577 députés, lors de ce scrutin à deux tours, dimanche et le 19 juin.

Plusieurs territoires français hors métropole, en Guadeloupe ou la Martinique notamment dans les Antilles françaises, se rendent aux urnes dès ce samedi, les résultats étant attendus dimanche soir avec le reste de la France.

En Polynésie française et dans les onze circonscriptions des Français de l'étranger, le premier tour a déjà eu lieu les 4 et 5 juin, avec l'élimination fracassante de l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, allié à M. Macron.

La campagne électorale, qui a peu mobilisé les Français, s'est close vendredi à minuit. Les candidats n'ont plus le droit de parole dans les médias ou de déplacement et la publication des sondages est interdite.

Selon les dernières enquêtes d'intentions de vote publiées vendredi, la formation Ensemble! du président Macron et ses alliés centristes est au coude à coude avec l'alliance de partis de gauche Nupes regroupée derrière Jean-Luc Mélenchon.

Le parti d'extrême droite RN de Marine Le Pen arriverait en troisième position, loin devant la droite traditionnelle. Celle-ci pourrait perdre son statut de premier groupe d'opposition à l'Assemblée.

En termes de projections de sièges pour le second tour, les sondages, beaucoup plus incertains, donnent également un avantage à la formation de M. Macron et ses alliés qui arriveraient en tête, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue de 289 députés.

L'abstention pourrait battre un nouveau record, entre 52 et 56%, au-delà des 51,3% en 2017, selon ces sondages.

Climat d'inquiétude

Le chef de l'Etat français s'est mobilisé en toute fin de campagne appelant les Français à lui donner une "majorité forte et claire" lors de ces législatives.

Comme pour la présidentielle, il s'est posé en rempart contre les "extrêmes" incarnée à ses yeux par la gauche radicale de M. Mélenchon et l'extrême droite de Marine Le Pen, synonymes selon lui de "désordre" pour la France.

A 70 ans, M. Mélenchon, vieux routier de la vie politique française arrivé troisième à la présidentielle, s'est imposé comme son principal opposant éclipsant au passage la finaliste de la présidentielle Marine Le Pen.

Il a pris la tête d'une alliance inédite regroupant socialistes, communistes, écologistes et son propre parti, la France insoumise.

Le leader de la gauche radicale caresse l'espoir de remporter les législatives et d'imposer une cohabitation au président Macron qui le verrait endosser les habits de Premier ministre.

"Si nous sommes majoritaires, alors le candidat porte un nom: Jean-Luc Mélenchon", a-t-il lancé vendredi soir depuis Marseille (sud) lors de son ultime prise de parole. Ce scénario est jugé cependant improbable par les experts.

Sa coalition propose un programme économique prévoyant d'injecter 250 milliards d'euros dans l'économie (contre 267 milliards de recettes) dont 125 milliards d'aides, subventions et redistributions de richesse.

Le scrutin se déroule dans un climat d'inquiétude des Français face à la flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie.

Le gouvernement français se fait fort de rappeler que la France a le taux d'inflation le plus faible (5,2% en mai sur un an) en Europe.

Lui qui soutient déjà fortement l'économie depuis la pandémie de Covid-19, a promis d'autres mesures de sauvegarde du pouvoir d'achat des Français, dès après l'élection.

Mais le sort du gouvernement, tout juste nommé mi-mai, est suspendu au verdict des législatives, plusieurs de ses membres, dont la Première ministre Elisabeth Borne, étant candidats. Une défaite de Mme Borne signifierait un large remaniement.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".