La Libye sous le choc après des combats armés au milieu des civils

Les luttes intestines politiques tourmentent la Libye pour combler le vide du pouvoir depuis l'éviction de Mouammar Kadhafi (Photo, AFP).
Les luttes intestines politiques tourmentent la Libye pour combler le vide du pouvoir depuis l'éviction de Mouammar Kadhafi (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 12 juin 2022

La Libye sous le choc après des combats armés au milieu des civils

  • Des échanges de tirs nourris, notamment à la mitrailleuse lourde, et des déflagrations ont retenti près du quartier de Souk el-Tlath, qui abrite l'un des plus grands jardins publics de la capitale
  • Des images diffusées par la presse locale montrent des civils en panique, en train de fuir les jardins, dont des enfants en bas âge et des mères de famille qui couraient avec leurs poussettes

TRIPOLI, Libye : Les habitants de la capitale libyenne Tripoli étaient sous le choc samedi après des affrontements nocturnes entre groupes armés au milieu des civils, signe du chaos inextricable qui continue de régner en Libye.

Les combats, d'une grande intensité, ont opposé deux influentes milices de l'ouest libyen, faisant un mort parmi les combattants et d'importants dégâts matériels, selon une source du ministère de l'Intérieur.

Des échanges de tirs nourris, notamment à la mitrailleuse lourde, et des déflagrations ont retenti près du quartier de Souk el-Tlath, qui abrite l'un des plus grands jardins publics de la capitale.

«J'ai vu depuis mon balcon une longue succession de tirs à l'arme lourde», a raconté à l'AFP Rida Said, un riverain de 67 ans.

«Les tirs se faisaient au hasard sur des secteurs résidentiels où se trouvent beaucoup d'immeubles», a poursuivi ce Tripolitain qui «n'a pas vu une telle violence dans son quartier depuis la révolte contre (Mouammar) Kadhafi», l'ancien dirigeant tué lors de la révolte populaire de 2011.

Des images diffusées par la presse locale montrent des civils en panique, en train de fuir les jardins, dont des enfants en bas âge et des mères de famille qui couraient avec leurs poussettes. Un petit groupe s'est réfugié dans un café et on entend des hurlements de femmes sur des vidéos diffusées par les médias.

«Il est inadmissible que des civils soient pris au piège et risquent leur vie pour un règlement de comptes entre miliciens criminels», a dénoncé Maha Mokhtar, une étudiante de 25 ans.

Les combats ont opposé la brigade d'Al Nawasi à une autre appelée «Autorité de soutien à la stabilité (ASS)», a déclaré à l'AFP un responsable au ministère de l'Intérieur sous le sceau de l'anonymat. Ils «ont éclaté après la mise en détention» de combattants du camp adverse par chacune des deux brigades.

«Honteux»

«Selon un premier bilan, il y a eu un mort et des dégâts matériels, notamment des véhicules de particuliers. Il n'y a pas eu de victimes parmi les civils», selon le responsable.

Il a fallu une médiation d'une autre brigade appelée «444» pour mettre fin aux combats. Celle-ci a «mobilisé ses véhicules armés dans la zone (...), les routes ont été rouvertes et la circulation a repris normalement», a affirmé la source ministérielle.

Une vidéo diffusée dans la nuit montre le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah ordonner par téléphone au chef de ce groupe de sécuriser la zone et protéger les civils.

La brigade ASS est considérée comme pro-Dbeibah alors que celle d'Al Nawasi est proche du Premier ministre rival, Fathi Bachagha. Si rien n'indique que les combats soient directement liés à cette rivalité, celle-ci a néanmoins créé une ligne de fracture entre groupes armés de la Tripolitaine, fidèles à l'un ou l'autre des deux camps.

Samedi, la situation semblait redevenue normale à Tripoli et il n'y avait pas de dégâts visibles dans la zone des combats, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces incidents ont suscité une vague de colère sur les réseaux sociaux contre l'omniprésence des milices et la fragilité des institutions.

«Ce qui s'est passé hier est choquant et honteux. Des armes ont été utilisées dans un parc où des enfants couraient et jouaient», a fustigé sur Twitter l'ambassadeur de l'Union européenne (UE) en Libye, Jose Sabadell.

- Désillusions -

Coupures chroniques d'électricité, infrastructures endommagées, inflation...Les Libyens subissent de plein fouet les affres de l'instabilité depuis la chute de l'ancien régime.

Ils ont connu une nouvelle désillusion en décembre avec le report sine die d'une élection présidentielle, qui a replongé ce pays riche en pétrole dans l'incertitude.

Les combats surviennent trois semaines après la tentative avortée de Fathi Bachagha, soutenu par le Parlement et par l'homme fort de l'Est Khalifa Haftar, de s'emparer du pouvoir à Tripoli, siège du gouvernement intérimaire de M. Dbeibah.

Ce coup de force manqué avait été accompagné de plusieurs heures de combats dans la capitale.

M. Bachagha a été investi par le Parlement basé dans l'Est en mars mais fait face au refus de l'exécutif en place de céder le pouvoir avant la tenue d'élections.

Aucun accord ne semble en vue pour qu'un scrutin ait lieu, malgré l'insistance de la communauté internationale.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.