KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé vendredi pour l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, appelant à ne pas laisser son pays dans une "zone grise", alors que les dirigeants de l'UE doivent décider d'ici fin juin s'ils lui accordent le statut officiel de candidat à l'UE.
"La première chose est de supprimer enfin cette +zone grise+, si tentante pour l'Etat russe (...) Dans les semaines à venir, l'Union européenne pourrait franchir une étape historique qui prouvera que les mots sur l'appartenance du peuple ukrainien à la famille européenne ne sont pas vains", a déclaré le président ukrainien par visioconférence, lors d'une conférence internationale sur la démocratie à Copenhague.
La Commission européenne doit rendre dans les jours qui viennent son avis sur la question, avant que les dirigeants de l"UE ne décident s'ils accordent à l'Ukraine le statut officiel de candidat lors d'un sommet les 23 et 24 juin.
Le Kosovo annonce une demande formelle d'adhésion à l'UE d'ici fin 2022
Le Premier ministre kosovar a annoncé vendredi que Pristina demanderait le statut de candidat à l'Union européenne d'ici la fin de l'année, en recevant le chancelier allemand Olaf Scholz lors de la première visite de celui-ci dans les Balkans occidentaux.
"L'Europe est notre destin, l'Europe est notre avenir", a déclaré Albin Kurti lors d'une conférence de presse commune. "Nous aspirons toujours au statut de candidat à l'UE et nous en ferons la demande d'ici la fin de l'année", a dit le chef du gouvernement de l'ancienne province serbe dont l'indépendance déclarée en 2008 n'est toujours pas reconnue par Belgrade.
La normalisation des relations reste le principal obstacle sur la voie européenne de Pristina comme de Belgrade malgré des années de dialogue sous l'égide de l'UE. Une vaste majorité des pays de l'UE reconnaissent l'indépendance du Kosovo mais pas la Serbie, ni ses alliés russe et chinois, ce qui lui barre l'entrée à l'ONU.
Le chancelier allemand a appelé à la réconciliation entre les deux anciens ennemis plus de deux décennies après la guerre qui fit 13 000 morts, en majorité des Kosovars albanais.
"Ce qui est important pour le Kosovo, c'est que le dialogue entre le Kosovo et la Serbie, dirigé par l'UE, progresse", a-t-il dit. Les deux parties doivent "trouver une solution politique avec un accord global et durable qui contribue également à la stabilité régionale".
Olaf Scholz a souligné la nécessité de lutter contre l'influence de Moscou dans les Balkans, saluant l'alignement du Kosovo sur les sanctions prises par l'UE contre la Russie à la suite de son invasion de l'Ukraine fin février.
Le Kosovo a montré, "par (son) soutien à toutes les mesures et sanctions, qu'il est un partenaire fiable qui se tient étroitement à nos côtés et aux côtés de la communauté européenne et internationale", a-t-il dit.
"Pourquoi, si les sondages montrent que 71% des Européens considèrent l'Ukraine comme faisant partie de la famille européenne, y a-t-il encore des sceptiques politiques qui hésitent à nous permettre de rejoindre l'Union européenne ?", a lancé le président ukrainien, très applaudi.
"Pourquoi, si la Russie viole cyniquement littéralement tous les documents essentiels du droit international, il y'en a encore qui hésitent à bloquer toute relation avec un tel État ? (...) Le système européen sera perdant si les paroles ne sont pas accompagnées d'actes", a-t-il conclu.
Les 27 sont divisés sur la question de la candidature de l'Ukraine à l'UE.
Si de nombreux pays, principalement en Europe de l'Est, soutiennent une adhésion de l'Ukraine, certains comme les Pays-Bas ou le Danemark sont sceptiques, craignant que l'Ukraine ne soit pas prête.
De nombreuses discussions sont en cours pour élaborer une position commune.
Si l'Ukraine obtient le "statut de candidat", cela lancera un processus de négociations et de réformes potentielles qui pourrait prendre des années, voire des décennies, avant qu'elle ne soit sur le point d'entrer dans l'UE. Plusieurs Etats de l'UE ont douché les espoirs de Kiev d'un processus "accéléré".