Trump «au centre» d'une «tentative de coup d'Etat»: les conclusions de l'enquête sur l'assaut du Capitole

Des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes (Photo, AFP).
Des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 juin 2022

Trump «au centre» d'une «tentative de coup d'Etat»: les conclusions de l'enquête sur l'assaut du Capitole

  • La commission parlementaire juge son enquête essentielle afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais
  • La majorité des républicains rejettent ses travaux, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dénonçant la commission «la plus politique et la moins légitime de l'histoire des Etats-Unis»

WASHINGTON: L'assaut du Capitole a été la "culmination d'une tentative de coup d'Etat": un an et demi après les événements du 6 janvier 2021 qui ont choqué le monde, une commission d'enquête parlementaire a placé jeudi Donald Trump au centre d'un "complot" visant à le maintenir au pouvoir.

Une foule déchaînée dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... Les manifestants ont pris d'assaut le siège du Parlement cette journée après "les encouragements" de l'ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission, en ouverture d'une série d'auditions censées prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020, remportée par Joe Biden.

"Le 6 janvier a été la culmination d'une tentative de coup d'Etat", a affirmé Bennie Thompson lors de cette audition de près de deux heures. "Donald Trump était au centre de ce complot".

Depuis près d'un an, ce groupe d'élus --sept démocrates et deux républicains-- a entendu plus de 1 000 témoins dont deux enfants de l'ancien président et épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

"Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque", a assené Liz Cheney, une des rares élues républicaines ayant accepté de siéger dans cette commission.

«Zone de guerre»

Pour appuyer ses conclusions, la commission du "6 janvier" a diffusé des images inédites et extrêmement violentes de cette froide journée d'hiver lors de laquelle des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020.

Ces vidéos montrent une marée humaine prenant d'assaut le siège du Congrès, s'attaquant à des policiers, appelant à "pendre" le vice-président Mike Pence, et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone au milieu d'une foule en délire.

"Ce n'était en rien une visite touristique au Capitole", a lancé Bennie Thompson en allusion à ceux chez les républicains qui ont brandi cet argument.

Superposées à certaines de ces images, un montage de Donald Trump qualifiant ses manifestants de "pacifiques" et assurant qu'il y a "de l'amour dans l'air".

La commission a aussi reçu le témoignage d'une policière, Caroline Edwards, la première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers le 6 janvier, comparant les abords du Capitole à "une zone de guerre".

"Je glissais sur le sang des gens", "c'était un carnage, c'était le chaos", a confié la policière.

L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des "Proud Boys" pendant l'assaut, a lui confié avoir été choqué par la "colère" qu'il a vue parmi les membres du groupe.

Les images de cette audition ont été retransmises en direct par de nombreuses chaînes d'information en continu mais boudées par les médias les plus conservateurs, nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique qui divise les Etats-Unis.

La démocratie «en danger»

Car un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes. Et ce malgré les innombrables preuves du contraire.

Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait jeudi l'éloge de cette journée, assurant que l'assaut du Capitole était le "plus grand mouvement de l'histoire pour rendre à l'Amérique sa grandeur".

Celui qui qualifie cette enquête de "chasse aux sorcières" a accusé sur son réseau social Truth Social, à l'issue de l'audience de jeudi, la commission parlementaire d'être biaisée et a réitéré ses allégations de fraude électorale.

Selon lui, la commission "refuse de présenter certains des très nombreux témoins et déclarations positifs".

La commission parlementaire juge son enquête essentielle afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais, malgré des menaces bien réelles.

"Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé", a alerté Bennie Thompson.

La majorité des républicains rejettent ses travaux, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dénonçant la commission "la plus politique et la moins légitime de l'histoire des Etats-Unis".

Son parti a d'ores et déjà promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

L'élue conservatrice Liz Cheney, devenue la bête noire de l'ancien président pour avoir été une des rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement le critiquer, a pris directement ses collègues républicains à partie: "Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera".

La démocratie américaine toujours «en danger», alerte une enquête sur l'assaut du Capitole

La démocratie américaine, qui a tremblé durant l'attaque du Congrès par des partisans de Donald Trump, est toujours "en danger", va alerter le chef d'une commission parlementaire lors de la présentation jeudi de ses premières conclusions sur la responsabilité de l'ancien président dans l'assaut du 6 janvier 2021.

Un homme aux cornes de bison déambulant dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... L'assaut du Capitole a marqué l'Histoire.

Après quasiment un an d'enquête, la commission dite "du 6 janvier" promet de révéler comment le chaos de cette journée "a été le fruit d'une campagne coordonnée pour renverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020 et empêcher le transfert du pouvoir de Donald Trump à Joe Biden".

Et comment ces menaces pour la démocratie américaine sont toujours en cours.

"Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé", déclarera l'élu Bennie Thompson selon des extraits de son discours publiés par la commission.

Depuis près d'un an, ce groupe d'élus -- sept démocrates et deux républicains -- a entendu plus de 1 000 témoins dont deux enfants de l'ancien président et épluché 140.000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait vaciller la démocratie américaine.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.