Un an et demi plus tard, l'Amérique se replonge dans le chaos de l'assaut du Capitole

Après près d'un an d'enquête, une commission parlementaire présente jeudi ses premières conclusions (Photo, AFP).
Après près d'un an d'enquête, une commission parlementaire présente jeudi ses premières conclusions (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 07 juin 2022

Un an et demi plus tard, l'Amérique se replonge dans le chaos de l'assaut du Capitole

  • Lors de cette froide journée d'hiver, sous un ciel chargé de lourds nuages, des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection
  • Cinq autres audiences, tout au long du mois de juin, viendront compléter cet exposé initial

WASHINGTON: Quelle a été la responsabilité de Donald Trump dans l'attaque contre le Congrès américain le 6 janvier 2021? Les manoeuvres de l'ancien président après l'élection de 2020 ont-elles constitué une tentative de coup d'Etat? Après près d'un an d'enquête, une commission parlementaire présente jeudi ses premières conclusions.

Lors de ces audiences, ce groupe d'élus à majorité démocrate a promis "de fournir au peuple américain un résumé de ses conclusions sur la campagne coordonnée destinée à renverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020 et à empêcher le transfert du pouvoir".

Durant près d'un an, la commission dite du "6 janvier" a entendu près de 1 000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump et son entourage.

Elle assure avoir épluché plus de 100 000 documents, et a envoyé une centaine d'assignations à témoigner.

SMS et vidéos

SMS, documents officiels et vidéos à l'appui, une série d'avocats et de témoins clés présenteront les différents scénarios envisagés par Donald Trump et son entourage pour renverser le cours de l'élection présidentielle de 2020, jusqu'à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

Lors de cette froide journée d'hiver, sous un ciel chargé de lourds nuages, des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection qui a fait perdre le milliardaire républicain.

Après avoir entendu le président les inviter à "marcher vers le Capitole", une marée humaine avait pris d'assaut le siège du Congrès américain, provoquant une onde de choc mondiale.

Signe de l'importance que la commission veut apporter à son enquête, la première audience a été organisée à une heure de grande écoute: 20H00 locales (00H00 GMT vendredi). Elle sera retransmise sur de nombreuses chaînes d'information en continu à travers le pays.

Cinq autres audiences, tout au long du mois de juin, viendront compléter cet exposé initial.

«Explosives»

Un de ses membres, Jamie Raskin, a assuré que ces révélations seraient "explosives".

"Aucun président n'a jamais été si proche de faire ce qui s'est produit ici, en termes de tentative d'organiser un coup d'Etat venu de l'intérieur pour renverser une élection et court-circuiter la Constitution", a-t-il récemment déclaré devant un panel de l'université de Georgetown.

"Mais aussi d'utiliser une rébellion violente composée de groupes extrémistes violents, des suprémacistes blancs et racistes, des fascistes, afin de soutenir le coup d'Etat", a détaillé l'élu démocrate.

Un projet de décret prévoyant saisir des machines électorales, une pluie de SMS envoyés au chef de cabinet de Donald Trump, Mark Meadows... Certaines des preuves aux mains de l'enquête parlementaire ont déjà fuité ces derniers mois.

La commission fait donc face à un défi de taille: celui de construire un récit saisissant, capable de capter l'attention du grand public et de le convaincre.

Car si les images d'un homme aux cornes de bison déambulant dans les couloirs de ce bâtiment de marbre blanc sont encore vives, les enquêtes d'opinions placent cette investigation bien bas dans la liste des préoccupations des ménages américains, loin derrière l'inflation ou le prix de l'essence.

Autre problème, plus d'un an et demi après la présidentielle de 2020, plus de la moitié des électeurs républicains croient toujours que la présidentielle a été volée à Donald Trump.

Ce dernier dénonce vivement les travaux de ce groupe d'élus, les comparant à une "chasse aux sorcières". Et son parti a d'ores et déjà promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre des représentants lors des élections législatives de mi-mandat, le 8 novembre.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.