LONDRES: Le Premier ministre grec a déclaré mardi que son pays avait subi un «déluge sans précédent» de violations turques de son espace aérien et qu’il était prêt à défendre sa souveraineté et ses droits souverains.
«Nous avons subi un déluge sans précédent de survols et un retour constant à des affirmations impensables de souveraineté prétendument réduite des îles grecques», indique Kyriakos Mitsotakis, cité par l’Agence de presse athénienne-macédonienne (AMNA).
Il a qualifié cette évolution de «désagréable» car il pensait que la Grèce et la Turquie avaient trouvé un «cadre de compréhension mutuelle» après sa rencontre avec le président Recep Tayyip Erdogan.
Il estime par ailleurs que le discours provocateur de la Turquie «ne mène nulle part».
«L’obligation de notre pays est de signaler cette provocation à nos alliés et de solliciter leur soutien, que l’on parle des États-Unis ou de l’UE. Ce soutien a été donné publiquement et sans condition», poursuit-il.
«Nous avons observé par le passé des périodes de fortes tensions dans le discours. Je prie, j’espère et j’encourage ouvertement la Turquie à ce que ce discours ne se traduise pas par une plus grande tension sur le terrain», a lancé M. Mitsotakis.
Mardi, la Turquie a appelé la Grèce à retirer ses forces armées des îles de la mer Égée, prévenant qu’Ankara remettrait en cause le statut de ces îles si Athènes ne les démilitarisait pas.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a rappelé lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue de Macédoine du Nord que la Grèce avait renforcé sa présence militaire sur les îles de la mer Égée en violation du traité de Lausanne de 1923 et du traité de Paris de 1947.
Il a précisé que les îles ont été cédées à la Grèce à condition qu’elles restent démilitarisées.
«Les accords sont en place mais la Grèce les viole. Elle arme les îles. Si la Grèce ne met pas fin à cette violation, la souveraineté des îles sera remise en question, a-t-il souligné. C’est aussi clair que ça. Vous respecterez les accords.»
La Grèce soutient que la Turquie a délibérément mal interprété les traités concernant les forces armées sur ses îles orientales et affirme qu’elle a des fondements juridiques pour se défendre à la suite d’actions hostiles d’Ankara, notamment une menace de guerre de longue date si elle étend ses eaux territoriales.
Les commentaires du ministre turc interviennent dans le cadre d’une nouvelle escalade des tensions entre les alliés de l’Otan, qui ont toujours eu des différends sur toute une série de questions, telles que l’exploration minière en Méditerranée orientale et les revendications rivales en mer Égée.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com