CUPERTINO: Apple a ouvert lundi sa conférence annuelle pour les développeurs sans évoquer les deux sujets sur lesquels le géant des technologies est attendu au tournant : sa plateforme de téléchargement des applications mobiles et les réalités augmentée et virtuelle.
La présentation inaugurale a eu lieu en présence de centaines d'ingénieurs et journalistes sur le campus du groupe, dans la Silicon Valley, pour la première fois depuis le début de la pandémie.
Divers directeurs produits ont défilé pour dévoiler, entre autres, une nouvelle puce électronique fabriquée maison, un écran de garde de l'iPhone à personnaliser, un nouveau système de paiement pour les commerçants, la possibilité de corriger ou supprimer des messages, des outils sophistiqués à base d'intelligence artificielle, une mise à jour complète de son système d'exploitation pour les voitures (CarPlay) et un nouveau MacBook Air.
Apple lance son service pour «acheter maintenant - payer plus tard»
Apple a annoncé lundi son entrée sur le marché des solutions de paiement "acheter maintenant - payer plus tard" (buy now-pay later), devenues très populaires pendant la pandémie.
Aux Etats-Unis, à partir de cet automne, les utilisateurs approuvés qui se servent du service Apple Pay pourront choisir de payer un achat en quatre versements étalés sur six semaines, "sans intérêt ni frais d'aucune sorte".
"Apple Pay Later", la nouvelle fonctionnalité, "permet de visualiser, suivre et rembourser facilement", détaille le communiqué du groupe californien.
Ses cadres ont présenté lundi une batterie de nouveaux outils et améliorations à son système d'exploitation mobile, iOS 16, qui sera installé automatiquement sur ses smartphones à l'automne.
Le service dépendra du réseau Mastercard, mais Apple n'a pas précisé quelle banque serait responsable des crédits. L'agence Bloomberg avait évoqué Goldman Sachs l'année dernière.
Une fois n'est pas coutume, "Apple répond à la liste de courses des usagers", a constaté Carolina Milanesi, analyste chez Creative Strategies.
"Ils écoutent ce que les consommateurs disent et ils font des changements. Ils ont éliminé beaucoup de frictions de leur système d'exploitation", assure-t-elle, un enjeu "essentiel quand nous passons plus de temps en ligne pour travailler, nous distraire, faire des courses etc depuis la crise sanitaire".
Certaines fonctionnalités ont des allures de rattrapage, notamment sur Apple Maps, l'application de cartographie qui a longtemps été à la traîne par rapport à la très populaire Google Maps.
Mais pour l'experte, la star du show c'est la puce M2. Fin 2020, le groupe a lancé une nouvelle gamme d'ordinateurs portables équipés de sa propre puce, la M1, au lieu de celles d'Intel, marquant le début d'une transition sur deux ans.
"Ils ont mentionné beaucoup de choses qu'ils ne pouvaient pas faire avant (...) comme les jeux vidéo de très haute qualité", a-t-elle noté.
Pas un mot en revanche au sujet des réalités dites "mixtes" (augmentée et virtuelle), piliers du métavers, cet avenir de l'internet que de nombreuses sociétés numériques ont entrepris de construire, de Meta (Facebook, Instagram) à Fortnite et Roblox du côté des jeux vidéo.
Les rumeurs enflent depuis des mois autour d'un casque de VR Apple qui serait en préparation pour cette année. Fin janvier, le patron Tim Cook avait indiqué qu'il voyait "beaucoup de potentiel dans cet espace" et qu'il y "investissait en conséquence".
Apple n'a pas non plus évoqué l'App Store, son incontournable plateforme de téléchargement des applications, qui suscite la colère de nombre de ses voisins californiens à cause de ses règles strictes en matière de confidentialité et de paiement des commissions.