Etats-Unis: La sombre litanie de fusillades se poursuit

Les enquêteurs de la police de Philadelphie travaillent sur les lieux d'une fusillade mortelle dans la nuit sur South Street à Philadelphie, le dimanche 5 juin 2022 (Photo, AP).
Les enquêteurs de la police de Philadelphie travaillent sur les lieux d'une fusillade mortelle dans la nuit sur South Street à Philadelphie, le dimanche 5 juin 2022 (Photo, AP).
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Publié le Lundi 06 juin 2022

Etats-Unis: La sombre litanie de fusillades se poursuit

  • Que ce soit à Philadelphie ou à Chattanooga, la police n'a procédé dans l'immédiat à aucune interpellation, d'après les médias locaux
  • Rien que lors du week-end écoulé, au moins 11 personnes ont trouvé la mort et 54 ont été blessées dans des fusillades à victimes multiples

WASHINGTON: Au moins six personnes sont mortes dans la nuit de samedi à dimanche aux Etats-Unis au cours de fusillades, alors que les parlementaires américains mènent d'âpres discussions sur une régulation - modeste - du port d'armes.

Poursuivant une sombre litanie qui ne fait même plus les gros titres de la presse nationale, sauf exception comme la récente tuerie dans une école du Texas (sud), plusieurs tireurs ont ouvert le feu sur la foule dans une rue bondée de Philadelphie (nord-est).

Ils ont touché 14 personnes, dont trois sont mortes, selon la police.

La commissaire Danielle Outlaw a indiqué que l'une des personnes décédées avait eu une altercation avec un homme, et que les deux autres étaient "des passants innocents" dans ce quartier très animé en soirée.

A Chattanooga, dans le Tennessee (sud), deux personnes sont mortes par balles et une troisième a succombé après avoir été percutée par un véhicule lors d'une fusillade à proximité d'une boîte de nuit, selon la police locale.

"Plus d'un tireur était impliqué", a indiqué la cheffe de la police de Chattanooga, Celeste Murphy, notant que "plusieurs personnes" restaient hospitalisées dans un état critique.

Que ce soit à Philadelphie ou à Chattanooga, la police n'a procédé dans l'immédiat à aucune interpellation, d'après les médias locaux.

Les Etats-Unis traversent une flambée de violences par armes à feu, marquée en particulier par la tuerie dans une école au Texas le 24 mai (19 enfants et deux enseignantes tués).

Rien que lors du week-end écoulé, le site Axios a compté qu'au total, en incluant celles de Philadelphie et de Chattanooga, au moins 11 personnes étaient mortes et 54 avaient été blessées dans des fusillades à victimes multiples.

Les violences ont par exemple éclaté lors de fêtes de jeunes gens célébrant leur "graduation", la fin de leur cursus au lycée.

A Philadelphie, la police a indiqué avoir retrouvé deux armes semi-automatiques sur place, dont l'une avec un chargeur à grande capacité.

«Assez»

Le président démocrate Joe Biden voudrait justement que le Congrès, à défaut de les interdire, augmente à 21 ans au lieu de 18 l'âge légal pour acheter un fusil d'assaut.

Le sénateur démocrate Chris Murphy travaille en ce sens avec un groupe de parlementaires issus des deux grands partis américains, une tâche ardue car les républicains rejettent quasi systématiquement les mesures destinées à réguler les armes.

M. Murphy a dit dimanche que le groupe espérait élaborer une série de lois qui pourrait avoir le soutien d'au moins 10 républicains, en plus de l'accord attendu de presque tous les démocrates. "Je pense que la possibilité de succès est meilleure que jamais", a-t-il déclaré à CNN.

Les mesures en cours d'élaboration comprendraient, selon lui, "quelques changements modestes mais forts dans les lois sur les armes à feu", y compris davantage de vérifications des antécédents pour les achats d'armes à feu.

Selon un sondage CBS News/YouGov publié dimanche, une majorité d'Américains se disent favorables à un durcissement des règles sur la possession d'armes, et même à une interdiction pure et simple des armes semi-automatiques.

Mais l'enquête d'opinion révèle aussi à quel point ce sujet, comme d'autres, divise profondément.

72% des sympathisants démocrates estiment que le pays serait plus sûr si moins d'armes y circulaient. Près de la moitié (46%) des électeurs républicains jugent au contraire que la sécurité serait meilleure si plus d'Américains étaient armés.

Aux Etats-Unis, 393 millions d'armes à feu - plus que la population - circulaient en 2020. Depuis le début de l'année, 18.574 personnes y sont mortes par arme à feu, dont 10.300 suicides, selon Gun Violence Archive.

Outre le massacre au Texas, une série de fusillades meurtrières se sont produites récemment, avec des bilans et dans des circonstances particulièrement dramatiques.

Le 14 mai, un homme blanc se définissant comme "raciste" et "antisémite" a tué 10 personnes noires dans un supermarché, à la frontière entre les Etats-Unis et le Canada.

Quatre personnes ont aussi été tuées lors d'une fusillade dans un hôpital de Tulsa (Oklahoma, sud). Le tireur visait le médecin qui l'avait opéré du dos et qu'il jugeait responsable de ses douleurs, selon la police.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.