Aux Etats-Unis, la violence par arme à feu augmente lorsqu'il fait chaud. Pourquoi?

Des gens sont assis sur le trottoir à l'extérieur de l'école élémentaire Robb alors que des soldats de l'État surveillent la zone à Uvalde, au Texas, le 24 mai 2022. (Photo, AFP)
Des gens sont assis sur le trottoir à l'extérieur de l'école élémentaire Robb alors que des soldats de l'État surveillent la zone à Uvalde, au Texas, le 24 mai 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 04 juin 2022

Aux Etats-Unis, la violence par arme à feu augmente lorsqu'il fait chaud. Pourquoi?

  • Les criminologues écrivent sur le sujet depuis des dizaines d'années, et des recherches plus récentes se sont concentrées sur le lien précis entre température et criminalité
  • Une augmentation de 10 degrés Celsius était associée à une hausse de 34% des fusillades en semaine, et de 42% le week-end et pendant les vacances

WASHINGTON : Du massacre dans une école du Texas aux tirs dans un hôpital de l'Oklahoma en passant par de nombreuses autres fusillades moins médiatisées, une flambée de violences par arme à feu aux Etats-Unis semble confirmer une tendance qui crève les yeux pour la police: quand il fait plus chaud, les meurtres augmentent.

Les criminologues écrivent sur le sujet depuis des dizaines d'années, et des recherches plus récentes se sont concentrées sur le lien précis entre température et criminalité.

Il y a d'abord un constat évident: l'on sort davantage de chez soin quand le temps est clément.

"Difficile de tirer sur quelqu'un s'il n'y a personne", dit à l'AFP David Hemenway, professeur de santé publique à la faculté T.H. Chan School de Harvard, en expliquant pourquoi les crimes impliquant des armes à feu sont moins nombreux par mauvais temps.

Une autre hypothèse, plus controversée, suggère que la chaleur elle-même pourrait favoriser le conflit.

Et bien que plusieurs facteurs expliquent la montée de la violence par arme à feu aux Etats-Unis, le climat pourrait jouer un rôle de plus en plus important dans un monde qui se réchauffe.

Jours chauds, mois froids

M. Hemenway dit s'intéresser depuis longtemps à la relation entre chaleur et criminalité élevée au vu des stéréotypes sur la division nord-sud au sein des Etats-Unis et de l'Italie, ou encore entre les pays scandinaves et les pays du sud de l'Europe.

En 2020, il a co-écrit un article dans Injury Epidemiology, examinant la ville de Chicago entre 2012 et 2016.

L'article s'appuyait sur le journal Chicago Tribune pour le nombre de fusillades par jour, et comparait ce nombre aux températures quotidiennes ainsi qu'à l'humidité, la vitesse du vent, la différence de température par rapport à la moyenne historique.

Résultat: une augmentation de 10 degrés Celsius était associée à une hausse de 34% des fusillades en semaine, et de 42% le week-end et pendant les vacances.

Selon l'article, une température supérieure de 10 degrés à la moyenne était aussi associée à un taux de fusillades supérieur de 33,8%.

En d'autres termes, selon M. Hemenway, ce n'est pas seulement la chaleur qui est importante, mais la chaleur relative: "En hiver, il y avait plus de fusillades pendant les jours qui n'auraient pas été (considérés comme) chauds en été mais qui étaient chauds pour l'hiver".

Un autre article, dirigé par Leah Schinasi de l'Université Drexel et publié dans le Journal of Urban Health en 2017, a examiné les crimes violents à Philadelphie.

"Je vis à Philadelphie et je me souviens d'avoir fait du vélo pour rentrer du travail par une journée très chaude et d'avoir observé à quel point tout le monde semblait grincheux. J'étais curieuse de voir si cette observation se traduirait par des taux de criminalité plus élevés par temps chaud", a-t-elle dit à l'AFP.

La chercheuse et son co-auteur, Ghassan Hamra, découvrent en effet que les crimes violents se produisent plus souvent pendant les mois plus chauds - de mai à septembre - et qu'ils sont le plus nombreux pendant les journées les plus chaudes.

Le contraste était encore plus frappant pendant les journées relativement chaudes au cours des mois les plus froids - d'octobre à avril - par rapport aux jours plus froids de ces mois-là.

Lorsque les températures ont atteint 21 degrés Celsius au cours de cette période, les taux quotidiens de crimes violents étaient de 16% plus élevés par rapport aux jours de 6°C, la médiane pour les mois concernés.

 «Réduction des risques»

Une étude publiée par le National Bureau of Economic Research en 2019 consistait à placer des étudiants universitaires au Kenya et en Californie dans des chambres soit chaudes soit froides et à mesurer l'impact sur un certain nombre de catégories de comportement.

Elle a constaté que "la chaleur affecte de manière significative la volonté des individus de détruire volontairement les avoirs des autres participants".

Mais en ce qui concerne le problème global de la violence armée, il y a des facteurs bien plus importants que la température, reconnaît M. Hemenway.

Notamment le fait qu'environ 393 millions d'armes à feu circulaient aux Etats-Unis en 2020, et que plusieurs Etats ont assoupli ces dernières années les restrictions.

Mais une meilleure compréhension de la relation avec la météo pourrait avoir des implications de politique générale, comme trouver plus d'activités pour les jeunes hommes afin de les éloigner des coins de rue pendant les journées d'été les plus chaudes et renforcer la présence policière dans des zones-clés en fonction des prévisions.

"Une sorte de réduction des risques", selon M. Hemenway.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.