Georges Azar: «Pour Reconquête, le patriotisme ne se traduit pas par la détestation des autres pays»

Expert-comptable et commissaire aux comptes depuis quinze ans, conseiller fiscal puis juge, Georges Azar connaît bien les enjeux liés à la fiscalité et au développement des entreprises. (Photo fournie)
Expert-comptable et commissaire aux comptes depuis quinze ans, conseiller fiscal puis juge, Georges Azar connaît bien les enjeux liés à la fiscalité et au développement des entreprises. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Jeudi 02 juin 2022

Georges Azar: «Pour Reconquête, le patriotisme ne se traduit pas par la détestation des autres pays»

  • Georges Azar: «Je me suis engagé sans ambition politique»
  • Depuis 2017, les comptes bancaires des Français de l’étranger ont été arbitrairement fermés, injustice que le candidat de Reconquête veut réparer

BEYROUTH: Georges Azar est candidat aux législatives à la 10e circonscription des Français de l’étranger pour Reconquête, le parti d’Éric Zemmour. Franco-Libanais né en Côte d’Ivoire, il a grandi bercé par un brassage de cultures. C’est inspiré des valeurs de la République qu’il s’engage pour la France qu’il aime profondément auprès des 49 pays de la circonscription au Moyen-Orient et en Afrique.

Expert-comptable et commissaire aux comptes depuis quinze ans, conseiller fiscal puis juge, il connaît bien les enjeux liés à la fiscalité et au développement des entreprises. Ancien militant auprès de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy qui l’a déçu en politique internationale, Georges Azar confie à Arab News s’être engagé avec Zemmour sans ambition politique, mais parce qu’il retrouve en lui les valeurs du gaullisme, du souverainisme et l’amour de la France qui, pour lui, ne doit plus subir une politique dictée par les puissances étrangères, voire des lobbys. 

Lui-même Français de l’étranger, il entend redonner à ces Français méconnus du territoire national la place qui leur revient, et mettre fin aux discriminations qui les touchent. Il explique notamment que, depuis 2017, les comptes bancaires des Français de l’étranger ont été arbitrairement fermés, injustice qu’il souhaite réparer. Il voudrait ainsi leur permettre d’avoir au moins un compte en France sans être contraints de fournir une myriade de documents. 

Traités comme des exilés fiscaux, voire comme de riches expatriés, ils subissent des injustices qu’il veut pallier. Élu, l’une de ses premières mesures sera d’œuvrer à supprimer la CSG, impôt sur les revenus de source française qui contribue à combler le déficit de la Sécurité sociale, mais dont les Français de l’étranger ne bénéficient même pas. Il souhaite rédiger une proposition de loi visant à permettre à tous les Français de profiter du barème à l’impôt progressif sur option et sans justification pour leurs revenus issus du patrimoine français.

Réformer la couverture médicale

Azar veut revenir sur la couverture médicale des Français de l’étranger proposée par la CFE, dont l’offre est réduite et les tarifs rédhibitoires pour les revenus modestes. Il insiste sur la nécessité de donner à tous les Français une assurance médicale digne de ce nom et différents choix de couvertures médicales sans se voir imposer un établissement médical. Il souhaite par ailleurs une prise en charge par l’État d’une partie ou de la totalité de la cotisation en dessous d’un plafond de revenus qu’il entend relever.

Augmenter le budget des Affaires étrangères et de l’AEFE

Le candidat affirme qu’il sera un élu facilement accessible et qu’il nommera dans chaque pays un bénévole qui lui fera remonter les difficultés pour mettre en place une solution rapide et efficace. Azar évoque les restrictions du budget des Affaires étrangères, qui font que les relais consulaires ferment, compliquant les formalités des Français de l’étranger selon les régions. «Ce n’est pas normal pour une grande nation qui doit par ailleurs développer les outils numériques dans ce domaine», explique-t-il. Il voudrait aussi renforcer les prérogatives des consuls honoraires afin qu’ils puissent rédiger des actes civils.

Engagé également pour l’éducation, Azar propose de doubler le budget de L’Agence pour l'enseignement du français à l'étranger (AEFE) pour augmenter les bourses scolaires et garantir l’enseignement à travers le Cned, l’opérateur public de l’enseignement à distance, dans les zones reculées qui ne disposent pas d’établissements français.

Interrogé sur la notion de «libanisation» de la France, fréquemment reprise par Zemmour lors de sa campagne et qui a suscité de nombreuses critiques, Azar explique que le mot «libanisation» est défini dans le Larousse au même titre que «balkanisation», comme l’implosion, le délitement d’une société du fait du sectarisme. «Éric Zemmour a justement voulu dénoncer ce risque de désintégration que court la société française en raison de luttes communautaires croissantes en France. À aucun moment il n’a voulu stigmatiser le Liban ou encore moins les Libanais», précise-t-il. 

«D’ailleurs, Éric Zemmour est profondément attaché au Liban et l’a démontré avec un courrier que j’ai personnellement porté au patriarche Raï, dans lequel il rappelle les liens historiques qui réunissent le Liban et la France depuis Louis IX. S’il avait été élu, il aurait mis en place une conférence internationale sous l’égide de l’ONU pour rétablir la neutralité et la souveraineté du Liban, à laquelle je travaillerai si je suis en poste», poursuit-il. «Pour Reconquête, le patriotisme ne se traduit pas par la détestation des autres pays», insiste-t-il, expliquant revenir du Golfe, où la politique d’immigration est extrêmement stricte et où la sécurité est absolue. Selon lui, l’État y est fort, ferme, et la notion du patriotisme y est développée, des valeurs que prône aussi Reconquête. 

Son suppléant, Grégoire Ferté, ingénieur agronome, est installé à l’Île Maurice et son directeur de campagne à Madacasgar, où il est très impliqué dans la vie économique et associative depuis plus de vingt ans. Il est entouré de 25 personnes, tous Français de l’étranger.

Le premier tour des élections législatives aura lieu le 5 juin.

 


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Short Url
  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
Short Url
  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.