Législatives: partie de campagne serrée pour Damien Abad

Il est 17H00 mercredi lorsque le député s'extrait d'une petite voiture pour participer à l'inauguration de « La clinique du souffle », à Hauteville, joli coin de plateau verdoyant. (Photo, AFP)
Il est 17H00 mercredi lorsque le député s'extrait d'une petite voiture pour participer à l'inauguration de « La clinique du souffle », à Hauteville, joli coin de plateau verdoyant. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

Législatives: partie de campagne serrée pour Damien Abad

Il est 17H00 mercredi lorsque le député s'extrait d'une petite voiture pour participer à l'inauguration de « La clinique du souffle », à Hauteville, joli coin de plateau verdoyant. (Photo, AFP)
  • Premier handicapé à siéger à l'Assemblée nationale, patron des députés LR, cet homme de 42 ans a quitté sa famille politique deux jours avant sa nomination au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne et se présente sans étiquette
  • «Monsieur le ministre, cela me fait très plaisir de t'appeler comme ça pour la première fois!», lui lance sans rancune le président LR du Conseil départemental Jean Deguerry

HAUTEVILLE-LOMPNES : Candidat à sa succession dans la 5e circonscription de l'Ain, qui lui fut largement acquise, le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad joue une partie serrée aux législatives, entre divisions au sein de son ancienne famille politique et accusations de violences sexuelles. 

Il est 17H00 mercredi lorsque le député s'extrait d'une petite voiture pour participer à l'inauguration de « La clinique du souffle », à Hauteville, joli coin de plateau verdoyant. 

Il était le dernier élu attendu, on peut couper le ruban. Une bise ici, un sourire là: « Damien » est dans son élément. Au second tour des législatives 2017, il a récolté dans ce canton 64,5% des suffrages sous l'étiquette Les Républicains, contre 34,5% au candidat LREM. 

Premier handicapé à siéger à l'Assemblée nationale, patron des députés LR, cet homme de 42 ans a quitté sa famille politique deux jours avant sa nomination au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne et se présente sans étiquette. 

« Monsieur le ministre, cela me fait très plaisir de t'appeler comme ça pour la première fois! », lui lance sans rancune le président LR du Conseil départemental Jean Deguerry dans son discours. 

Son tour venu, Damien Abad rappelle, devoir de réserve électorale oblige, qu'il ne s'exprimera que comme ancien président du conseil départemental (2015-2017). Il salue cet « exemple concret » d'équipement de santé « dans les territoires ruraux et de montagne ». 

« Pour moi, il n'est pas passé dans une autre famille, mais a fait le choix de servir l'intérêt général. Je n'ai pas le doigt sur la couture du pantalon, je sais reconnaître la valeur de l'homme, loin du jeu des étiquettes politiques », confie M. Deguerry, en marge de l'inauguration. 

« Tous les élus et militants me soutiennent, car ils savent très bien que je suis un homme de conviction et que mon engagement a toujours été total, fidèle et loyal. Il faut pouvoir dépasser les étiquettes partisanes », abonde à son tour M. Abad dans un entretien. 

Choix personnel 

Et d'assurer qu'il mène « une campagne sereine », malgré son changement de cap et malgré les accusations de violences sexuelles qui le visent depuis la publication de deux témoignages à charge dans Médiapart. 

A Cerdon, village viticole situé à 24 km, Julien Martinez en doute. A 34 ans, ce formateur en vente proche de Xavier Bertrand a été désigné par LR après « le retournement de veste » de M. Abad. « Comment peut-on en un jour passer de premier opposant à ministre d'Emmanuel Macron? », critique ce conseiller municipal d’opposition à Oyonnax, venu tracter et parler problématique agricole. 

Il dit « ne pas avoir besoin de mettre une pièce dans la machine » pour que « les gens lui parlent » de ce « revirement ». S'il refuse de commenter les accusations de violences sexuelles - « la justice tranchera » - il n'en remarque pas moins qu'elles viennent « polluer la campagne ». 

A ses côtés, le vigneron Marc Dubreuil, qui a voté Abad en 2017, acquiesce: « on ne peut pas retourner sa veste comme ça, juste pour un poste... ». Ce qu'Alexandre Nanchi, candidat LR dans la 2e circonscription et secrétaire départemental du parti résume ainsi: « nous avons mené des combats ensemble et je regrette ce choix personnel. Pas évident de ferrailler contre un ancien compagnon de route, mais on ne choisit pas ses adversaires politiques ». 

A gauche, on dénonce aussi ce « revirement », et « cette façon de vouloir encore plus de pouvoir », comme le formule le suppléant Nupes Pascal Baudet. Mais là-aussi, pas question « de faire des accusations un argument de campagne, on trouverait ça très malsain ». 

La même retenue domine dans la petite salle communale d'Evosges (140 habitants), où Damien Abad tient en soirée une réunion publique, après avoir pris soin de dire qu'il ne s'exprimerait pas sur « ce que vous avez lu dans les journaux ». « La justice doit faire son travail », résument plusieurs électeurs, indifférents à son basculement politique. 

« Je vote pour l'homme », affirme ainsi Hugo Spalletti, retraité de 69 ans, devant une affiche de campagne de Damien Abad, sans mention d'appartenance politique. 


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.