COLOMBO: Le Sri Lanka, qui traverse une grave crise économique et négocie un plan d'aide avec le FMI, a annoncé mardi de fortes hausses des taxes et impôts dans tous les domaines afin de consolider ses ressources budgétaires.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui s'applique à presque tous les biens et services est ainsi relevée de 8 à 12% avec effet immédiat, tandis que le taux d'imposition des sociétés passe de 24% à 30%.
Pour les particuliers, le seuil d'imposition sur le revenus a été abaissé à 1,8 million de roupies annuels (4 679 euros) contre 3 millions jusqu'à présent (7 799 euros).
Ces mesures constituent un retour en arrière par rapport aux importantes baisses d'impôts accordées par le président Gotabaya Rajapaksa après sa victoire aux élections de novembre 2019.
Selon le Premier ministre et ministre des Finances, Ranil Wickremesinghe, ces réductions d'impôts ont coûté chaque année 800 milliards de roupies (plus de 2 milliards d'euros) et ont sévèrement creusé le déficit budgétaire.
Les agences de notation et plusieurs économistes indépendants ont souligné que la politique décidée par le président Rajapaksa avait alimenté la crise financière qui frappe actuellement le pays.
L'État insulaire d'Asie du Sud de 22 millions d'habitants est confronté à la pire crise économique depuis son indépendance en 1948, faisant face à des pénuries de biens essentiels (aliments, carburant, médicaments), de longues coupures d'électricité quotidiennes et une inflation record.
Il a annoncé le 12 avril faire défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars et a engagé des pourparlers avec le FMI. Ce dernier a subordonné l'octroi d'un programme d'aide à la restructuration préalable de la dette du pays jugée aujourd'hui insoutenable.
M. Wickremesinghe s'est vu confier le portefeuille des finances le 25 mai, deux semaines après avoir été invité à former un « gouvernement d'union » à la suite de la démission de son prédécesseur Mahinda Rajapaksa, frère du président.
Mardi, il a également annoncé la suppression de plusieurs allègements fiscaux accordés ces dernières années aux entreprises.
Le gouvernement n'a pas précisé combien il comptait tirer de ces nouvelles mesures.