Législatives: à Nice, match déroutant à l'extrême droite

Le conseiller régional d'extrême droite de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Région PACA) Philippe Vardon participe à un rassemblement de campagne du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) à Vallauris, dans le sud-est de la France, le 11 février 2022. (Photo, AFP)
Le conseiller régional d'extrême droite de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Région PACA) Philippe Vardon participe à un rassemblement de campagne du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) à Vallauris, dans le sud-est de la France, le 11 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 31 mai 2022

Législatives: à Nice, match déroutant à l'extrême droite

Le conseiller régional d'extrême droite de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Région PACA) Philippe Vardon participe à un rassemblement de campagne du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) à Vallauris, dans le sud-est de la France, le 11 février 2022. (Photo, AFP)
  • À Nice, l'affiche de la 3e circonscription des Alpes-Maritimes est déroutante
  • Dernière passe d'armes entre les deux hommes: une plainte déposée par Vardon contre Kandel pour avoir mis en ligne sa lettre d'exclusion du RN, sur laquelle figurait son adresse personnelle

NICE: D'un côté Philippe Vardon, figure locale du RN, exclu par le parti et soutenu par Reconquête! ; de l'autre Benoît Kandel, ex-responsable du parti d'Eric Zemmour finalement investi par le RN: à Nice, l'affiche de la 3e circonscription des Alpes-Maritimes est déroutante. 

Et pour compléter cette recomposition du paysage politique local, un ex-LR, Philippe Pradal, rallié comme son mentor Christian Estrosi à la macronie, a été préféré au député sortant LREM, Cédric Roussel, pour représenter la majorité présidentielle. 

« J'ai dit au RN qu'il fallait faire l'union, avec une spécificité des Alpes-Maritimes où Eric Zemmour a réalisé à la présidentielle le double de son résultat national » (NDLR: 13,99% contre 7,07%), explique M. Vardon, 41 ans, conseiller municipal et régional et ex-identitaire: « En guise de réponse, on m'a écarté ». 

Pour l'assistant parlementaire de Nicolas Bay, ex-RN lui aussi passé chez Reconquête!, on lui fait « payer (s)a proximité avec Marion Maréchal Le Pen », dont il était le témoin de mariage. 

Si l'ancien membre du groupuscule d'ultra-droite « Unité radicale » se considère encore comme « le candidat naturel du RN », plaçant tout en haut de son programme « la lutte contre l'islamisme et la compromission des élus niçois », c'est bien à Benoît Kandel, 58 ans, ex-colonel de gendarmerie, ancien élu niçois alors proche d'Estrosi, que l'ex-FN a accordé son investiture. 

De quoi dérouter les électeurs ? « Moi je suis resté à droite, ce sont les partis qui ont changé », rétorque ce Saint-Cyrien, passé par l'UMP et le Centre National des Indépendants et Paysans (CNIP) avant de rejoindre Zemmour puis le RN. 

« Stratégie de dédiabolisation »  

« Si vous prenez le programme du RN en matière de sécurité, c'est peu ou prou celui du RPR des années 90 », explicite celui qui a claqué la porte de Reconquête! avant la présidentielle car, assure-t-il, « l'arrivée de Vardon se préparait déjà ». 

Dernière passe d'armes entre les deux hommes: une plainte déposée par Vardon contre Kandel pour avoir mis en ligne sa lettre d'exclusion du RN, sur laquelle figurait son adresse personnelle. 

Pour Gilles Ivaldi, chercheur au Cevipof et au CNRS, il y a historiquement « dans le sud et notamment à Nice une extrême droite plus fragmentée » et « une tension entre le FN et la mouvance identitaire, plus radicale, qu'incarne Vardon ». En écartant ce dernier, il apparaîtrait « clairement chez Marine Le Pen une stratégie de privilégier des candidats qui vont dans le sens de la dédiabolisation » du RN. 

Face à la droite radicale, la majorité présidentielle a elle aligné un expert comptable de 59 ans, Philippe Pradal, éphémère maire de Nice de 2016 à 2017 quand Estrosi avait la présidence de la région. 

Rallié à Horizons et préféré au député sortant LREM pourtant largement élu en 2017 (62,74%) face à M. Vardon, M. Pradal « veut aller au Parlement avec ce passé et ce futur d'élu local ». Mais d'abord, « nous avons tous un adversaire principal, c'est l'abstention », avertit ce lecteur de Pascal et Saint-Exupéry. 

Au total, 13 candidats se présentent dans cette circonscription, dont le LR Laurent Castillo. 


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.