Israël songe à considérer «terroristes» deux groupes d'extrême droite

«Je crois qu'il est temps d'examiner (la possibilité) de définir des groupes tels que La Familia et Lehava comme des organisations terroristes et je sais que la question a été posée aux forces de sécurité», a déclaré Benny Gantz (Photo, AFP).
«Je crois qu'il est temps d'examiner (la possibilité) de définir des groupes tels que La Familia et Lehava comme des organisations terroristes et je sais que la question a été posée aux forces de sécurité», a déclaré Benny Gantz (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 31 mai 2022

Israël songe à considérer «terroristes» deux groupes d'extrême droite

  • Dimanche, des dizaines de milliers d'Israéliens - 70 000 selon la police - ont paradé pour la «marche des drapeaux», marquant «Yom Yerushalaïm», la «réunification» par Israël de Jérusalem
  • Au cours de la marche, des membres de groupes d'extrême droite La Familia et Lehava ont scandé «Mort aux Arabes»

JÉRUSALEM: Israël songe à placer sur sa liste des organisations terroristes deux groupes d'extrême droite incitant à la haine contre les Arabes, a affirmé lundi le ministre de la Défense au lendemain d'un défilé à Jérusalem émaillé de comportements violents contre cette minorité.

Dimanche, des dizaines de milliers d'Israéliens - 70 000 selon la police - ont paradé pour la "marche des drapeaux", marquant "Yom Yerushalaïm", la "réunification" par Israël de Jérusalem, via la conquête de sa partie orientale lors de la guerre des Six Jours en 1967.

Or au cours de la marche, considérée comme une manifestation de provocation par les Palestiniens qui aspirent à faire de Jérusalem-Est la capitale d'un futur Etat, des membres de groupes d'extrême droite La Familia et Lehava ont scandé "Mort aux Arabes".

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett, à la tête d'une coalition qui pour la première fois de l'histoire du pays est soutenue par une formation arabe, avait aussitôt dénoncé ces slogans et montré du doigt l'organisation "La Familia".

Et le chef de la diplomatie Yaïr Lapid avait qualifié les deux groupes d'extrême droite de "disgrâce" qui ne "méritaient pas de tenir le drapeau israélien".

Or lundi, le ministre de la Défense Benny Gantz a affirmé que le pays devait songer à placer ces deux groupes sur sa liste des entités "terroristes". 

"Je crois qu'il est temps d'examiner (la possibilité) de définir des groupes tels que La Familia et Lehava comme des organisations terroristes et je sais que la question a été posée aux forces de sécurité", a déclaré M. Gantz

"J'ai confiance en les chefs des agences de sécurité du pays afin de faire l'examen de ce dossier de la meilleure manière qui soit", a ajouté M. Gantz, lors d'une rencontre avec des élus de sa formation, le parti centriste "Bleu Blanc".

Manœuvre politique?

La Familia est un groupe de supporters du club de football du Beitar de Jérusalem connu pour ses violences et ses propos à l'égard des Arabes, tandis que Lehava est une organisation anti-métissage inspirée des enseignements de Meir Kanaha.

Ce défunt rabbin était le fondateur du parti anti-arabe Kach, classé "terroriste" en Israël après l'assassinat en 1994 de 29 Palestiniens à Hébron, en Cisjordanie occupée, par l'un de ses disciples, Baruch Goldstein.

La Familia a balayé du revers de la main ces critiques, en accusant les élus de vouloir se faire du capital politique sur le dos de l'organisation.

"Des organisations politiques et des membres de la Knesset (Parlement, ndlr) tentent de manière récurrente de gagner des votes en abaissant notre groupe sur la base d'incidents qui ne se sont jamais produits", a écrit lundi La Familia sur son compte Facebook.

"Notre organisation ne s'intéresse qu'au football, et à titre de citoyens comme les autres nous avons le droit de marcher à Jérusalem", a ajouté La Familia, dont des membres s'étaient violemment opposés en 2020 à un projet d'investissements de personnalités des Emirats dans le Beitar.

De son côté, le chef de l'organisation Lehava, Benzi Gopstein, a accusé sur son compte Telegram Benny Gantz d'avoir reçu à sa résidence le président palestinien Mahmoud Abbas, "mais de ne rien faire contre les Arabes qui incitent à la haine (...)".

En Israël, pour qu'un groupe soit désigné "terroriste", une des agences de sécurité du pays (armée, Mossad, Shin Beth) doit en faire la demande au ministère de la Défense et recevoir le feu vert du procureur général. Et les organisations visées peuvent ensuite interjeter appel de cette désignation.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".