LONDRES : Le secteur mondial de l’aviation a revu à la baisse ses prévisions concernant le trafic aérien pour le Moyen-Orient, puisque le nombre de passagers n’a atteint que 30% du niveau de l’année dernière. L’Association internationale du transport aérien (AITA) avait chiffré ses prévisions autour de 45% du total de 2019.
Le nombre de voyageurs prévu au Moyen-Orient est de 60 millions en 2020 contre 203 millions en 2019, a déclaré l'AITA mercredi. Cela reflète l'impact encore très puissant d'une deuxième vague de Covid-19.
Le nombre de passagers devrait atteindre 90 millions l’année prochaine (45% des niveaux de 2019) et une reprise totale serait peu probable avant 2024. Les dernières estimations de l’AITA indiquent un niveau beaucoup plus faible de réservations anticipées au cours des trois derniers mois de l'année.
LE CHIFFRE
- 60 millions
Le nombre de voyageurs prévu en 2020 contre 203 millions en 2019, selon l’AITA.
«Le retour plus lent que prévu dans les airs pour les voyageurs du Moyen-Orient nuit encore plus au secteur de l’aviation régional», déplore Mohammed Albakri, vice-président régional de l’AITA pour l’Afrique et le Moyen-Orient. «Il y a quelques mois, nous pensions qu’une chute du nombre de passagers à 45% des niveaux de 2019 était le pire scénario possible. Mais la deuxième vague, les restrictions de voyage, ainsi que les mesures de confinement continus, entraîneront un nombre de passagers dans la région inférieur au tiers de ce que nous avions en 2019.»
Il a appelé les gouvernements à adopter des tests de Covid-19 systématiques, faisant écho aux demandes similaires des directeurs des compagnies aériennes européennes qui se sont plaints des conséquences de «l'unilatéralisme» des gouvernements dans l'adoption de restrictions de voyage sans consulter les acteurs de l’industrie.
La semaine dernière, le président d’Emirates, Tim Clark, a fait des estimations plus optimistes pour le secteur lors d’un évènement virtuel organisé par le cabinet de consultants CAPA spécialisé dans le transport aérien. Il a prédit que la demande mondiale de transports aériens reprendrait plus rapidement et plus fortement que prévu.
«Cette pandémie est un problème», dit-il. «Nous en avons eu plein dans le passé. Ils n’étaient peut-être pas aussi importants et graves que celui-ci pour notre secteur, mais cela reste un problème. Nous nous en sortirons et nous nous redresseront». Malgré cette estimation optimiste, les compagnies aériennes du monde continuent d’annoncer des fermetures de voies aériennes et des licenciements massifs.
Ce texte est une traduction d’un article paru sur Arabnews.com