SAINT-DENIS: La fête retardée: des problèmes de sécurité liés à l'accès des supporters au Stade de France ont retardé d'au moins trente minutes le coup d'envoi de la finale de rêve de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, samedi (21h30).
L'annonce du speaker a refroidi la belle ambiance qui commençait à monter dans l'enceinte dyonisienne, clairsemée, après l'emblématique "You'll never walk alone" repris par le virage de fans anglais.
La pagaille en dehors du stade, où des personnes qui s'impatientaient ont essayé de forcer un premier filtrage policier, a provoqué le décalage d'au moins une demi-heure du début du match.
C1: des supporters tentent de forcer le filtrage du stade, qui «reste étanche»
Des supporters ont tenté de forcer le premier filtrage installé aux abords du Stade de France avant la finale de la Ligue des champions Liverpool-Real Madrid, samedi à Saint-Denis, mais l'accès à l'enceinte est resté "étanche", a-t-on appris auprès de la préfecture de police de Paris (PP).
Le premier cordon installé autour du stade a fait l'objet d'une "tentative de pénétration", a indiqué la PP, alors que certains supporters de Liverpool commençaient à s'impatienter et à s'agacer contre les organisateurs face au temps d'attente, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des milliers de supporters étaient massés aux abords du stade à une trentaine de minutes du coup d'envoi, sans mouvement de foule apparent.
Un total de 6 800 policiers, gendarmes et pompiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité de la finale de la Ligue des champions au Stade de France. Les autorités s'attendaient à une déferlante de 30 000 à 40 000 supporters de Liverpool sans billet pour la finale.
À 20h00, quelques 30 000 supporters des "Reds" étaient massés dans la "fan zone" de Liverpool, installée cours de Vincennes, dans l'est parisien. À la "fan zone" de Saint-Denis, réservée aux Madrilènes, 4 000 personnes étaient encore présentes en début de soirée.
Ces rassemblements d'avant-match se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, a constaté l'AFP.
Les forces de l'ordre ont procédé à une dizaine d'interpellations pour des délits mineurs comme la vente à la sauvette, a indiqué la PP dans l'après-midi.
Des gaz lacrymogènes ont été lancés pour empêcher quelques dizaines de jeunes d'escalader des barrières, a constaté l'AFP. Une vingtaine de jeunes hommes avait réussi à les franchir, avant l'intervention des gendarmes.
"Ne forcez pas l'entrée au Stade de France", a prévenu sur Twitter en français, anglais et espagnol la Préfecture de police de Paris.
Face à l'attente, les joueurs de Liverpool sont revenus du vestiaire et repris à 21h07 leur échauffement sur la pelouse. Leurs adversaires madrilènes les ont suivis quelques minutes plus tard.
Ce contre-temps gâche la belle fête démarrée dans la journée à Paris et Saint-Denis, dans les fan zones des deux équipes. Près de 30.000 fans des "Reds" ont notamment peint de rouge le Cours de Vincennes, à dans la capitale française, dans une ambiance bon enfant.
Sur le terrain, tout est prêt pour "le match le plus important du football mondial", comme le dit l'entraîneur italien du Real, Carlo Ancelotti: Karim Benzema contre Sadio Mané, Ancelotti face à Jürgen Klopp, la revanche de Mohamed Salah...
Plus de 300 millions de téléspectateurs du monde entier sont attendus devant leur télé pour cet événement immanquable, selon le patron du Groupe Canal Plus, qui produit le match.
Il ne manquera aucune star sur le terrain. Les milieux Thiago Alcantara et Fabinho, un temps incertains, sont bien titulaires pour les Anglais, selon leur club.
Côté espagnol, un "onze" sans surprise débutera, avec un milieu de terrain cinq étoiles, composé de Luka Modric, Casemiro et Toni Kroos.
La "Maison Blanche" peut allonger son incroyable record avec un 14e trophée, et les "Reds" en conquérir un septième et rejoindre l'AC Milan au deuxième rang des géants européens.
Liverpool-Real devient la première affiche jouée trois fois en finale de C1, mais ce classique est furieusement moderne: il permettra d'éclaircir le duel pour le Ballon d'Or entre Karim Benzema et Sadio Mané.
Pour remporter ce prestigieux prix, qui sera décerné en octobre, Benzema fera figure d'immense favori en cas de sacre européen samedi.
Mané, lui, a manqué la Premier League d'un point, devancé par Manchester City, mais il a remporté les deux coupes nationales en Angleterre.
L'attaquant a aussi guidé le Sénégal vers sa première Coupe d'Afrique des nations, en février, contre l'Égypte de son partenaire Mohamed Salah.
Ce dernier, autre candidat au Ballon d'Or, avait dû abandonner la précédente finale face au Real à Kiev en 2018, blessé après une intervention musclée de Sergio Ramos.
Une belle plus qu'une revanche
Plutôt qu'une revanche, il s'agit d'une belle, puisque Liverpool avait gagné la première finale, en 1981 (1-0), au Parc des Princes, à une époque où le Stade de France, construit pour le Mondial-1998, n'existait pas.
Ce titre est resté dans les mémoires des fans de Liverpool, qui ont déferlé sur Paris où on n'avait pas vu tant de supporters de football depuis l'Euro-2016.
En tout, 6.800 policiers, gendarmes et pompiers ont été mobilisés par la Préfecture de police de Paris pour assurer la sécurité du match, avec un œil sur les milliers de fans des "Reds" venus sans billets.
Samedi dans la journée, dans une ambiance plutôt bon enfant, une vague rouge a déferlé sur la "fan zone" réservé aux supporters de Liverpool, du côté du cours de Vincennes, dans l'est de Paris, où étaient prévus des concerts et des écrans géants pour suivre le match.
Les forces de l'ordre ont procédé à une dizaine d'interpellations pour des délits mineurs comme la vente à la sauvette, a indiqué dans l'après-midi la Préfecture de police.
Duel Ancelotti-Klopp
La finale offre aussi un superbe duel d'entraîneurs.
Deux fois finaliste malheureux, avec Dortmund en 2013 et Liverpool en 2018, l'Allemand Jürgen Klopp a appris à gagner l'année suivante.
Sur l'autre banc, le "Mister" italien Carlo Ancelotti, qui dirige ses hommes d'un mouvement de sourcil, est un grand spécialiste de l'épreuve, qu'il a déjà remportée trois fois comme entraîneur, avec l'AC Milan (2003, 2007) et lors d'un premier passage à Madrid (2014).
Pourtant, Liverpool lui rappelle aussi un mauvais souvenir: en 2005, son Milan menait 3-0 en finale avant d'être remonté en six minutes par les Reds et de s'incliner aux tirs au but (3-3 a.p., 3 t.a.b. à 2).
Mais cette saison, c'est bien le Real de "Carletto" qui s'est spécialisé dans les remontées fantastiques. Avalé le PSG (0-1, 3-1), bousculé Chelsea (3-1, 2-3 a.p.), renversé Manchester City (3-4, 3-1 a.p.) !
Restait à espérer que les problèmes d'organisation n'empêchent pas le bon déroulement de cette finale de rêve...