SYDNEY: Le ministre australien de l'Economie a appelé mercredi la Chine à abandonner ses droits de douane punitifs si elle veut améliorer les relations bilatérales, à la suite d'un message de Pékin mardi amorçant un dégel après des mois d'absence de contacts officiels.
L'Australie souffre des sanctions commerciales chinoises, a déclaré le ministre de l'Economie Jim Chalmers à la chaîne télévisée ABC.
"Elles nuisent à notre économie. Elles rendent la vie plus difficile à certains de nos employeurs et travailleurs ici en Australie", a-t-il déclaré au radiodiffuseur public ABC.
"Évidemment, nous aimerions que ces mesures soient levées. Ce serait un très bon début, concernant la gestion de cette relation qui est vraiment complexe", a-t-il dit.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang a envoyé un message de félicitations au Premier ministre nouvellement élu Anthony Albanese en début de semaine, le contact de haut niveau le plus significatif entre Pékin et Canberra depuis au moins deux ans.
"La partie chinoise est prête à travailler avec la partie australienne pour se pencher sur le passé et regarder vers l'avenir (...) pour promouvoir la croissance saine et constante de leur partenariat stratégique global", a déclaré M. Li, cité lundi soir par l'agence officielle Chine nouvelle.
Les relations entre Pékin et Canberra sont au plus bas depuis 2020, à la suite de la demande par l'Australie d'une enquête indépendante sur les origines de la pandémie. L'Australie avait ensuite exclu le géant chinois Huawei du marché pour la construction de son réseau de télécommunications 5G.
La Chine, le plus gros partenaire commercial de l'Australie, avait riposté par des mesures de rétorsion visant plus d'une dizaine de produits australiens, dont le charbon, le vin et l'orge.
L'Australie s'inquiète de l'influence croissante de Pékin dans la région Pacifique, notamment à la lumière d'un récent pacte de sécurité conclu entre la Chine et les îles Salomon.
Selon un projet d'accord ayant fuité, celui-ci comporte une section qui autoriserait le déploiement de la marine chinoise dans ces îles situées à moins de 2 000 kilomètres de l'Australie.
Le message chinois ouvre la voie au dialogue, mais les perspectives sont difficiles à prévoir, a déclaré Elena Collinson, chercheuse à l'Institut des relations Australie-Chine de l'Université de technologie de Sydney.
La position "dure envers la Chine" de Canberra pourrait rendre plus difficile l'acceptation des concessions que Pékin est susceptible de demander, estime Mme Collinson.