BRUXELLES : Le ministre belge de l'Economie, Pierre-Yves Dermagne, a appelé mardi la compagnie Ryanair à respecter la loi du pays sur les licenciements collectifs, alors que les suppressions d'emploi affectant les aéroports de Bruxelles et Charleroi s'annoncent plus importantes que prévu.
Dans un communiqué, M. Dermagne a dit « s'étonner que les pertes d'emploi prévues chez Ryanair continuent d'être revues à la hausse ».
Il a demandé la désignation d'un conciliateur social « pour voir si la reprise du dialogue est possible et si la loi Renault (sur les licenciements collectifs) est bien respectée », a précisé un porte-parole du ministre.
Lundi soir le syndicat belge CNE (chrétien) avait annoncé que la compagnie aérienne envisageait désormais de supprimer 200 emplois de stewards et hôtesses de l'air, soit environ 40% de ses effectifs salariés en Belgique, dans le cadre de sa vaste restructuration liée à la pandémie de coronavirus.
Jusqu'à présent, selon le syndicat, il était question de supprimer 106 postes parmi les personnels navigants de cabine, sans compter les 66 pilotes menacés.
La compagnie irlandaise n'avait pas donné suite mardi soir.
Selon le syndicat CNE, l'annonce des nouveaux départs a été faite lundi par un responsable des ressources humaines de la compagnie, lors d'une visioconférence avec des représentants de l'activité belge.
La loi belge baptisée « Renault » (votée après la fermeture de l'usine Renault de Vilvorde en 1997) impose à l'employeur un certain nombre d'obligations en cas de licenciement collectif, dont celles d'une communication orale et écrite avec les représentants du personnel, et d'un débat portant sur des mesures d'accompagnement.
Comme l'ensemble du secteur aérien, Ryanair est durement frappée par la pandémie.
Jeudi dernier la compagnie avait annoncé son intention de réduire encore ses capacités de vol pour les faire passer cet hiver à 40% seulement du niveau de l'an passé pour cette période (contre 60% initialement prévu).
Elle avait déjà annoncé cette année un plan de restructuration passant par la suppression de 3.000 emplois, soit 15% de ses effectifs.
En Belgique, Ryanair est présente dans les aéroports de Bruxelles et Charleroi (sud), ce dernier constituant sa première plateforme en Europe continentale.