DUBAÏ: Les Émirats arabes unis (EAU) encouragent un plus grand nombre d'Émiratis à devenir entrepreneurs, ce pays du Golfe envisageant de devenir un foyer pour les licornes – start-up d'une valeur de plus d'un milliard de dollars – a déclaré le ministre chargé du développement de ce secteur.
Il y a quelques années, environ 1,5 % de tous les diplômés lançaient leur entreprise juste après avoir obtenu leur diplôme, s’engageant à 100 % dans leur entreprise, alors que ce taux est passé aujourd’hui à environ 5 %, a affirmé le ministre d'État des EAU pour l'Entrepreneuriat et les PME, Ahmad Belhoul al-Falassi.
«Trois fois plus d'Émiratis cherchent désormais à créer une entreprise, et c'est déjà un facteur important. L'autre élément est que nous devons trouver le moyen et les politiques qui leur permettent de passer du statut d'employés à celui d'entrepreneurs», précise-t-il à Arab News dans une interview exclusive en marge de l'événement Top CEO à Dubaï.
L'augmentation du nombre d’Émiratis devenus hommes d'affaires aux EAU s’est accrue en raison de la pandémie, car de nombreux diplômés «ingénieux» n'ont pas pu trouver d'emploi, ajoute-t-il.
Congés payés
L'une des méthodes innovantes des EAU de promouvoir l'entrepreneuriat consiste à offrir aux employés de l'État des congés payés d’une durée d’un an pour s'occuper de leur entreprise et découvrir leur vie d'entrepreneur avant de s'engager pleinement dans leur plan de carrière.
«Notre philosophie, c’est de dire que si vous êtes un ressortissant du gouvernement fédéral et que vous avez une entreprise parallèle – nous les appelons des ‘extrapreneurs’ – et que vous avez atteint un point où cette entreprise a besoin de votre attention et que vous ne voulez pas quitter le confort de votre emploi, nous vous accordons un congé annuel pouvant aller jusqu'à un an, avec 50 % de votre salaire», explique Al-Falassi. «Cet employé peut partir et se concentrer sur son entreprise, puis revenir dans un an et décider», précise le ministre.
Développer des licornes
Les EAU ont clairement défini leurs ambitions concernant les licornes dans leur initiative «Nation entrepreneuriale», dans le cadre de laquelle ils prévoient d'avoir 20 de ces start-up évaluées à plus d'un milliard de dollars chacune, d'ici à 2031.
«Je pense qu'en fin de compte, avec l'effet domino, une fois que vous avez les cinq ou sept premières licornes, cela devient extrêmement rapide pour la suite», précise Al-Falassi, qui cite l'Inde en exemple. Ce pays a célébré récemment la fondation de sa centième licorne. Ils ont commencé à se concentrer sur les start-up il y a seulement quatorze ans, fait-il remarquer.
«L’Inde représente le troisième plus grand écosystème au monde après les États-Unis et la Chine. Mais elle a commencé beaucoup plus tard, ce qui montre bien qu'il existe un effet domino. «À titre d’exemple, un grand nombre d'employés et de cofondateurs de la première licorne Careem sont maintenant des investisseurs dans d'autres start-up», argumente le ministre. Créer le bon écosystème pour ces start-up conduira finalement beaucoup d'entre elles à se transformer en licornes.
«C'est pour garantir que par rapport à l'écosystème, qu'il s'agisse de financement, d'accès aux personnes compétente, d'accès aux marchés, ou en signant des ALE avec différents pays, les divers éléments se concrétisent pour créer un écosystème propice à la croissance et à la création de licornes», souligne Al-Falassi.
Nouvelle réglementation
Les EAU élaborent des réglementations pour attirer de nouvelles entreprises et start-up dans le pays, a annoncé le ministre. Par ailleurs, Al-Falassi a révélé que le gouvernement des EAU faisait de son mieux pour faire du pays le meilleur choix dans la région pour monter une entreprise.
«Nous étudions actuellement les réglementations qui rendront les EAU plus attrayants pour créer son entreprise. Nous ne constituons peut-être pas le plus grand marché, mais aujourd'hui, les EAU sont le meilleur environnement pour monter une entreprise», déclare Al-Falassi à Arab News.
Preuve que l’environnement des EAU est favorable aux investissements, Al-Falassi explique que 42% de l’ensemble des start-up soutenues par des entreprises aux EAU ont été créées en dehors du pays, ce qui signifie que ces 42% d’entre elles ont rejoint le pays à la recherche d'investissements.
«Il est tout aussi important que de tout le capital-risque qui a été investi aux EAU, plus de 50 % aient été des investisseurs internationaux. L'internationalisation est extrêmement importante pour notre pays. Et je pense qu’il s’agit de l’argument de vente et des compétences», poursuit Al-Falassi.
Évoquant le secteur des petites et moyennes entreprises (PME), Al-Falassi rappelle l’importance du secteur pour les EAU et le monde dans son ensemble. Il indique à Arab News que les PME représentent les deux tiers de l'emploi planétaire et qu’elles génèrent plus de 50 % du PIB mondial. Il a également ajouté que les EAU essayaient toujours de créer un environnement productif où les PME pouvaient évoluer et se développer.
«Nous élargissons notre champ d’action. Lorsque nous signerons des accords bilatéraux avec différents pays, comme celui que nous avons signé avec l'Inde la semaine dernière, il deviendra beaucoup plus facile pour les PME de se développer entre les deux pays», conclut le ministre.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com