Pour résoudre la pénurie de lait pour bébé, Biden instaure un pont aérien

Joe Biden se dirige vers le bureau ovale à Washington,  le 18 mai 2022 (Photo, AFP).
Joe Biden se dirige vers le bureau ovale à Washington, le 18 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 19 mai 2022

Pour résoudre la pénurie de lait pour bébé, Biden instaure un pont aérien

  • Ce projet, nommé opération «Fly Formula» permettra d'accélérer l'importation et la distribution de lait pour bébé
  • Selon le fournisseur de données Datasembly, le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons avait atteint 43%

WASHINGTON: Le président Joe Biden a annoncé mercredi la mise en place d'un pont aérien et le recours à une loi datant de la Guerre froide pour tenter de résoudre la pénurie de lait pour bébé aux Etats-Unis, devenue un casse-tête politique pour son administration.

Le ministère de la Défense "utilisera ses contrats avec des compagnies aériennes commerciales de fret, comme il l'a fait pendant les premiers mois de la pandémie de Covid, pour transporter des produits provenant d'usines à l'étranger" satisfaisant les normes de sécurité américaines, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué.

Ce projet, nommé opération "Fly Formula" ("Envol du lait en poudre", en français), permettra d'"accélérer l'importation et la distribution de lait pour bébé", apportant un soutien aux "fabricants qui continuent à augmenter leur production", a ajouté l'exécutif.

Joe Biden a aussi fait appel au "Defense Production Act", texte hérité de la Guerre froide, afin d'exiger des producteurs des ingrédients nécessaires à la production de lait infantile qu'ils livrent en priorité les fabricants de cette denrée indispensable aux parents de jeunes enfants.

"Demander aux entreprises de prioriser et d'affecter (leurs ressources) à la production des ingrédients clés du lait pour bébé facilitera l'accroissement de la production et accélérera les chaînes d'approvisionnement", souligne la Maison Blanche.

Lettre aux ministres

Initialement causée par des problèmes sur ces mêmes chaînes d'approvisionnement et un manque de main d'oeuvre en raison de la pandémie, la pénurie de lait pour bébé a été aggravée par la fermeture, en février, d'une usine du fabricant Abbott dans le Michigan, après un rappel de produits soupçonnés d'avoir provoqué la mort de deux nourrissons.

L'agence américaine du médicament (FDA) a fini par dédouaner le lait, mais il a fallu attendre lundi pour qu'Abbott passe un accord avec la justice américaine afin de pouvoir redémarrer la production dans cette usine.

Cette pénurie très rare de ce produit essentiel pour de nombreux parents a tourné à la crise politique pour le président démocrate, très critiqué par l'opposition républicaine.

Joe Biden, soucieux de souligner son action face ce problème qui plombe encore sa cote de popularité à moins de six mois des élections parlementaires de mi-mandat, a aussi adressé une lettre mercredi à ses ministres de la Santé et de l'Agriculture.

"Je vous demande de prendre toutes les mesures possibles et appropriées pour importer davantage de lait pour bébé", leur écrit-il a propos de l'opération "Fly Formula", notant au passage que les efforts de son administration pour relancer la production après l'arrêt de l'usine du Michigan ont permis de produire "plus de lait pour bébé en avril qu'avant le rappel" des lots mis en cause.

Le ministre de l'Agriculture, Tom Vilsack, a immédiatement répondu, assurant dans un communiqué que ses services commenceraient "immédiatement" à mettre en oeuvre les directives présidentielles afin de pourvoir les magasins en lait pour bébé "aussi vite que possible".

Le groupe alimentaire Nestlé, qui dispose de deux usines aux Etats-Unis pour la production de lait infantile, avait déjà annoncé mardi son intention d'acheminer des quantités additionnelles de ce produit par avion aux Etats-Unis, depuis la Suisse et les Pays-Bas.

Selon le fournisseur de données Datasembly, le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons avait atteint 43% à la fin de la semaine dernière aux Etats-Unis.

Pour beaucoup de familles, le lait maternisé est une nécessité, en particulier dans les foyers modestes où les mamans, contraintes de reprendre le travail immédiatement après l'accouchement, ne peuvent pas allaiter. A leur inquiétude s'est ajoutée la hausse des prix.

Leur désarroi est visible sur les réseaux sociaux, où des publications partagées des centaines de milliers de fois appellent les parents à fabriquer leur propre lait pour bébé - ce qui, préviennent les pédiatres, risque de rendre les nourrissons malades.


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.