RIYAD: Plusieurs diplomates se sont réunis mardi à l'ambassade de Palestine en Arabie saoudite pour rendre hommage à la journaliste d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh, tuée d'une balle dans la tête lors d'un raid militaire israélien en Cisjordanie occupée.
L'ambassade palestinienne à Ryad a invité plusieurs diplomates à signer un livre de condoléances, sous des bannières à l'image de la journaliste palestino-américaine d'Al Jazeera, tuée le 11 mai. Sur un autre mur figurait une photo d'elle, allongée sur le sol, face contre terre, après avoir été abattue.
Les Palestiniens et la chaîne de télévision qatarie accusent les forces israéliennes d'avoir tué cette célèbre reporter de 51 ans, qui portait un casque et un gilet pare-balles siglé "presse" pour couvrir un raid israélien à Jénine, en Cisjordanie occupée.
Israël, après avoir affirmé qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien, a ensuite dit ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats.
A l'émotion suscitée par sa mort, a suivi vendredi un tollé lorsque des policiers israéliens armés de matraques ont frappé les porteurs du cercueil de la journaliste, à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël.
Parmi les diplomates conviés à l'ambassade mardi, l'ambassadeur français Ludovic Pouille se souvient avoir rencontré Shireen Abu Akleh lorsqu'il était en poste au consulat à Jérusalem il y a deux décennies.
La mort de la grande journaliste palestinienne #Shereen_Abu_Aqleh à Jénine est profondément choquante. Mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à tout le peuple palestinien. Justice doit être faite! ???? pic.twitter.com/XOBpR0X6oj
— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) May 18, 2022
Il la décrit comme une personne "très engagée, très agréable, qui connaissait parfaitement la Palestine".
"Elle m'a beaucoup aidé, lorsque je suis arrivé en Palestine, à mieux comprendre la société palestinienne", a déclaré M. Pouille à l'AFP.
La France souhaite une enquête indépendante et impartiale sur sa mort, selon l'ambassadeur.
"Son assassinat est un message pour les médias: vous êtes menacés si vous dites la vérité", a affirmé Dya-Eddine Saïd Bamakhrama, ambassadeur de Djibouti en Arabie saoudite. "Shireen Abu Akleh était une icône sans arme", a-t-il ajouté.
L'ambassadeur palestinien à Ryad, Basem Abdullah Al-Agha, a lui insisté sur l'importance de Shireen Abu Akleh pour la cause palestinienne.
"Y a-t-il un Palestinien dans toute la Palestine et à l'étranger qui ne connaisse pas Shireen Abu Akleh?" a-t-il interrogé. "Elle était sociable et parlait avec tout le monde".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné le meurtre de la journaliste, réclamant une enquête "immédiate, approfondie, transparente et impartiale".