Mali: Une mystérieuse tentative de putsch sème le trouble

Le nouveau Premier ministre malien Abdoulaye Idrissa Maiga assiste à la cérémonie de passation de pouvoir à Bamako, le 10 avril 2017, deux jours après sa nomination par le président malien (Photo, AFP).
Le nouveau Premier ministre malien Abdoulaye Idrissa Maiga assiste à la cérémonie de passation de pouvoir à Bamako, le 10 avril 2017, deux jours après sa nomination par le président malien (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 18 mai 2022

Mali: Une mystérieuse tentative de putsch sème le trouble

  • Devenu un visage et un uniforme familiers des téléspectateurs, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, n'a fourni aucun détail sur le déroulé des évènements
  • Les organisations soutenant la junte ont néanmoins condamné les agissements rapportés et appelé au ralliement derrière les autorités

BAMAKO: La nouvelle que le Mali aurait déjoué un coup d'Etat soutenu par un Etat occidental a fait des vagues dans un pays déjà troublé, d'autant qu'un proche de la junte dirigeante a été cité parmi les comploteurs.

Même dans un pays qui vit au rythme d'annonces retentissantes, les militaires ont pris de court les Maliens en affirmant lundi soir que les autorités avaient mis en échec dans la nuit du 11 au 12 mai un complot ourdi par des officiers et des sous-officiers.

S'il a eu lieu, ce ténébreux coup de main est passé totalement inaperçu jusqu'au journal de 20H00 (locales et GMT), ce rendez-vous des communications fracassantes qui faisaient dire au spécialiste du Sahel Yvan Guichaoua sur Twitter que "la mise en récit du régime malien est une vraie telenovela", série télé à rebondissements.

Devenu un visage et un uniforme familiers des téléspectateurs, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, n'a fourni aucun détail sur le déroulé des évènements ni sur les protagonistes, se contentant d'annoncer des interpellations.

Il n'a pas spécifié quel était "l'Etat occidental" qui aurait concouru à ce "dessein malsain", et dans lequel une majorité de Maliens voyait la France.

Mardi, les autorités n'avaient produit aucun élément donnant corps aux informations de la veille. Les organisations soutenant la junte ont néanmoins condamné les agissements rapportés et appelé au ralliement derrière les autorités.

Mais les spéculations allaient bon train sur la réalité de ce putsch avorté, dernier en date des coups de force ou tentatives depuis moins de deux ans et sur l'analyse qu'il fallait en faire pour ce pays au coeur de la crise sahélienne.

D'autant que la mystérieuse tentative de putsch intervient en pleine confrontation d'intérêts entre Français et Occidentaux d'une part, Russes de l'autre.

Affaire sensible

"Le colonel (Amadou) Keïta est parmi les putschistes arrêtés", a déclaré mardi un responsable du ministère de la Défense sous le couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité de cette affaire.

Le colonel Keïta, bien que présumé avoir fait partie des putschistes de la première heure en 2020, n'est pas un visage connu parmi les officiers qui ont pris le pouvoir il y a bientôt deux ans.

Il fait partie des quelque 120 membres du Conseil national de la transition (CNT), qui fait office de parlement. Il est réputé proche du président du CNT, le colonel Malick Diaw, qui passe pour le numéro 2 ou 3 de la junte.

Son nom apparaît avec six autres sur une liste qui a commencé à tourner comme étant celles des personnes arrêtées en lien avec l'affaire. Mais l'une d'elles a en fait été interpellée une semaine avant le 11 mai, a dit son mouvement.

Pour ajouter à la confusion, malgré l'absence de lien apparent avec le 11 mai, le général Moussa Bemba Keita, dernier ministre de la Sécurité du président renversé en 2020 par les militaires, a été écroué avec d'autres officiers soupçonnés de malversations financières, a révélé mardi un magistrat sous couvert d'anonymat.

Ce sont les dernières personnes en date envoyées derrière les barreaux au nom du combat proclamé contre la corruption.

Une grande discrétion caractérise par ailleurs l'exercice des responsabilités par une junte qui tient toutes les commandes du pouvoir sans quasiment aucune opposition.

La justice avait révélé a posteriori en novembre 2021 l'existence de ce qu'elle avait présenté comme une tentative de coup d'Etat menée par six hommes les semaines précédentes. Parmi les conspirateurs présumés figurait le colonel-major Kassoum Goïta, qui faisait partie des officiers putschistes d'août 2020, encore au pouvoir aujourd'hui.

Le colonel Goïta, investi président quelques semaines avant, était quant à lui sorti indemne en juillet 2021 d'une attaque au couteau. Son agresseur était décédé quelques jours après dans des conditions obscures.

Le Mali, plongé dans des crises sécuritaire et politique profondes depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012 dans le nord, a été le théâtre de deux coups d'Etat menés par le même groupe de colonels en août 2020 et mai 2021.

La junte qui le dirige désormais s'est détournée avec fracas de la France et de ses partenaires, se rapprochant de la Russie pour tenter d'endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre et le Burkina Faso et le Niger voisins.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.