Prélèvements d'eau excessifs du groupe Danone à Volvic? Le rôle de l'Etat en question

Des employés travaillent à la société française des eaux minérales Volvic, à Volvic, le 5 mai 2021. THIERRY ZOCCOLAN / AFP
Des employés travaillent à la société française des eaux minérales Volvic, à Volvic, le 5 mai 2021. THIERRY ZOCCOLAN / AFP
Short Url
Publié le Mardi 17 mai 2022

Prélèvements d'eau excessifs du groupe Danone à Volvic? Le rôle de l'Etat en question

  • Edouard de Féligonde réclame plus de 32 millions d'euros à l'Etat, affirmant que le tarissement des sources qui alimentaient ses bassins d'élevage est lié aux prélèvements de Danone pour son usine d'embouteillage d'eau minérale Volvic
  • Une condamnation de l'Etat «serait exemplaire pour l'ensemble des sites qui ont des problèmes identiques, comme à Vittel», avec les forages du groupe Nestlé, estime Daniel Bideau

CLERMONT-FERRAND: L'Etat a-t-il accordé des prélèvements d'eau excessifs à Volvic, une marque du groupe Danone, au détriment du milieu naturel dans le Puy-de-Dôme? Saisi par le propriétaire d'une pisciculture à sec, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand doit trancher jeudi.
Edouard de Féligonde réclame plus de 32 millions d'euros à l'Etat, affirmant que le tarissement des sources qui alimentaient ses bassins d'élevage est lié aux prélèvements de Danone pour son usine d'embouteillage d'eau minérale "Volvic". C'est la préfecture du Puy-de-Dôme qui délivre les autorisations de prélèvement.
"Aujourd'hui, la surexploitation de cet impluvium (zone où s'infiltre l'eau de pluie) fait que la nappe phréatique a nettement baissé", affirme le propriétaire de cette pisciculture considérée comme la plus ancienne d'Europe et classée monument historique.
Depuis 2017, plusieurs mois par an, ses sources situées en aval des forages de Danone sont à sec, "les bassins s'effondrent et il y a un autre préjudice, la perte d'exploitation", souligne cet homme déterminé qui bataille contre la multinationale avec le soutien d'associations et de riverains.
Accusée d'assécher la zone, la société des eaux de Volvic (SEV, groupe Danone), assure sur son site internet que "la pérennité des ressources (...) est au coeur de (ses) préoccupations quotidiennes", que ses experts "veillent à une gestion raisonnée" et que "les quantités prélevées sont toujours en deçà des quantités autorisées par (...) arrêté préfectoral".
De fait, un arrêté de 2014 prévoit un volume maximal de 2,79 millions de mètres cube par an. Cela représente 88,6 litres par seconde, contre 15,6 litres par seconde en 1965, année des premiers embouteillages commerciaux.
"Lorsqu'une entreprise comme Danone se déclare irresponsable parce que respectant des autorisations de l'Etat, il serait logique que le tribunal me fasse droit et abroge tous les arrêtés depuis 1982", estime Edouard de Féligonde.
Lors de l'audience du 5 mai dernier, le rapporteur public a conclu devant le tribunal administratif à l'engagement de la responsabilité de l'Etat et à "une carence fautive du préfet dans l'exercice de ses pouvoirs de police".
"Qui autorise les prélèvements et doit les contrôler si ce n'est l'autorité préfectorale?", a-t-il interrogé, en demandant la désignation d'un expert pour évaluer le préjudice sur la pisciculture.
Facteur climatique

"Les services de l'Etat n'ont jamais été alertés à l'époque d'une situation hydrologique nécessitant de prendre des mesures d'urgence", a contesté Caroline Mauduit, cheffe du service Eau, Environnement et Forêt à la DDT (Direction départementale des territoires), lors de cette audience.
"Le préjudice résulte d'un facteur climatique, en l'espèce un phénomène de sécheresse", a-t-elle argumenté, en soulignant que la baisse du niveau de la nappe n'a été constatée qu'à partir de 2020.
Fin 2021, la préfecture a pris un arrêté réduisant de 10% ses autorisations jusqu'en 2025 et de 20% au-delà. En cas d'alerte, la SEV devra limiter ses prélèvements de 5% à 20%.
Mais les associations de défense de l'environnement y voient une mesure "en trompe l'oeil": "les prélèvements sont inférieurs aux autorisations et les baisses concernent des volumes annuels ou mensuels, pas journaliers", relève René Boyer, président de la FNE 63 (France Nature Environnement).
Selon lui, "cela signifie que Danone peut pomper un maximum sur une journée, même en période de sécheresse quand on a le plus besoin d'eau".
La SEV assure être engagée dans une démarche de réduction de la consommation d'eau pour ses opérations de nettoyage. Sollicitée par l'AFP, elle n'a pas souhaité réagir à la procédure en faisant valoir que, "en tant qu'observateur, il ne lui appartient pas de se prononcer sur cette affaire qui ne la met pas en cause".
Une condamnation de l'Etat "serait exemplaire pour l'ensemble des sites qui ont des problèmes identiques, comme à Vittel", avec les forages du groupe Nestlé, estime Daniel Bideau, président de l'UFC-Que choisir dans le Puy-de-Dôme.
En parallèle, ces associations ont déposé un recours contre un arrêté de mars 2021 qui exclut les embouteilleurs de toute contrainte en période de sécheresse.
Pour la Confédération paysanne, "ce combat est aussi celui contre l’accaparement de l'eau par des intérêts privés".


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Short Url
  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Short Url
  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Short Url
  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.