La Turquie menace de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan

Le président turc Tayyip Erdogan s'entretient avec les médias à Istanbul, Turquie, le 13 mai 2022 (Photo, Reuters).
Le président turc Tayyip Erdogan s'entretient avec les médias à Istanbul, Turquie, le 13 mai 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 14 mai 2022

La Turquie menace de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan

  • La candidature finlandaise, défendue par le président et la Première ministre, doit être officialisée par le tandem exécutif ce dimanche, après la réunion d'un conseil gouvernemental
  • Et vendredi, un rapport officiel suédois a ouvert la voie à l'adhésion du pays à l'Otan, multipliant les conclusions favorables avant la décision du pays nordique et de son voisin finlandais dans les prochains jours

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé vendredi son hostilité à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, au risque de bloquer l'ensemble du processus qui requiert l'unanimité des membres de l'Alliance atlantique.

"Nous n'avons pas un avis positif", a déclaré M. Erdogan, disant ne pas vouloir voir "se répéter la même erreur que celle commise au moment de l'adhésion de la Grèce", un voisin avec lequel la Turquie entretient historiquement des relations compliquées.

Le chef de l'Etat turc a notamment reproché à ces deux pays nordiques de servir d'"auberge aux terroristes du PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, mais aussi par l'Union européenne et les Etats-Unis.

Ces déclarations jettent un froid sur un processus appuyé jusqu'ici par la plupart des membres de l'Otan et par son secrétaire général, Jens Stoltenberg, qui s'est dit prêt à les accueillir "à bras ouverts".

Une fois la décision prise par un pays tiers d'adhérer, les Etats appartenant à l'Alliance doivent en effet accepter à l'unanimité de l'inviter à les rejoindre. 

La Suède et la Finlande ont simultanément fait savoir qu'elles souhaitaient continuer de discuter de la situation avec la Turquie, au cours de la réunion ce week-end des ministres des Affaires étrangères des membres de l'Otan à Berlin.

Rendez-vous à Berlin

La cheffe de la diplomatie suédoise Ann Linde a déclaré à l'AFP qu'elle aurait "l'occasion de discuter" pendant cette rencontre avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu, qui a confirmé sa participation.

Le président américain Joe Biden s'est quant à lui entretenu vendredi un peu plus d'une demi-heure avec la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö, a annoncé Washington. 

La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki avait répété jeudi que les Etats-Unis soutiendraient une demande d'adhésion de la Suède et de la Finlande.

La secrétaire d'Etat américaine adjointe chargée de l'Europe, Karen Donfried, a quant à elle assuré vendredi qu'il existait "un fort soutien" à l'entrée de ces deux pays nordiques dans l'Alliance et que le nécessaire serait fait pour "clarifier la position de la Turquie" sur le sujet.

Helsinki avait exprimé sa confiance dans le soutien turc : après s'être entretenu début avril avec M. Erdogan, son homologue finlandais, Sauli Niinistö, avait alors estimé sur Twitter que "la Turquie sout[enait] les objectifs de la Finlande".

La candidature finlandaise, défendue par le président et la Première ministre, doit être officialisée par le tandem à la tête de l'exécutif dimanche, après la réunion d'un conseil gouvernemental.

Vendredi, un rapport officiel suédois a ouvert la voie à l'adhésion de la Suède à l'Otan, multipliant les conclusions favorables avant la décision de ce pays et de son voisin finlandais dans les jours suivants.

Moscou avait par avance dénoncé une décision qui "assurément" constituerait une menace contre la Russie et aurait des "conséquences (...) pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble".

Dès avant de déclenchement par la Russie de l'invasion de l'Ukraine, la Turquie a pour sa part tout fait pour maintenir de bonnes relations avec les deux pays, dont dépend étroitement son économie et bien qu'elle fournisse des drones de combat à Kiev.

Elle a même accueilli par deux fois en mars, à Antalya (sud), puis à Istanbul, des pourparlers entre les deux belligérants.

Pour Soner Cagaptay, un analyste du Washington Institute sollicité par l'AFP, l'attitude de la Turquie sur la Suède et la Finlande "risque de la faire apparaître au sein de l'Otan comme un pays prorusse, à l'image de la Hongrie en Europe".

"Ses raisons sont peut-être légitimes, mais cela risque de détériorer son image au sein de l'Otan", a-t-il ajouté, jugeant que ces objections "auraient dû se négocier à huis clos".

Pour d'autres, la Turquie cherche avant tout à profiter d'un avantage tactique.

"Le président Erdogan est un tacticien intelligent et il sait que c'est une opportunité d'avoir quelque chose en échange de la part des membres de l'Otan (...) des avions de combat F-35, par exemple", dit à l'AFP Elisabeth Braw, de l'American Enterprise Institute.

Après des décennies hors des alliances militaires, la Suède et la Finlande, toutes deux non alignées, sont prêtes à annoncer officiellement leur candidature à l'adhésion à l'Alliance atlantique, conséquence directe de l'attaque par la Russie de l'Ukraine.

Selon les derniers sondages, la moitié des quelque dix millions de Suédois sont désormais favorables à une entrée dans l'alliance, les deux tiers si les Finlandais  la rejoignent également.

Et en Finlande, qui a 1.300 kilomètres de frontière avec la Russie, ce sont plus des trois quarts de ses 5,5 millions d'habitants qui veulent rejoindre le parapluie de l'Otan.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.