Pas-de-Calais: Un migrant retrouvé pendu dans une remorque de camion

Des policiers français montent la garde alors que des agriculteurs français se rassemblent à Marck, le 5 septembre 2016 (Photo, AFP).
Des policiers français montent la garde alors que des agriculteurs français se rassemblent à Marck, le 5 septembre 2016 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 12 mai 2022

Pas-de-Calais: Un migrant retrouvé pendu dans une remorque de camion

  • Selon un pompier présent sur place, les secours appelés vers 16H00 ont découvert la victime pendue à l'aide d'une sangle de camion
  • Plusieurs exilés sont déjà décédés ces derniers mois dans les environs de Marck, notamment dans cette zone d'activités servant habituellement de zone de transit aux camions en partance pour l'Angleterre

LILLE: Un migrant a été "retrouvé pendu" mercredi après-midi dans une remorque stationnée sur un parking de la zone d'activité de Transmarck, à Marck (Pas-de-Calais), et la thèse du suicide est "privilégiée", a appris l'AFP auprès du procureur.

La victime, "d'origine à priori érythréenne et âgée d'environ 20 à 25 ans", n'a "pas pu être identifiée" à ce stade, a déclaré le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.

"Il a été retrouvé pendu dans une remorque de camion, mais une remorque seule, qui n'était raccrochée à aucun camion ou dispositif" de tractage, et se trouvait "en stationnement", a-t-il précisé.

"La thèse suicidaire est privilégiée", a poursuivi le procureur, qui a ouvert une enquête "en recherche des causes de la mort".

"Il n'y a pas de témoin du drame" en dehors "des personnes qui l'ont découvert dans cette remorque, et qui ont alerté les CRS", a-t-il dit. Selon les premiers éléments, "il est décédé quelques heures avant la découverte".

Selon un pompier présent sur place, les secours appelés vers 16H00 ont découvert la victime pendue à l'aide d'une sangle de camion. 

La remorque était stationnée sur le parking de l'entreprise de transport privée Scania, une zone grillagée et surveillée située non loin de la rocade portuaire et de l'A16, a constaté un correspondant de l'AFP.

Selon plusieurs exilés présents aux abords de la zone, ce sont des migrants qui ont découvert le corps et alerté les secours.

Plusieurs exilés sont déjà décédés ces derniers mois dans les environs de Marck, notamment dans cette zone d'activités servant habituellement de zone de transit aux camions en partance pour l'Angleterre. 

En mars, un soudanais de 25 ans est mort percuté par un train, alors qu'il marchait le long de la ligne de chemin de fer.

Un accident similaire s'était déjà produit en novembre à quelques centaines de mètres. Un train avait percuté un groupe de quatre migrants qui circulaient sur les voies entre Dunkerque et Calais, faisant un mort, un blessé grave et deux blessés plus légers.

Un autre Soudanais de 18 ans a lui trouvé la mort le 15 janvier, également à Marck, écrasé par le camion dont il avait chuté en tentant d'y monter. Un mois plus tôt, un adolescent soudanais de 16 ans y était décédé, en tombant d'un poids lourd sur la zone d'activité Transmarck. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.