Elon Musk prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter

Elon Musk a déclaré qu'il annulerait l'interdiction permanente de Twitter de l'ancien président Donald Trump si le PDG de Tesla donnait suite à son plan d'achat de la société de médias sociaux (Photo, Reuters).
Elon Musk a déclaré qu'il annulerait l'interdiction permanente de Twitter de l'ancien président Donald Trump si le PDG de Tesla donnait suite à son plan d'achat de la société de médias sociaux (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Mercredi 11 mai 2022

Elon Musk prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter

  • La décision de Twitter était «mauvaise moralement»
  • Le multimilliardaire a proposé en avril de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars

NEW YORK: Elon Musk s'est dit prêt mardi à lever la suspension définitive du compte de Donald Trump sur Twitter décidée après l'attaque du Capitole, suscitant des réactions contrastées entre défenseurs de la liberté d'expression à tout crin et militants craignant un déferlement de propos haineux sur la plateforme.

"Je pense que (la mise à l'écart de l'ancien président) était une erreur car cela a aliéné une grande partie du pays et n'a finalement pas empêché Donald Trump de se faire entendre" puisqu'il est maintenant sur son propre réseau social, a souligné l'entrepreneur lors d'une conférence organisée par le Financial Times.

La décision de Twitter était "mauvaise moralement", et les interdictions définitives devraient être "extrêmement rares" et réservées par exemple aux faux comptes, a-t-il affirmé lors de son intervention par vidéo.

Le multimilliardaire a proposé en avril de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, avec la volonté affichée d'en faire un bastion de la liberté d'expression, qu'il juge bafouée par une modération des contenus trop stricte. 

Mais il s'était jusqu'à présent abstenu d'évoquer le sort qu'il compte réserver au compte de l'ancien président si l'opération est bien menée à son terme.  

Jusqu'à sa mise à l'écart le 8 janvier 2021, Donald Trump utilisait Twitter comme son principal outil de communication et comptait plus de 88 millions d'abonnés.

La plateforme a décidé de l'ostraciser quelques jours après l'attaque violente du Capitole vouée à contester l'élection de Joe Biden, estimant que ses tweets pouvaient inciter à la violence. 

«Course vers les bas-fonds»

S'il autorise Donald Trump à revenir, "Elon Musk ouvrirait les vannes aux propos haineux et à la désinformation sur Twitter", redoute Angelo Carusone, directeur de l'ONG Media Matters for America. 

Pis, d'autres personnalités, y compris d'extrême-droite, seraient autorisées à revenir sur Twitter. Et cela créerait une "pression perverse" sur les autres réseaux sociaux comme Facebook, "déclenchant de fait une course vers les bas-fonds", craint-il.

Pour l'association de défense des droits civiques ACLU, autoriser l'ancien président à revenir sur Twitter serait au contraire "la bonne décision à prendre". 

"Que ça nous plaise ou non, (Donald) Trump est l'une des personnalités politiques les plus importantes du pays" et doit à ce titre pouvoir se faire entendre, a affirmé son directeur Anthony Romero.

M. Trump a lui-même exclu de revenir sur le réseau social, affirmant vouloir rester sur la plateforme Truth Social qu'il a lancée en février. Celle-ci peine toutefois à prendre de l'ampleur.

Lever le bannissement de l'ancien président "ne veut pas dire que n'importe qui peut dire ce qu'il veut, s'ils disent quelque chose d'illégal ou de destructeur pour le monde", a souligné M. Musk. 

"Mais je pense que les bannissements permanents sapent fondamentalement la confiance dans Twitter en tant que place publique où tout le monde peut exprimer son opinion", a-t-il relevé en évoquant sa préférence pour des suspensions temporaires ou la suppression des tweets les plus problématiques.

M. Musk a aussi estimé que Twitter était "politiquement biaisé à gauche", car basé à San Francisco, et devrait être "plus impartial".

Clarifications 

Selon un sondage publié en janvier par la fondation Knight et Ipsos, seuls 41% des 4.000 Américains interrogés estimaient que les réseaux sociaux ont privé Donald Trump de son droit à la liberté d'expression en supprimant ses comptes. Les opinions divergent toutefois fortement en fonction de l'appartenance politique puisque cette proportion s'élevait à 77% chez les Républicains, contre 40% chez les indépendants et 12% chez les démocrates. 

Lundi, après un entretien avec le commissaire européen Thierry Breton au Texas, M. Musk avait assuré qu'il était entièrement d'accord avec les nouvelles règles européennes sur la régulation des réseaux sociaux, qui va contraindre les grandes plateformes à mieux lutter contre les contenus illégaux.

Pour la directrice de l'organisation de défense de la liberté d'expression PEN America, Suzanne Nossel, l'homme d'affaires doit clarifier son message.

"Est-il en train de dire que rien de ce que Trump, ni personne d'autre, pourrait tweeter, ne constituerait un motif de renvoi permanent? (...) Dit-il qu'un président en exercice incitant ses partisans à la violence ou à l'insurrection est une pratique acceptable sur Twitter?" s'est-elle interrogée. 

Dans une lettre adressée la semaine dernière aux annonceurs présents sur le réseau social, une coalition emmenée par Media Matters for America, Access Now et Ultraviolet, leur affirmait: "sous le contrôle de Musk, Twitter risque de devenir un cloaque de désinformation". 

"Votre marque y sera associée", y ajoutaient-ils en les appelant à boycotter la plateforme si certains critères n'étaient pas respectés. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.