PARIS: Le député LFI Alexis Corbière a fait mardi "un grand constat d'échec" après un tweet du journaliste militant Taha Bouhafs laissant entendre son retrait de la course aux législatives à Vénissieux (Rhône).
— Taha Bouhafs ? (@T_Bouhafs) May 9, 2022
Dans un communiqué publié dans la nuit sur son compte Twitter, Taha Bouhafs, 25 ans, a déploré "une tempête d'attaques sans précédent", surtout depuis la confirmation dimanche de son investiture par LFI dans la 14e circonscription du Rhône, au grand dam de la maire communiste de Vénissieux Michèle Picard.
"J'ai sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer", écrit-il notamment. "J'ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant. J'espère que cette déclaration ne vous fera pas baisser les bras. Continuez à vous battre. Pour ma part, j'ai essayé mais je n'y arrive plus", conclut-il.
Interrogé sur France 2 pour confirmer que M. Bouhafs ne serait donc pas candidat, Alexis Corbière a estimé "qu'il faut l'interpréter comme ça".
"Tout ça est un grand constat d'échec", a-t-il déploré à propos de cette annonce, qui constitue un premier accroc dans la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives.
"Je prends acte de sa décision et je demande qu'elle soit respectée", a-t-il ajouté, assurant que LFI n'avait fait aucune pression pour obtenir ce retrait, réclamé lundi par un de ses alliés, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
Celui-ci avait demandé à LFI de "revoir" la candidature de Taha Bouhafs pour "créer les conditions de gagner" dans cette circonscription.
Il déplorait notamment le fait que Taha Bouhafs ait été condamné à 1 500 euros d'amende, notamment pour injure publique pour avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebab d'"Arabe de service", une condamnation dont il a fait appel.
"De toute manière il y aura un candidat de La France insoumise et de toute manière, nombres d'arguments qui ont été utilisés publiquement contre M. Bouhafs, je les ai jugés scandaleux", a rappelé M. Corbière, qui avait dénoncé fin avril un "délit de faciès" et un acharnement de "petites hyènes" à l'encontre du candidat LFI.
"Il est plus que temps de regarder en face l'injustice, la violence des attaques venues de l'extrême droite, relayées ad nauseam dans les médias, par la macronie et jusque dans certains rangs à gauche, contre un jeune homme sans diplôme, issu des quartiers populaires et de l'immigration", a déploré sur Twitter mardi une autre députée LFI, Clémentine Autain.