Malgré la guerre en Ukraine, Biden tente de remettre l'accent sur l'Asie

Le président américain Joe Biden marche sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 9 mai 2022, après un week-end à Wilmington, Delaware. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden marche sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 9 mai 2022, après un week-end à Wilmington, Delaware. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 09 mai 2022

Malgré la guerre en Ukraine, Biden tente de remettre l'accent sur l'Asie

Le président américain Joe Biden marche sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 9 mai 2022, après un week-end à Wilmington, Delaware. (Photo, AFP)
  • Jeudi et vendredi, le président américain accueille à Washington les dirigeants de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) pour réaffirmer les intérêts des Etats-Unis dans cette région au cœur de nombreuses tensions avec Pékin
  • La relation avec la Chine est un défi pour les gouvernements américains successifs, qui cherchent à s'adapter à sa montée en puissance économique et technologique

WASHINGTON: Joe Biden l'a martelé depuis le début: la Chine, adversaire numéro un des Etats-Unis, est la priorité de sa politique étrangère. Accaparés depuis des mois par la guerre menée par la Russie en Ukraine, les diplomates américains tentent aujourd'hui de remettre l'accent sur l'Asie. 

Le gouvernement démocrate s'apprête à mettre en scène une série de rendez-vous censés montrer que le conflit qui se prolonge ne fait pas dérailler ses autres objectifs. 

Jeudi et vendredi, le président américain accueille à Washington les dirigeants de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) pour réaffirmer les intérêts des Etats-Unis dans cette région au cœur de nombreuses tensions avec Pékin. 

Une semaine plus tard, Joe Biden doit se rendre au Japon et en Corée du Sud. A Tokyo, il participera aussi à un sommet avec les autres dirigeants du « Quad », ce forum qui réunit l'Australie, l'Inde et le Japon autour des Etats-Unis, et qui est largement perçu comme une alliance pour contrer les ambitions de la Chine. 

Ce voyage permettra donc au président quasi-octogénaire -- qui ne se déplace que rarement à l'étranger -- de voir tous ses principaux alliés en Asie-Pacifique. 

Quant à son secrétaire d'Etat Antony Blinken, il doit bientôt prononcer un grand discours sur la politique américaine face à Pékin -- prévu la semaine dernière mais reporté car il a été testé positif au Covid-19. 

L'ombre de l'invasion russe planera sur tous ces rendez-vous, mais l'équipe Biden espère s'en émanciper. 

Au sommet avec l'Asean, « la guerre en Ukraine sera un sujet de discussion, mais c'est aussi l'occasion de parler de la sécurité dans la région », a dit la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. Elle a aussi évoqué la pandémie et la Corée du Nord, qui risque de redevenir une priorité des Etats-Unis car ils redoutent un nouvel essai nucléaire imminent de Pyongyang après un moratoire de près de cinq ans. 

Message de fermeté 

« Pour l'administration Biden, il est assez important de donner aux pays de l'Indo-Pacifique l'assurance que ‘oui, nous nous concentrons sur l'Ukraine dans l'immédiat, mais nous restons fondamentalement engagés dans votre région’ », explique Yuki Tatsumi, chercheuse au cercle de réflexion Stimson Center.  

La relation avec la Chine est un défi pour les gouvernements américains successifs, qui cherchent à s'adapter à sa montée en puissance économique et technologique, à son raidissement politique interne, mais aussi à ses appétits grandissants sur la scène internationale. 

Barack Obama avait lancé dès 2009 son fameux « pivot vers l'Asie » pour clamer qu'il s'agissait désormais de la priorité de la politique étrangère américaine, avec l'intention notamment de se désengager du Moyen-Orient et de ses longs et coûteux conflits. En 2014, après l'annexion russe de la Crimée ukrainienne, le président démocrate avait ulcéré son homologue Vladimir Poutine en taxant la Russie de modeste « puissance régionale ». 

Mais ce tournant asiatique a depuis été aussi souvent réaffirmé que contrarié -- Barack Obama a dû renvoyer des troupes en Irak pour contrer l'organisation jihadiste Etat islamique, et aujourd'hui c'est dans la Vieille Europe que Joe Biden est aux prises avec une des crises les plus graves depuis la Seconde Guerre mondiale. 

Pour Hal Brands, de l'American Enterprise Institute, un autre think tank de Washington, le gouvernement américain « a raison de dire que la Chine est le seul concurrent systémique des Etats-Unis » -- « la Russie n'a pas la puissance » de régenter le monde « et l'aura encore moins après cette crise ». 

« Mais l'année écoulée a démontré que les Etats-Unis avaient encore des intérêts vraiment importants dans des régions hors Asie, et que ces intérêts étaient plus menacés qu'on ne le pensait », prévient-il. 

Yuki Tatsumi estime que l'administration Biden peut utiliser l'exemple ukrainien dans sa politique asiatique, en affichant sa fermeté sur des principes comme l'intégrité territoriale et les droits humains -- dans un message à l'égard de Pékin, accusé de « génocide » contre les musulmans ouïghours et régulièrement soupçonné de vouloir à terme récupérer Taïwan par la force. 

Antony Blinken a affirmé en avril que la Chine avait sûrement constaté « le coût massif imposé » par les Occidentaux »à la Russie pour son agression ». « Elle devra désormais prendre cela en considération au sujet de Taïwan », a-t-il mis en garde. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.