Avec le zéro Covid, la Chine s'isole de la planète sport

Un homme portant un équipement de protection individuelle (EPI) fait du vélo dans une rue calme de Pékin le 9 mai 2022. Des millions de personnes à Pékin sont restées chez elles le 9 mai alors que la capitale chinoise tente de repousser une épidémie de Covid-19 avec des restrictions rampantes sur mouvement. (AFP)
Un homme portant un équipement de protection individuelle (EPI) fait du vélo dans une rue calme de Pékin le 9 mai 2022. Des millions de personnes à Pékin sont restées chez elles le 9 mai alors que la capitale chinoise tente de repousser une épidémie de Covid-19 avec des restrictions rampantes sur mouvement. (AFP)
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Publié le Lundi 09 mai 2022

Avec le zéro Covid, la Chine s'isole de la planète sport

  • Avant la pandémie, la Chine était montée en puissance depuis les années 2000, organisant un Grand Prix de Formule 1, les JO d'été 2008, divers championnats du monde ou tournois de tennis
  • En plus des Jeux asiatiques, vendredi a également vu l'annulation des Jeux asiatiques de la jeunesse, qui devaient avoir lieu en décembre dans la ville chinoise de Shantou

PEKIN: Jeux asiatiques, meetings d'athlétisme, Universiade d'été: l'annulation ou le report de grands rendez-vous internationaux isole encore plus de la scène sportive mondiale une Chine qui préfère se fermer pour appliquer sa politique zéro Covid.


Avant la pandémie, le pays était monté en puissance depuis les années 2000, organisant un Grand Prix de Formule 1 à Shanghai, les JO d'été 2008 de Pékin, divers championnats du monde ou tournois de tennis.


Mais à l'exception des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2022, organisés en février-mars dans une bulle sanitaire, la Chine n'a accueilli aucune grande compétition internationale depuis le début de l'épidémie.


La raison? Elle veut éviter à tout prix les flambées épidémiques.


Dernier événement victime de cette politique: les Jeux asiatiques, grand rendez-vous omnisports continental prévu initialement du 10 au 25 septembre à Hangzhou (est), dont le report sine die a été annoncé vendredi en raison de "la situation sanitaire".


La Chine vivait normalement depuis le printemps 2020, grâce à sa stratégie zéro Covid qui consiste en des confinements, des quarantaines à l'arrivée sur le territoire, l'isolement des personnes contaminées et à la quasi-fermeture des frontières. 


Mais le pays affronte depuis mars un regain épidémique qui touche plusieurs provinces.


En plus des Jeux asiatiques, vendredi a également vu l'annulation des Jeux asiatiques de la jeunesse, qui devaient avoir lieu en décembre dans la ville chinoise de Shantou (sud).


L'Universiade d'été 2021, les JO du sport universitaire déjà repoussés une première fois à l'été 2022, a elle été reportée à 2023. 


Enfin, les deux meetings d'athlétisme de la Ligue de diamant prévus à Shanghai (30 juillet) et Shenzen (6 août) n'auront pas lieu, ont annoncé vendredi les organisateurs.

Calendrier vide 
La bulle sanitaire des Jeux olympiques et paralympiques - où les participants passaient un test Covid quotidien et ne pouvaient se mélanger à la population générale - semble aujourd'hui davantage une exception que la règle.


Les Jeux "constituaient une immense priorité politique et rien n'était en mesure de les arrêter", explique à l'AFP Mark Dreyer, analyste sportif basé en Chine. 


"Les Jeux asiatiques, c'est un grand événement. Mais pas assez grand" pour être maintenu, estime-t-il.


Selon lui, le calendrier sportif international restera vide d'événements en Chine aussi longtemps que durera le zéro Covid. 


La Coupe du monde des clubs de football , programmé en 2021 en Chine, avait déjà été reportée. Le GP de Shanghai et les tournois de tennis masculins (ATP) et féminins (WTA) étaient déjà annulés.


Tests Covid à répétition, précautions à prendre avant le départ, placement à l'isolement s'ils sont testés positifs: les sportifs s'exposent de toute façon à plusieurs contraintes s'ils viennent concourir en Chine.


Il n'y aurait toutefois "aucun problème" à ce que la Chine candidate aujourd'hui pour de futurs événements sportifs à organiser "lorsque la pandémie sera maîtrisée", estime un expert chinois.


"C'est très bien que le gouvernement contrôle strictement les flambées épidémiques. Si les pays étrangers ne comprennent pas ça, tant pis", déclare-t-il à l'AFP de façon anonyme par crainte d'éventuelles représailles.

«Pas la peine»
Mais pour Mark Dreyer, ce manque de visibilité agace les organisations sportives internationales.


"A un moment, elles vont dire: +Désolé, mais vous ne pouvez pas continuer à reporter des événements, parce que le Covid n'est pas une raison valable+". 


Mais l'idée selon laquelle le mouvement sportif se détourne subitement de l'immense et alléchant marché chinois "n'est pas très réaliste", déclare à l'AFP Du Liyan, un influent blogueur sportif.


"Ce marché est encore très grand. Et le secteur du sport (..) affiche une croissance considérable."


Toutefois la politique, qui s'invite régulièrement dans les affaires sportives, peut constituer un repoussoir. 


La WTA a suspendu ses tournois en Chine fin 2021 après que l'ancienne joueuse Peng Shuai ait accusé un ex-haut dirigeant chinois, avec lequel elle avait une relation sentimentale, de lui avoir forcé la main pour obtenir un rapport sexuel.


Les matches du Championnat NBA de basket, pourtant très populaires en Chine, sont déprogrammés par la télévision publique depuis qu'un haut responsable d'une franchise a envoyé en 2019 un tweet de soutien aux manifestants hongkongais.


"De plus en plus, certains considèrent que la Chine ne vaut pas la peine de se donner tant de mal", estime Mark Dreyer.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.