Bac 2022: premières épreuves de spécialité, après deux années perturbées

Des élèves bloquent l'accès au lycée Victor Duruy lors d'une manifestation contre la réforme du baccalauréat à Paris le 31 janvier 2022. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
Des élèves bloquent l'accès au lycée Victor Duruy lors d'une manifestation contre la réforme du baccalauréat à Paris le 31 janvier 2022. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
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Publié le Lundi 09 mai 2022

Bac 2022: premières épreuves de spécialité, après deux années perturbées

  • A cause de la pandémie, les épreuves qui rassemblent souvent des centaines de jeunes au sein des lycées avaient été annulées par le ministère de l'Éducation
  • La charge des programmes pour ces spécialités du «nouveau bac» -les deux matières «majeures» choisies par chaque lycéen en Terminale- faisaient craindre que les élèves ne soient pas prêts

PARIS : C'est parti pour le bac 2022, avec des épreuves écrites de spécialité qui se tiennent pour la première fois cette semaine, Covid oblige. Reportées de mars à mai en raison de l'épidémie, elles ne sont pas prises en compte dans Parcoursup.

En 2020, les lycéens de Terminale avaient obtenu -ou pas- leur baccalauréat sur la base de leurs notes en contrôle continu. A cause de la pandémie, les épreuves qui rassemblent souvent des centaines de jeunes au sein des lycées avaient été annulées par le ministère de l'Éducation.

L'an dernier, le contrôle continu avait représenté au minimum 82% de la note finale de l'examen. La philosophie avait été la seule épreuve écrite de cette session-là (avec le français pour les élèves de Première).

Début de retour à la normalité en 2022. Mais pas tout à fait puisque les épreuves de spécialité, nées de la réforme du baccalauréat décidée par le ministre Jean-Michel Blanquer et donc jamais encore organisées, ont été reportées de deux mois.

La scolarité bousculée par la crise sanitaire et la charge des programmes pour ces spécialités -les deux matières «majeures» choisies par chaque lycéen en Terminale- faisaient craindre que les élèves ne soient pas prêts à passer les épreuves écrites dès mars.

Le calendrier adopté signifie aussi que les notes des épreuves de spécialité ne sont pas prises en compte dans Parcoursup, la plateforme d'admission dans l'enseignement supérieur, et donc dans les dossiers examinés par les établissements auxquels ont candidaté les futurs bacheliers.

À la place, les dossiers indiqueront les moyennes de spécialités sur les trois trimestres de Première et les deux premiers de Terminale.

Clarisse, 18 ans, au lycée Racine à Paris, se dit «un peu embêtée» de ce report. Et «le fait que ça ne compte pas dans Parcoursup a un impact sur la motivation de beaucoup», relève-t-elle.

Pour ces épreuves écrites, qui se déroulent de mercredi à vendredi en fonction des matières, les sujets ont également été aménagés: les candidats disposeront d'un plus grand choix de questions ou d'exercices. Le programme, lui, reste celui qui était prévu pour mars. Les lundi 9 et mardi 10 mai sont consacrés à la révision du programme des spécialités dans les lycées.

- «Nouveau bac» -

«Au début, j'étais vraiment déçue» que ces épreuves ne soient pas prises en compte dans Parcoursup, déclare Dilara, 17 ans, lycéenne à Clermont-Ferrand, qui révise pour les Maths et la Physique-chimie. «On se disait que c'était un peu notre chance pour se rattraper et avoir des meilleures notes au bac».

«Mais je me dis aussi que ça me permettra peut-être d'avoir une meilleure note que si je les avais passées en février», ajoute-t-elle. Et malgré un enjeu moindre, elle avoue: «On est tous un peu stressés, surtout que ça fait deux ans que le bac n'a pas eu lieu, et qu'en plus c'est le nouveau bac».

Car si les notes de ces épreuves écrites ne rentreront pas dans Parcoursup, il s'agit aussi, tout simplement, d'avoir le bac, sésame pour des études supérieures. 

Or ces épreuves de spécialité sont dotées d'un fort coefficient dans la note finale du bac.¨Parmi elles: Arts, Histoire-géographie, Géopolitique et sciences politiques, Humanités, Littérature et philosophie, Mathématiques, Numérique et sciences informatiques, Physique-chimie ou encore Sciences économiques et sociales.

Depuis la réforme du baccalauréat en 2019, la note du baccalauréat repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales (le français écrit et oral, passé en classe de Première, la philosophie, les épreuves de spécialités et le grand oral, passés en Terminale).

Des premières épreuves appelées à l'époque «E3C» (pour épreuves communes de contrôle continu) avaient eu lieu dans le cadre du nouveau bac en février 2020, juste avant le premier confinement au début de la pandémie de Covid-19. Mais elles s'étaient traduites par le blocage de dizaines d'établissements dans l'Hexagone et en outre-mer, et par le report d'épreuves dans des dizaines d'établissements.


France/Algérie : Retailleau souhaite la suspension de l'accord de 1968

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France.
  • Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

PARIS : Dans un contexte de grandes tensions entre les deux pays, Bruno Retailleau a souhaité dimanche la fin de l'accord franco-algérien de 1968 relatif aux conditions d'entrée en France des ressortissants algériens.

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France. « L'Algérie, a-t-il dit, n'a pas respecté le droit international » en refusant l'accès à ce ressortissant algérien qui possédait « un passeport biométrique » certifiant sa nationalité.

Le ministre a également évoqué le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.

« La France doit choisir les moyens de répondre à l'Algérie », a poursuivi M. Retailleau. « On est allé au bout du bout (...). Je suis favorable à des mesures fortes, car sans rapport de forces, on n'y arrivera pas. »

Il a souhaité à cet égard que l'accord de 1968 soit remis en cause. « Cet accord est dépassé et a déformé l'immigration algérienne. Il n'a pas lieu d'être. Il faut le remettre sur la table », a-t-il jugé.

Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

Le texte, qui relève du droit international et prime donc sur le droit français, écarte les Algériens du droit commun en matière d'immigration.

Leur entrée est facilitée (sans qu'ils n'aient besoin de visa de long séjour), ils peuvent s'établir librement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et accèdent plus rapidement que les ressortissants d'autres pays à la délivrance d'un titre de séjour de 10 ans.

Dénonçant "l'agressivité" d'Alger vis-à-vis de Paris, M. Retailleau a fait valoir que "la France a fait tout ce qu'elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et en retour, on a eu que des gestes d'agression".

"La fierté française a été blessée par l'offense que l'Algérie a faite à la France", a-t-il dit encore.


Bruno Retailleau sur l'AME: "on y touchera"

Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.
  • M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

PARIS : Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré samedi que le gouvernement Bayrou allait « toucher » à l'aide médicale d'État (AME), un dispositif permettant à des étrangers en situation irrégulière de se soigner.

« On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.

M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

Dans ce document, l'ancien ministre socialiste Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, figure de LR, prônaient notamment un ajustement du panier de soins accessibles via l'AME.

Ils ont aussi souligné le rôle du dispositif pour éviter l'aggravation de l'état de santé des migrants en situation irrégulière, ainsi que la propagation de maladies à l'ensemble de la population.

La droite et l'extrême droite, quant à elles, réclament la réduction du périmètre des soins éligibles à l'AME, voire sa suppression pure et simple. Le dispositif est en revanche défendu par la gauche et une partie du bloc centriste.

En décembre, dans le cadre de l'examen du budget de l'État, le Sénat a approuvé, avec l'appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d'euros du budget alloué à l'AME, pour un total de 1,3 milliard d'euros, en augmentation de plus de 9 % par rapport à 2024.

L'Aide médicale d'État (AME) permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.

Plus largement, concernant la politique migratoire, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d'abolir le droit du sol à Mayotte, même s'il a reconnu que les conditions politiques n'étaient pas encore réunies.

Il a fait le même constat pour un débat sur le droit du sol en métropole.

« Il doit y avoir, non pas une automaticité, mais ça doit procéder d'un acte volontaire », a déclaré le ministre, qui veut ainsi revenir aux dispositions de la loi mise en place par l'ex-ministre RPR Charles Pasqua en 1993, avant d'être supprimées sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

La loi Pasqua soumettait l'obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers disposant d'une carte de séjour, à une déclaration préalable à ses 18 ans.


50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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  • Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.
  • Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

PARIS : Cinquante ans après la loi Veil, les opposants à l'avortement sont appelés à manifester dimanche dans le cadre de la « marche pour la vie ». Selon ses organisateurs, cette manifestation devrait rassembler plus de 10 000 personnes cette année.

Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.

La manifestation est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975.

« Depuis 1975, ce sont plus de 10 millions d'enfants à naître qui ont été exclus de la société française : qui pourrait se réjouir de cela ? », déclare à l'AFP Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie.

« Aujourd'hui, tout est fait pour encourager l'avortement, il n'y a pas de politique qui dissuade réellement », estime-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

Si les règles encadrant l'avortement ont été assouplies depuis 1975 et si « la liberté garantie à la femme » de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en 2024, les associations féministes s'alarment toutefois d'un droit toujours « fragile » et font état « d'attaques régulières » de la part de ses opposants.

Outre l'opposition à l'IVG, les organisateurs de la « marche pour la vie » réclament, comme l'an dernier, une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'entendre battre le cœur du fœtus, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à « encourager l’accouchement sous X » et à défendre « le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique ».

Autre sujet également à l'ordre du jour de la manifestation : le rejet de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, ainsi que l'appel à « un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous ».

« Pour nous, l'interdit de tuer doit rester un fondement de notre société », insiste Nicolas Tardy-Joubert.

Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais uniquement dans des situations strictement définies et en évitant d'employer ces termes, le gouvernement préférant parler d'"aide active à mourir". Son examen a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Mardi, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre François Bayrou n'a pas abordé ce sujet sensible, ni le délai d'examen ni le fond, en renvoyant le texte « au pouvoir d'initiative » du Parlement.