BEYROUTH: Les expatriés libanais dans près de 50 pays votent dimanche pour les élections législatives prévues le 15 mai, deux ans après le début d'une crise économique sans précédent ayant déclenché un exode massif.
Plus de 225 000 Libanais résidant à l'étranger sont inscrits sur les listes électorales, contre 92 000 en 2018.
Un vote a été organisé vendredi pour les 30 929 Libanais vivant dans des pays où ce jour est non-travaillé, comme en Arabie saoudite, en Syrie, en Egypte ou au Qatar. Le taux de participation a atteint 59%, en hausse par rapport aux élections de 2018 (56%).
Dimanche, plus de 194 000 expatriés libanais inscrits dans 48 pays en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Asie étaient appelés aux urnes, selon l'Agence nationale d'information (ANI).
Au total, plus de 205 bureaux de vote ont été installés à travers le monde, selon le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. A la fin du scrutin, les urnes seront envoyées à la Banque centrale du Liban et les votes comptabilisés après la tenue des élections dans le pays le 15 mai.
Le taux de participation en Australie, où les bureaux de vote ont fermé, a atteint 55%, selon le ministère des Affaires étrangères.
"J'ai voté pour le changement", a déclaré Abed Saad, un expatrié libanais de 27 ans résidant à Dubaï, où des électeurs ont dû patienter plus de trois heures pour pouvoir voter en raison de l'affluence.
A Paris, de longues queues se sont formées devant l'ambassade libanaise tôt le matin.
"J'aspire à un changement dans le pays, avec des nouvelles têtes et des personnes qui travaillent pour le pays et non pas pour leurs intérêts politiques et matériels", a déclaré à l'AFP Daniello Jabbour, jeune expatrié libanais qui a voté dans la capitale française.
"J'ai vu qu'il y avait beaucoup de jeunes et de primo votants", s'est félicité l'ambassadeur du Liban en France, Rami Adwan.
C'est la deuxième fois dans l'histoire du pays que les Libanais de l'étranger ont le droit de voter pour renouveler les 128 membres du Parlement.
Il s'agit des premières élections depuis le soulèvement populaire qui, en octobre 2019, a mené des milliers de Libanais dans la rue pour exiger le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
La crise économique inédite que traverse le Liban, couplée à la pandémie de Covid-19 et l'explosion meurtrière au port de Beyrouth en août 2020, a essoufflé ce mouvement.
Les candidats de la contestation espèrent que la diaspora votera pour le changement de la classe politique. En 2018, seuls 6% des électeurs à l'étranger avaient choisi des candidats indépendants, selon un récent rapport du groupe de réflexion l'Initiative de réforme arabe, basé à Paris.