Crash de la Yemenia: les familles de victimes veulent faire le procès des «avions poubelles»

Des employés de la compagnie aérienne Yemenia illustrent le scénario d'un missile visant l'avion de la compagnie aérienne nationale lors d'une manifestation devant l'ambassade de France à Sanaa le 8 juillet 2009 (Photo, AFP).
Des employés de la compagnie aérienne Yemenia illustrent le scénario d'un missile visant l'avion de la compagnie aérienne nationale lors d'une manifestation devant l'ambassade de France à Sanaa le 8 juillet 2009 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 mai 2022

Crash de la Yemenia: les familles de victimes veulent faire le procès des «avions poubelles»

  • L'appareil s'était abîmé au large des Comores, le 30 juin 2009, tuant 152 personnes
  • Mais pour Saïd Assoumani, président de l'association des victimes, ce sera d'abord le procès des «avions poubelles»

MARSEILLE: L'appareil s'était abîmé au large des Comores, le 30 juin 2009, tuant 152 personnes: lundi s'ouvre à Paris le procès de la Yemenia, la compagnie aérienne. Mais pour Saïd Assoumani, président de l'association des victimes, ce sera d'abord le procès des "avions poubelles".

Question: "Ce procès intervient 13 ans après le drame. Que s'est-il passé pour les familles des victimes pendant tout ce temps ?"

Réponse: "Treize ans c'est long. C'est épuisant psychologiquement, moralement et même physiquement. Il y a plusieurs raisons qui font que ça a pris tout ce temps: les grands protagonistes de cette affaire, le Yémen, la Yemenia, les Comores et même, à un moindre niveau, la France, n'ont pas voulu vraiment coopérer dans l'enquête. Sur le plan civil, au niveau des réparations, ce sont les avocats des assureurs qui ont fait en sorte de bloquer chaque procédure, ce qui explique qu'aujourd'hui la totalité des familles ne sont pas indemnisées, seulement les deux tiers, ce qui est scandaleux, c'est pas humain. Mais après treize ans d'attente et d'impatience, enfin le procès pénal est là. Pour nous, c'est le principal objectif de notre combat, c'est l'occasion qui va nous permettre d'établir les différentes responsabilités à tous les niveaux".

Q: "Vous pointez la responsabilité de la Yemenia, en quoi a-t-elle failli à ses obligations ?"

R: "On n'a jamais voulu mettre cet accident sur le dos de la fatalité. Ce sera le procès des +avions poubelles+, le procès des manquements, de l'irresponsabilité, qui font que, avec la course aux profits, on arrive à des drames. Ces compagnies arrivent à contourner le système avec des avions qui sont aux normes en Europe, notamment en France, Roissy et Marseille, mais ce ne sont pas des vols directs. On change d'avion en cours de route. Là c'était à Sanaa, au Yémen, et c'est là que commence le problème. On monte dans des +avions poubelles+ qui ne passeraient jamais les contrôles en Europe. Aussi, il faut parler de l'équipage, des pilotes: pour rentabiliser les vols, ils utilisaient des +faux pilotes+, qui n'avaient pas la formation nécessaire, qui n'avaient pas l'expérience nécessaire. A ce moment-là précis (NDLR: lors de l'atterrissage à Moroni), il fallait une manoeuvre à vue, c'est-à-dire sans assistance électronique ou radar, donc là c'est la compétence du pilote qui est en première ligne". 

Q: "Ce crash est arrivé un mois à peine après un autre accident qui a marqué la France: celui du Rio-Paris d'Air France. Avez-vous vécu dans l'ombre de ce crash ?"

R: "On avait le sentiment d'être traités comme des Français de seconde zone, parce qu'on a pu constater que les deux dossiers n'avançaient pas au même rythme: le nôtre était stagnant, alors que l'autre dossier avançait sur le plan de l'enquête pénale et sur le plan civil des demandes de réparation. Mais aujourd'hui, 13 ans après, on est quand même au même niveau, parce que leur procès sera en octobre. Les instructeurs français se sont acharnés pour qu'on arrive à ce procès pénal aujourd'hui, avec une enquête qui était très compliquée, avec des personnes pas coopératives du tout, donc nous saluons quand même ce travail. Il y a environ 560 parties civiles, alors qu'on est à peu près 1.000 ayants-droit dans ce dossier, car seuls les ayants-droit de victimes françaises sont représentés. Ca c'est un problème très, très grave, ce n'est pas normal qu'une partie des victimes soit laissée à l'abandon. Il y a eu un accident dans cet Etat des Comores, et pourtant aucune information judiciaire n'y a été ouverte, c'est quelque chose d'inimaginable, c'est quelque chose de scandaleux".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.