En France, quarante mégacentres pour le vote des expatriés libanais

L'ambassade du Liban à Paris. (AFP).
L'ambassade du Liban à Paris. (AFP).
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Publié le Vendredi 06 mai 2022

En France, quarante mégacentres pour le vote des expatriés libanais

  • Le vote des expatriés a longtemps été un rêve impossible pour les milliers de Libanais vivant à l’étranger
  • Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, s'est dit satisfait du processus de vote des expatriés, avec un taux de participation élevé, atteignant 70 %

BEYROUTH: En France, 28 136 Libanais se sont inscrits pour voter aux élections législatives selon les chiffres communiqués par Rami Adwan, l’ambassadeur du Liban en France, soit trois fois plus qu’en 2018.  

C’est en effet la deuxième fois que les Libanais résidant à l’étranger pourront voter lors des élections législatives qui se tiendront le 15 mai au pays du Cèdre. «La France est le plus grand pays en termes d’inscrits, loin devant l’Allemagne – 17 000 inscrits – et 20 000 dans toute l’Afrique», se réjouit l’ambassadeur.  

Le vote des expatriés a longtemps été un rêve impossible pour les milliers de Libanais vivant à l’étranger. Avant les législatives de 2017, il fallait tout bonnement aller au Liban pour déposer son scrutin dans l’urne. Pour les Libanais de l’étranger, les choses se sont encore simplifiées en 2022, car cette année, les bureaux de vote se sont multipliés pour permettre au plus grand nombre de faire entendre leur voix.  graphLes électeurs pourront voter pour les listes de leur circonscription d’origine dans 40 mégacentres, répartis sur le territoire hexagonal, dont 1 dans les départements d’outre-mer et territoires d’outre-mer (D.O.M-T.O.M), en Guadeloupe. «Pour ouvrir un bureau, il faut 100 inscrits au minimum, et 400 au maximum», explique Rami Adwan à Arab News en français, en réponse aux critiques sur l’éloignement des centres du lieu de résidence de certains électeurs. «Ainsi, à Paris et dans la région parisienne, où vivent la moitié des Libanais de France, 7 centres accueilleront 2 000 électeurs chacun.» Les centres ont été attribués informatiquement, en fonction du code postal renseigné, précise encore le diplomate, qui explique avoir répondu personnellement à chaque commentaire ou remarque. 

Au total, ce sont 39 mairies françaises (le 40e centre est le consulat de Marseille) qui ont ainsi mis gratuitement à disposition leurs locaux pour permettre le vote, qui bénéficie «d’un soutien politique, sécuritaire et administratif des autorités françaises», selon les termes de Rami Adwan.  

Aucune procuration n’est possible, le vote s’effectue en présentiel, entre 7 h et 22 h. Le décompte aura lieu sur place et le dépouillement au Liban, précise encore l’ambassadeur, afin de ne pas connaître les résultats avant le vote au Liban.  

Le diplomate table sur une participation similaire à celle des dernières élections, soit 60 %, et se réjouit: «Le Liban demeure démocratique en dépit de tout.»  

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Modifications de dernière minute de certains bureaux de vote en France

Selon un mémorandum publié par les autorités libanaises, les adresses des bureaux de vote dans chacune des villes de Versailles, Noisy-Le -Grand et d'Orléans sont modifiées en République Française afin que les adresses de ces centres soient les suivantes :

A Versailles : École Marie Fleury, 5 Rue Solferino 

A Orléans : Salle Gauguin, 36 bis Avenue de Saint Mesmin

A Noisy-Le-Grand: 111, piazza Mont d’Est 93160 Noisy-le-Grand

Un scrutin pas exempt de couacs 

Certes, une organisation aussi fastidieuse ne manque pas d’être émaillée de quelques dysfonctionnements qui demeurent cependant assez marginaux. À la veille des élections libanaises qui se tiendront le 8 mai en Europe, certains Libanais demeurant dans les territoires d’outre-mer se sentent désespérés et privés de leur droit de vote. 

Contactée par Arab News en français, Rania, une Libanaise résidant à Mayotte, explique qu’elle «travaille à Mayotte, département français d'outre-mer dans l'océan Indien. L'ambassade m'a affectée à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour voter». La distance estimée entre Pointe-à-Pitre et Mayotte dépasse les 12 000 km, selon les cartes géographiques.  

«J'ai contacté l'ambassade par courriel afin d’adresser ma réclamation, mais je n’ai pas encore reçu de réponse de leur part», regrette Rania. «Je me suis installée à Mayotte il y a quelques mois. Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer des Libanais, mais leur nombre est faible dans cette île française. Je comprends qu'il n’y ait pas suffisamment de Libanais sur l'île pour ouvrir un bureau de vote pour eux, mais quand même, 12 000 km? C'est exagéré!», déplore-t-elle. 

«L’affectation des électeurs est définitive et elle ne peut en aucun cas être modifiée, pour des raisons évidentes de transparence, de sécurité et de crédibilité du scrutin», avertit à ce sujet l’ambassade libanaise en France sur les réseaux sociaux. Sur ce point, Rania interpelle les autorités compétentes, par l’intermédiaire d’Arab News en français, afin de «faciliter le processus de vote pour les Libanais présents dans les territoires d’outre-mer, et mettre en place un système d’élection à distance».  

Racha, une Libanaise résidant à Nantes, témoigne également, mais elle affirme ne pas avoir eu «de problèmes de mon côté, j'ai mon numéro électoral et je voterai dans la ville où j'habite. Mais, vu que je suis active sur les réseaux sociaux regroupant les Libanais en France, et plus précisément à Nantes, j’ai reçu un flot de plaintes à la suite d’un message que j’ai transmis sur les réseaux concernant les élections», explique Racha. 

«J'ai reçu des plaintes de nombreux Libanais. Certains n’avaient toujours pas reçu le courriel comportant la lettre de confirmation du lieu du bureau de vote, d’autres ont été affectés dans des bureaux de vote vraiment trop loin!», explique Racha à Arab News en français. 

«Toutefois, nous avons décidé d’écrire un courriel collectif et nous l’avons envoyé à l'ambassade du Liban en France, lui demandant soit de faire les modifications nécessaires du processus d’affectation de manière “logique”, en changeant le lieu des bureaux de vote, soit de faire des exceptions et laisser les gens voter dans la ville la plus proche de leur lieu de résidence», déclare Racha. «Ce qui est sûr, c'est que certaines personnes ne pourront pas se déplacer pour voter, malheureusement.»  

De son côté, le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, s'est dit satisfait du processus de vote des expatriés, qui a débuté ce matin, et il a affirmé avoir le «cœur plein» avec un taux de participation élevé, atteignant 70 %. 

Le ministre a déclaré que les élections se déroulent harmonieusement, et qu’elles sont le seul moyen d’apporter des réformes au pays, avertissant: «Nous avons considérablement réduit les dépenses, le Premier ministre m'a rassuré en termes de sécurisation des coûts, mais nous pourrions nous retrouver en faillite à la fin des élections des expatriés.» 

Sur la question de l'inscription des électeurs expatriés, il a précisé qu'«il n'y a eu aucun manquement de notre part dans la répartition des électeurs dans les bureaux de vote, et nous aurions pu leur indiquer que la répartition serait basée sur le code postal».


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.