PARIS: Sous les ors de la salle des fêtes de l'Elysée, Emmanuel Macron sera investi samedi matin pour son second quinquennat au cours d'une cérémonie sobre qui "s'enracine dans l'histoire de la République".
Pas de long tapis rouge dans la cour de l'Elysée - il sera à mi-longueur, pour les invités - ni de remontée des Champs-Elysées: le moment sera moins spectaculaire qu'à l'arrivée d'un nouveau président, accueilli sur le perron par son prédécesseur que l'on voit quitter le Palais, comme en 2017.
La cérémonie ressemblera à celles des précédents présidents réélus, François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002.
Elle "s'inscrit dans un long chemin de traditions politiques et historiques", dont "le président est le dépositaire", a expliqué l'Elysée.
Son déroulé, fixé depuis des décennies, est quasi-immuable.
A 11H00, Emmanuel Macron fera son entrée dans la salle des fêtes, la pièce la plus vaste et prestigieuse du palais, au son du 1er mouvement du concerto pour hautbois de Haendel.
Le 8e président de la Ve République sera l'objet de tous les regards des 500 personnes présentes, debout. Il y aura sa famille, dont son épouse Brigitte, ses amis, les membres du gouvernement, Jean Castex en tête, ainsi que les principaux responsables des assemblées, des corps constitués et intermédiaires, des académies, des cultes....
Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande et l'ex-Premier ministre Edouard Philippe ont été invités mais l'Elysée n'était pas en mesure jeudi de confirmer leur présence.
Ont également été conviés des soignants, des élus, des sportifs ou des responsables d'association, comme Moussa Camara des Déterminés de Cergy (Val-d'Oise), une occasion de "rendre hommage" aux périodes traversées durant le premier quinquennat et d'insister sur les priorités affichées du second (santé, éducation, jeunesse...), selon la présidence.
21 coups de canon
La cérémonie débutera par la proclamation des résultats officiels de l'élection par le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, qui confirmera ainsi qu'Emmanuel Macron a obtenu 58,55% des suffrages face à Marine Le Pen (RN).
Le président se fera présenter le grand collier de la Légion d'honneur faisant de lui le grand maître de cet ordre - qu'il est déjà depuis son élection en 2017.
Puis il prononcera une allocution qui "ne sera pas un discours de politique générale" mais "qui s'inscrira dans l'Histoire du pays et s'ouvrira sur l'avenir", selon un conseiller de la présidence.
Le 15 mai 2017, lors de son allocution d'investiture, M. Macron avait déclaré: "Rien ne sera concédé à la facilité ni au compromis. Rien n'affaiblira ma détermination (...) J'aurai, dans le même temps, la volonté constante de réconcilier et rassembler l'ensemble des Français".
A midi, le président sortira dans le vaste parc de l'Elysée pour passer en revue les troupes au son de la Marseillaise mais aussi du morceau "Terre et mer" du Bagad de Lann-Bihoué, déjà joué durant le quinquennat pour rendre hommage à des militaires tués en opérations.
Comme le veut la tradition, dont les origines remontent au Moyen Âge, 21 coups seront tirés par les canons des Invalides.
Dimanche, Emmanuel Macron se rendra sur les Champs-Elysées pour ranimer la flamme du soldat inconnu à l'occasion de l'anniversaire de la victoire du 8 mai 1945.
Cette investiture ne marque pas le début du nouveau quinquennat: il faudra officiellement attendre la fin du premier, le soir du vendredi 13 mai à minuit.
La nomination du nouveau Premier ministre, objet de toutes les supputations depuis plusieurs jours, n'interviendra qu'à partir de cette date. D'ici là, "le gouvernement est à la tâche pour agir, protéger les Français, prendre toutes les décisions nécessaires, et le temps des décisions individuelles et des nominations n'est pas venu", a affirmé mercredi le porte-parole Gabriel Attal, en rapportant des propos du chef de l'Etat en Conseil des ministres.