LFI et le PS concluent leur accord, soumis à l'approbation interne des socialistes

Le négociateur du Parti socialiste français (PS) Pierre Jouvet et son collègue PS Laurent Baumel annoncent à la presse un accord pour les élections législatives de juin 2022 avec le mouvement de gauche français La France Insoumise (LFI) devant le siège de LFI à Paris, le 4 mai 2022. (Photo, AFP)
Le négociateur du Parti socialiste français (PS) Pierre Jouvet et son collègue PS Laurent Baumel annoncent à la presse un accord pour les élections législatives de juin 2022 avec le mouvement de gauche français La France Insoumise (LFI) devant le siège de LFI à Paris, le 4 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 04 mai 2022

LFI et le PS concluent leur accord, soumis à l'approbation interne des socialistes

Le négociateur du Parti socialiste français (PS) Pierre Jouvet et son collègue PS Laurent Baumel annoncent à la presse un accord pour les élections législatives de juin 2022 avec le mouvement de gauche français La France Insoumise (LFI) devant le siège de LFI à Paris, le 4 mai 2022. (Photo, AFP)
  • La France insoumise et le Parti socialiste ont annoncé mercredi avoir conclu leur accord pour les législatives
  • «Le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon», ajoutent-ils

PARIS/ CLERMONT-FERRAND: La France insoumise et le Parti socialiste ont annoncé mercredi avoir conclu leur accord pour les législatives après être tombé d'accord sur la stratégie, le programme et les circonscriptions, un texte qui sera soumis à l'approbation interne des socialistes jeudi. 

« Nous voulons faire élire des députés dans une majorité de circonscriptions, pour empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique injuste et brutale (RSA sous condition de travail gratuit et retraite à 65 ans) et battre l’extrême-droite », déclarent les deux formations dans un communiqué commun. 

« Le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon », ajoutent-ils. 

Par cet accord, le PS rejoint la « Nouvelle union populaire écologique et sociale », dont EELV et le PCF sont déjà membres en vertu des accords passés ces trois derniers jours. 

Le texte reprend les principes stratégiques déjà agréés par ces deux formations, sur la garantie du respect de la « pluralité » et « l'autonomie » de chacun des partis, notamment via des groupes parlementaires distincts, et sur la mise en place d'un intergroupe. 

Les membres de l'union participeront tous samedi à la convention d'investiture à Aubervilliers. 

Sur le programme, sont validées aussi avec le PS les grandes orientations: SMIC à 1 400 euros nets, le blocage des prix de première nécessite, l'abrogation de la loi El-Khomri (une socialiste), la planification écologique, la VIe République... 

Pour la retraite à 60 ans, elle sera « pour tous » mais le PS a fait ajouter: « avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ». 

Figure aussi explicitement « la défense de la République laïque et universaliste », que les socialistes souhaitaient voir clarifier. 

Les deux formations actent « des histoires différentes avec la construction européenne ». Mais l'objectif est commun: « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne et construire un nouveau projet au service de la bifurcation écologique et solidaire. »  

Vis-à-vis des traités européens qui bloqueraient l'application du programme sur certains points, LFI et le PS font un compromis lexical: « Nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres ». 

« Il nous faudra dépasser ces blocages et être prêts à ne pas respecter certaines règles », ajoute le communiqué. 

Cet accord sera soumis au vote du parlement interne du PS, le Conseil national, jeudi soir, un rendez-vous qui s'annonce tendu, en particulier sur les 70 circonscriptions obtenues par les négociateurs socialistes. 

François Hollande «récuse» l'accord entre LFI et le PS

L'ancien président de la République François Hollande a indiqué mercredi au quotidien régional La Montagne qu'il « récusait » l'accord entre La France insoumise et le Parti socialiste.  

« Je récuse l'accord sur le fond et même sur les circonscriptions. Mais c'est une question qui doit être tranchée par le conseil national du PS », a déclaré l'ex-président socialiste. 

Son entourage a précisé qu'il s'exprimerait plus en détail « en début de semaine prochaine ». 

François Hollande avait mis en garde jeudi 28 avril contre une « disparition » du PS en cas d'accord avec LFI. 

Ce serait « une remise en cause de l'histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », avait-il déclaré. 

« Je pense que cet accord ne sera pas accepté car il est précisément inacceptable », avec »pour la première fois dans l'histoire de la gauche (...) la disparition de toute candidature socialiste dans les deux tiers ou les trois quarts des départements », avait alors souligné M. Hollande. 


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.