En Ukraine, les pompes à essence à sec deviennent source de fierté

La tourelle rouillée d'un char marque l'avancée maximale atteinte par les troupes russes au nord-est de Kiev (Photo, AFP).
La tourelle rouillée d'un char marque l'avancée maximale atteinte par les troupes russes au nord-est de Kiev (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 03 mai 2022

En Ukraine, les pompes à essence à sec deviennent source de fierté

  • Ce char est, comme des dizaines d'autres d'une même colonne russe, tombé sous le feu de l'armée ukrainienne en mars
  • Quant aux restes des pompes à essence ravagées, elles laissent entrevoir les problèmes sociaux-économiques qu'affronte l'Ukraine après plus de deux mois de guerre

SKYBYN: La tourelle rouillée d'un char marque l'avancée maximale atteinte par les troupes russes au nord-est de Kiev. A quelques mètres, une station-service détruite symbolise les problèmes de carburant qui touchent le pays en guerre.

Ce char est, comme des dizaines d'autres d'une même colonne russe, tombé sous le feu de l'armée ukrainienne en mars, au pic des combats pour le contrôle de la capitale ukrainienne. 

Quant aux restes des pompes à essence ravagées, elles laissent entrevoir les problèmes sociaux-économiques qu'affronte l'Ukraine après plus de deux mois de guerre.

Viktor Karpenko, un habitant des environs, n'a aucun doute sur lequel de ces débris a la plus grande valeur symbolique. "Le plus important, c'est que l'armée russe n'est plus là", assure ce peintre de 53 ans qui vient d'examiner la carcasse du char, près du village de Skybyn.

"L'attente pour du carburant peut durer jusqu'à une heure, mais je serais prêt à patienter deux heures pour être certain que des choses comme ça n'arrivent plus jamais".

La puissance de l'explosion qui a détruit le char --tuant probablement ses occupants-- a propulsé la tourelle et son canon de l'autre côté des deux voies de cette autoroute. "Je pense qu'ils ont perdu leurs dernières forces ici. Qu'ils ont perdu leur puissance d'attaque", assure Viktor Karpenko.

Files d'attente 

Depuis l'échec de l'assaut sur Kiev, l'armée russe s'est regroupée et concentre ses opérations dans l'est et le sud de l'Ukraine.

Mais les files d'attente visibles sur les routes ukrainiennes depuis la semaine dernière montrent que les dégâts infligés à l'Ukraine ne s'arrêtent pas à la sphère militaire.

Les mêmes files étaient visibles dans les premiers jours de l'invasion russe, démarrée le 24 février. Elles n'avaient diminué qu'après que les Ukrainiens se furent habitués, autant qu'ils le pouvaient, à la vie dans un pays en guerre.

Dans les rues du centre de Kiev, marquées par un semblant de retour à la normale, certains ont du mal à comprendre pourquoi les problèmes d'essence perdurent.

"Certains disent qu'il n'y aura plus du tout de carburant en Ukraine", s'inquiète Serguiï Kavoun, un chauffeur de taxi qui vient de commencer à faire la queue et s'apprête à une longue attente.

"J'ai essayé quatre stations-service avant de trouver celle-ci. Au moins un quart de mon revenu de la journée s'est déjà envolé", fulmine-t-il: "Je vais peut-être devoir changer de profession..."

Peu d'informations filtrent sur les raisons de cette panne sèche des pompes ukrainiennes. Certains soulignent la capacité de la Russie à détruire les installations de stockage de carburant ukrainiennes. D'autres pensent qu'une grande partie de l'essence est redirigée vers l'armée ou les agriculteurs, en pleine saison des récolte.

Pointe de patriotisme

Une chose est sûre: le problème est particulièrement criant à Kiev.

La capitale de trois millions d'habitants --dont au moins la moitié avait fui aux premières semaines de la guerre-- voit sa population de nouveau augmenter avec le retour des déplacés, plus l'arrivée de ceux fuyant l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine.

La demande en essence augmente, tandis que l'offre diminue, notamment car les livraisons de carburant depuis la Russie et le Bélarus ont cessé depuis longtemps.

"Ils disent qu'ils pourraient bientôt en livrer depuis la Lituanie et la Pologne", espère Serguiï Kavoun, le chauffeur de taxi: "Ils disent que ce n'est que temporaire. Nous l'espérons tous".

Parmi les différentes théories en cours, celle selon laquelle une grande partie du carburant manquant aide l'armée suscite une pointe de patriotisme.

"Nous pouvons marcher, ce n'est pas un problème. Tout doit aller à l'armée - le carburant, tout", lance Oleksandre Vozniakovsky dans la queue. "Nous pouvons souffrir un peu. Nous allons nous débrouiller. Je peux conduire moins. N'importe quoi, du moment qu'on gagne", ajoute ce retraité.

En inspectant la carcasse du char russe, une recrue de l'armée de 19 ans qui dit répondre au nom de guerre de "Kozatchiok" a lui des pensées plus sombres.

"Nous utilisons le même type de chars. Une seule étincelle et pour tout le monde à l'intérieur, c'est fini", constate-t-il: "J'aurais pu être assis dans ce char".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.