Un guide touristique britannique âgé meurt en Irak alors que son groupe est accusé de contrebande

Le patrimoine ancien de l’Irak a été décimé par les conflits, les destructions et les pillages, surtout depuis l’invasion du pays par les États-Unis en 2003. (AFP)
Le patrimoine ancien de l’Irak a été décimé par les conflits, les destructions et les pillages, surtout depuis l’invasion du pays par les États-Unis en 2003. (AFP)
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Publié le Lundi 02 mai 2022

Un guide touristique britannique âgé meurt en Irak alors que son groupe est accusé de contrebande

Le patrimoine ancien de l’Irak a été décimé par les conflits, les destructions et les pillages, surtout depuis l’invasion du pays par les États-Unis en 2003. (AFP)
  • Un groupe de touristes accusé d’avoir tenté de faire sortir clandestinement des objets précieux d’Irak
  • Geoff Hann, 85 ans, originaire du Yorkshire de l’Ouest, dans le nord de l’Angleterre, a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et est décédé après que les autorités irakiennes l’ont empêché de sortir du pays

LONDRES: Un guide touristique britannique qui dirigeait un groupe multinational en Irak est décédé sous observation policière à l’hôpital, alors que l’on craint qu’un autre Britannique de son groupe ne soit exécuté pour contrebande de trésors nationaux. 

Geoff Hann, 85 ans, originaire du Yorkshire de l’Ouest, dans le nord de l’Angleterre, a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et est décédé après que les autorités irakiennes l’ont empêché de sortir du pays, des membres de son groupe touristique ayant été accusés de tenter de faire sortir clandestinement d’Irak de précieux artefacts. 

Le géologue Jim Fitton, âgé de 66 ans et originaire de Bath, Somerset, faisait partie du groupe de M. Hann. Il sera jugé ce mois-ci pour avoir tenté de faire passer des morceaux de poterie ancienne trouvés dans ses bagages à l’aéroport de Bagdad. 

Une querelle diplomatique a éclaté au sujet de l’incident, la famille de M. Fitton accusant le gouvernement britannique de préférer ne pas provoquer la colère des autorités judiciaires irakiennes. Une pétition a été lancée pour demander au bureau des affaires étrangères d’aider la famille, et elle a déjà recueilli 95 000 signatures. 

Ce voyage devait être le dernier de M. Hann après une brillante carrière de guide international, marquée par des visites à Bagdad, Mossoul et aux anciennes cités de Mésopotamie. 

Leila Fitton, la fille de M. Fitton, âgée de 31 ans, a déclaré que le groupe de touristes avait visité un site à Eridu, ancienne ville sumérienne située au sud de l’actuelle Tall al-Muqayyar. 

Elle décrit le scénario qui a conduit à l’arrestation de son père: «Aucun garde n’est présent, aucun panneau ne met en garde contre le ramassage de ces détritus, et d’ailleurs ni le représentant du ministère du Tourisme qui les accompagnait, ni l’équipe de guides touristiques expérimentés dirigée par Geoff n’ont donné ne serait-ce qu’un soupçon d’avertissement que ces objets étaient considérés comme précieux.» 

«Jim et les autres membres du groupe ont demandé s’ils pouvaient ramener chez eux quelques tessons du site pour les garder comme souvenirs et on leur a répondu que cela ne poserait aucun problème, car les tessons n’avaient aucune valeur économique ou historique.» 

Cependant, M. Hann ne guidait pas tout le long du voyage. Avant sa mort tragique à l’hôpital, il a signalé qu’il se sentait mal pendant la tournée, passant de longues périodes à se reposer dans le bus pendant qu’un guide stagiaire menait le groupe. Le 20 mars, il a été empêché d’embarquer sur un vol de retour à l’aéroport de Bagdad et a apparemment été victime d’un AVC. 

M. Fitton et un Allemand faisant partie du groupe de touristes sont restés pour l’aider mais ont été arrêtés après la découverte de tessons de poterie dans leurs bagages. 

Selon la fille de M. Fitton, le bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth leur a conseillé de ne pas parler publiquement de l’affaire, de «peur de contrarier les autorités irakiennes». 

«Nous pensons que toute la hiérarchie politique du bureau des affaires étrangères et du Commonwealth, y compris le Premier ministre, a abandonné Jim à son sort», poursuit-elle. 

Jim Fitton, qui a mis à profit son expertise géologique tout au long d’une carrière internationale dans l’industrie du pétrole et du gaz, réside désormais en Malaisie. 

«Le Britannique a été détenu à l’aéroport après que la douane a trouvé dans ses bagages différentes pièces d’antiquités provenant de plusieurs sites», indique Laith Hussein, responsable des antiquités et du patrimoine en Irak. 

Amanda Milling, ministre d’État britannique à l’Asie et au Moyen-Orient a déclaré: «Nous comprenons l’urgence de cette affaire et avons déjà fait part de nos préoccupations aux autorités irakiennes concernant l’imposition éventuelle de la peine de mort dans le cas de M. Fitton et l’opposition de principe du Royaume-Uni à la peine de mort en toutes circonstances.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.