Marioupol: les autorités ukrainiennes espèrent la poursuite des évacuations

Un policier des frontières polonais (à gauche) porte les bagages d'une réfugiée ukrainienne alors qu'elle tient son bébé après avoir traversé la frontière ukraino-polonaise avec ses enfants au poste frontière de Kroscienko, dans l'est de la Pologne, le 7 avril 2022 (Photo, AFP) .
Un policier des frontières polonais (à gauche) porte les bagages d'une réfugiée ukrainienne alors qu'elle tient son bébé après avoir traversé la frontière ukraino-polonaise avec ses enfants au poste frontière de Kroscienko, dans l'est de la Pologne, le 7 avril 2022 (Photo, AFP) .
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Publié le Lundi 02 mai 2022

Marioupol: les autorités ukrainiennes espèrent la poursuite des évacuations

  • Cette opération d'évacuation a commencé samedi et a été menée en coordination entre l'Ukraine et la Russie
  • Elle a d'abord concerné des civils présents dans les sous-terrains de l'immense aciérie Azovstal

KIEV: Les autorités ukrainiennes prévoient de nouvelles évacuations d'habitants de Marioupol lundi, après une première opération qui a sorti une centaine de civils de l'usine Azovstal, assiégée par les forces russes dans ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine.


A Bruxelles, les ministres de l'Energie des Vingt-Sept tiennent une réunion pour étudier un arrêt progressif des achats de pétrole à la Russie pour sanctionner la guerre en Ukraine.


"Le 2 mai, l'évacuation à Marioupol commence à 7h00 (04h00 GMT). Point de collecte - Centre commercial +Port City+", a annoncé sur Telegram Pavlo Kirilenko, gouverneur régional de Donetsk, dans la nuit de dimanche à lundi.


L'opération d'évacuation a commencé samedi et a été menée en coordination entre l'Ukraine, la Russie et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).


Elle a d'abord concerné des civils présents dans les sous-terrains de l'immense aciérie Azovstal.


"Aujourd'hui, pour la première fois depuis le début de la guerre, ce couloir humanitaire vital a commencé à fonctionner. Pour la première fois, il y a eu deux jours de vrai cessez-le-feu sur ce territoire" du complexe sidérurgique, avait déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message diffusé par vidéo. "Enfin!"


"Plus d'une centaine de civils ont déjà été évacués, tout d'abord des femmes et des enfants", a précisé le président, ajoutant que les premiers évacués arriveraient à Zaporijjia, ville située à l'ouest de Marioupol, lundi matin.


M. Zelensky a ajouté "espérer que les conditions seront réunies pour poursuivre les évacuations depuis Marioupol".


La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a cependant rappelé que "des centaines de civils restent bloqués à Azovstal" aux côtés des militaires ukrainiens qui résistent encore sous les bombes russes. "La situation est devenue le signe d'une véritable catastrophe humanitaire, car les gens manquent d'eau, de nourriture et de médicaments", a-t-elle alerté.

9 mai 
D'autant que les bombardements russes ont semblé reprendre, selon Denis Schlega, commandant de la 12e Brigade opérationnelle de la Garde nationale ukrainienne.  


"Ces deux derniers jours, pendant l'opération de sortie des civils de l'usine il y a eu une annonce de cessez-le-feu (...) deux jours de calme, mais une fois que le dernier civil a quitté l'usine, ce qui s'est littéralement produit il y a une heure, le bombardement de l'usine a recommencé avec tous types d'armes", a-t-il déclaré dans la foulée de l'évacuation dans une vidéo diffusée à la télévision ukrainienne. 


Des milliers de civils avaient pu quitter depuis le début de la guerre le 24 février Marioupol, ville portuaire peuplée avant la guerre d'un demi-million d'habitants et désormais sous contrôle russe après des semaines de bombardements qui l'ont presqu'entièrement détruite et ont fait au moins 20.000 morts, selon les Ukrainiens. 


Mais c'est la première fois, après de multiples tentatives avortées malgré l'intercession de responsables étrangers et du pape François, que des civils retranchés dans le complexe d'Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne écrasée sous les bombes russes, ont pu en sortir.


De nouvelles images satellite de Maxar Technologies prises le 29 avril ont montré que presque tous les bâtiments de l'immense complexe sidérurgique avaient été détruits par les bombardements, les militaires ukrainiens et les civils se terrant dans les nombreuses galeries souterraines datant de l'époque soviétique, attaquées selon Kiev avec des bombes perforantes de très forte puissance.


Concernant les ambitions russes, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réfuté l'hypothèse, évoquée par des analystes, selon laquelle la guerre prendrait fin le 9 mai, date commémorant en Russie la capitulation de l'Allemagne nazie en 1945.


"Nos militaires n'ajusteront pas artificiellement leurs actions à une quelconque date, y compris le jour de la Victoire", a déclaré M. Lavrov dans un entretien avec la télévision italienne Mediaset diffusé dimanche. "Le rythme de l'opération en Ukraine dépend, avant tout, de la nécessité de minimiser tout risque pour la population civile et les militaires russes".


Chaque année, une parade militaire marque ce jour la fin de la Seconde Guerre mondiale et constitue la célébration la plus importante en Russie. 


Confrontée à une lente progression des forces russes, en supériorité numérique et mieux dotées en armements lourds, dans l'est de son territoire après les avoir mises en échec autour de Kiev au début de l'offensive, l'Ukraine a reçu ce week-end la visite, non annoncée, d'une délégation du Congrès américain avec à sa tête la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, reçue par Volodymyr Zelensky.


L'Ukraine ne cesse de répéter son besoin urgent en armements lourds, notamment blindés et obusiers longue portée, promis par les Occidentaux.


L'armée russe grignote du terrain dans l'est de l'Ukraine, en cherchant à prendre en étau son adversaire depuis le nord et le sud afin de compléter son emprise sur le bassin minier du Donbass.

Nouvelles sanctions 
Les Occidentaux ont multiplié les sanctions, et leurs effets commencent à se faire sentir en Russie, avec une inflation élevée et des risques de pénuries, en particulier dans l'industrie.


L'Union européenne finalise un arrêt progressif de ses achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie pour sanctionner la guerre en Ukraine et va annoncer cette semaine un calendrier et de nouvelles mesures, ont confié dimanche plusieurs sources européennes.


"Il y a une volonté politique de cesser les achats de pétrole à la Russie et nous aurons la semaine prochaine des mesures et une décision sur un retrait progressif", a affirmé un responsable européen impliqué dans les discussions.


Un premier échange est prévu lundi au cours d'une réunion des ministres de l'Energie des Vingt-Sept à Bruxelles, mais aucune décision n'est attendue car la Commission n'aura pas encore soumis ses propositions de sanctions.


Dans la centrale nucléaire de Zaporijjia, aux mains des Russes et que l'AFP a pu visiter lors d'un voyage de presse organisé par l'armée russe, le nouveau maire pro-Moscou d'Energodar, Andreï Chevtchik, claironne que "ici, tout va bien !". "Nous sommes prêts à vendre de l'électricité à l'Europe. Tout acheteur est bienvenu. C'est très bon marché !", a ajouté le nouvel édile.


La façade d'un vaste bâtiment administratif qui servait de centre d'entraînement au personnel est noircie par les flammes et de nombreuses fenêtres sont explosées.


La semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie atomique avait jugé "préoccupante" la situation à la centrale de Zaporijjia, à laquelle ses experts n'ont pas eu accès depuis sa prise par Moscou.


La centrale "fonctionne normalement, en accord avec les normes nucléaires, radioactives et environnementales", assure toutefois sur place le major-général Valéri Vassiliev, spécialiste des questions nucléaires et chimiques, dépêché par Moscou pour sécuriser le site.


Des milliers de civils ont été tués en Ukraine et des millions déplacés par l'invasion russe, qui a débuté le 24 février.


Moscou a annoncé un bilan officiel d'un millier de morts parmi ses soldats. L'Ukraine affirme que les pertes de la Russie sont beaucoup plus élevées. 


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.