PARIS: Marine Le Pen est sortie dimanche du silence médiatique qu'elle observait depuis sa défaite à la présidentielle le 24 avril, à travers un bref message vidéo appelant les électeurs à choisir les candidats RN aux élections législatives des 12 et 19 juin.
Lors de ce scrutin, « vous aurez le choix entre des députés soumis à Emmanuel Macron qui feront passer aveuglément toutes ses décisions, sans contre-pouvoir, et les députés qui soutiennent mon projet et mes valeurs pour la France », déclare l'ex-candidate du Rassemblement national dans une séquence publiée sur les réseaux sociaux.
Marine Le Pen revient dans cette séquence de 2'30 » sur les thèmes de sa campagne, notamment « la défense du travail et du pouvoir d'achat », qu'elle oppose à Emmanuel Macron, accusé de soutenir « les privilèges ».
« Avec un maximum de députés qui me soutiendront au Parlement, je serai en mesure de protéger votre pouvoir d'achat et de porter des mesures qui reconnaissent enfin le travail à sa juste valeur », affirme-t-elle.
Mme Le Pen est arrivée le 24 avril en tête dans 158 des 577 circonscriptions législatives. Elle a obtenu 41,45% des suffrages à l'échelon national, contre 58,55% au président réélu Emmanuel Macron.
Le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a déposé en fin de matinée une gerbe devant la statue de Jeanne d'Arc à Paris. C'est la première fois que cette manifestation, traditionnelle le 1er mai pour le Rassemblement national (ex-Front national), n'est pas présidée par un membre de la famille Le Pen, qu'il s'agisse du fondateur du parti Jean-Marie ou de sa fille Marine, qui lui a succédé en 2011.
Lors d'un entretien sur BFMTV, le député européen a par ailleurs indiqué qu'il était « parfaitement disposé, si le Rassemblement national devait ne pas être en capacité de l'emporter dans des circonscriptions » - notamment en arrivant troisième dans une configuration en triangulaire avec « un candidat du camp patriote mieux placé - « à ce qu'on puisse retirer notre candidat ».
Invité à préciser quels candidats pouvaient être considérés « patriotes », il a énuméré, tout en reconnaissant « des désaccords politiques », le parti d'Eric Zemmour Reconquête!, « les Républicains », « une frange souverainiste de la gauche », « Nicolas Dupont-Aignan ».
En faisant valoir « l'enjeu que nos idées soient portées et soient défendues à l'Assemblée nationale », il a mis en garde contre le « bloc de la macronie qui va être le bloc de la dérégulation pendant cinq ans » et le « bloc islamo-gauchistes qui est aujourd'hui en train de constituer M. Mélenchon ».
Le parti organise par ailleurs en fin de journée une visioconférence à l'attention de ses futurs candidats aux législatives.