Ukraine: une vingtaine de civils sortent de l'usine Azovstal à Marioupol

Des soldats ukrainiens reçoivent des soins médicaux à leur arrivée dans un bâtiment abandonné, le 30 avril 2022 (Photo, AFP).
Des soldats ukrainiens reçoivent des soins médicaux à leur arrivée dans un bâtiment abandonné, le 30 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 mai 2022

Ukraine: une vingtaine de civils sortent de l'usine Azovstal à Marioupol

  • Le régiment Azov, qui défend l'aciérie Azovstal, a annoncé en début de soirée que vingt civils avaient pu sortir de l'usine
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a chiffré à 900 vendredi le nombre de corps découverts dans la zone de Boutcha

KIEV: Une vingtaine de civils ont enfin pu sortir samedi de l'immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, port du sud-est de l'Ukraine assiégé par les Russes, tandis que dans la banlieue de Kiev, la police ukrainienne a annoncé la découverte, dans une fosse, des corps de trois hommes torturés et exécutés.

Le régiment Azov, qui défend l'aciérie Azovstal, a annoncé en début de soirée que vingt civils, des femmes et des enfants (...) avaient pu sortir de l'usine où les conditions de vie sont dramatiques depuis des semaines. 

"Ils ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine", a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans une vidéo sur Telegram. 

Aucune tentative d'évacuer Azovstal, ultime réduit contrôlé par les forces ukrainiennes à Marioupol, n'a réussi jusqu'à présent.

Les combattants du régiment continuaient de déblayer les décombres après des bombardements nourris du site la veille et dans la nuit, pour en sortir d'autres civils.

"Nous espérons que ce processus va se poursuivre et que nous réussirons à évacuer tous les civils", a ajouté le commandant Palamar. 

Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass avait annoncé qu'un groupe de 25 civils dont six enfants avait pu sortir d'Azovstal, complexe métallurgique où sont bloqués des centaines de militaires et de civils ukrainiens, retranchés dans des galeries souterraines datant de l'époque soviétique.

Vingt civils du site Azovstal pour être évacués

"Toute la nuit, l'artillerie de l'ennemi a bombardé le site. Le cessez-le-feu qui devait commencer à 6H00 (3H00 GMT) n'a commencé qu'à 11H00. Depuis les deux parties le respectent. Le convoi d'évacuation que nous attendions à 6H00 n'est arrivé qu'à 18H25", selon Sviatoslav Palamar.

"Le régiment Azov continue de déblayer les décombres pour en sortir des civils. Nous espérons que ce processus va se poursuivre et que nous réussirons à évacuer tous les civils", a-t-il ajouté. 

Selon lui, l'évacuation de blessés qui ont besoin d'aide médicale vers le territoire contrôlé par l'Ukraine n'est pas à l'ordre du jour. 

Des centaines de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont bloqués, selon Kiev, sur le site d'Azovstal, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville, presque entièrement détruite et contrôlée par les forces russes après des semaines de siège.

Plus au nord, ce sont les corps de trois hommes qui ont été retrouvés vendredi dans une fosse commune à Myrotske, un village proche de Boutcha, petite ville devenue le symbole des atrocités imputées à la Russie. 

Les trois hommes "avaient les mains liées, des vêtements autour du visage pour qu'ils ne voient rien et certains avaient des baillons dans la bouche", a décrit, dans un communiqué, le chef de la police de la région de Kiev, Andriï Nebytov.

"Les victimes ont été torturées pendant longtemps (...) Finalement, chacun d'eux a reçu une balle dans la tempe", a-t-il ajouté.

Des habitants de Boutcha, occupée en mars par les forces russes, avaient raconté cette semaine à l'AFP les prisonniers à genoux aux mains liées derrière le dos, les exécutions sommaires et les mares de sang dans les maisons.

Ceux qui ont vu "s'en souviendront pour des centaines d'années", avait dit Viktor Chatylo, un habitant de la rue Iablounska, dans laquelle l'AFP avait constaté, le 2 avril, la présence d'une vingtaine de cadavres de civils après le départ des forces russes.

Le porte-parole de la présidence turque a rencontré Zelensky à Kiev

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a rencontré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, ont annoncé ses services.

Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine, la Turquie s'efforce depuis le début de la guerre de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev.

La teneur des discussions n'a pas été révélée. M. Kalin était accompagné du vice-ministre des Affaires étrangères, Sedat Onal. 

La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul.

Personne ne sait combien

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a chiffré à 900 vendredi, dans un entretien avec la presse polonaise, le nombre de corps découverts dans la zone de Boutcha.

Les soldats russes ayant brûlé et enterré des corps, "personne ne sait combien de gens ont péri", a-t-il ajouté.

Le parquet ukrainien a d'ores et déjà annoncé l'inculpation de dix soldats russes, le recensement de plus de 8.000 crimes de guerre en Ukraine, et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui s'est rendu à Boutcha jeudi, a exhorté Moscou à coopérer avec l'enquête de la Cour pénale internationale. 

Mais Moscou a nié toute responsabilité et parlé d'une "mise en scène". L'armée russe a été jusqu'à frapper Kiev alors que M. Guterres s'y trouvait,tuant une journaliste et déclenchant un concert de protestations internationales.

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s'est publiquement interrogé vendredi sur la "dépravation" du président russe Vladimir Poutine, avouant qu'il était "difficile de regarder certaines images" d'atrocités commises sur les civils ukrainiens.

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui fait savoir, après un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien, que se poursuivrait sur place "la mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour (...) permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l’agression russe". 

Il a ajouté que la France allait "renforcer" ses envois de matériel militaire à l'Ukraine - notamment des canons longue portée - pour "rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l'Ukraine".

Dans le sud du pays, l'aéroport d'Odessa a été frappé par des tirs de missile.

"L'ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion. La piste de l'aéroport d'Odessa a été détruite", a déclaré le gouverneur Maxim Martchenko dans une vidéo sur son compte Telegram.

Odessa, grande ville portuaire de la mer Noire d'un million d'habitants, au poids symbolique et historique majeur, a jusqu'ici été relativement épargnée par les combats.

Elle se trouve dans la bande côtière que la Russie pourrait envisager de conquérir pour faire la jonction à l'ouest avec l'enclave séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, où elle dispose de troupes.

Après avoir mis en échec l'armée russe dans son offensive lancée le 24 février sur Kiev, les forces ukrainiennes peinent désormais à contenir la poussée dans l'est du pays d'une armée en supériorité numérique et pour l'instant mieux armée, qui cherche à les prendre en étau depuis le nord et le sud. 

Volodymyr Zelensky a notamment reconnu vendredi soir que la situation dans la région de Kharkiv, deuxième ville du pays près de la frontière russe, était "difficile".

De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi dans la ville, pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe. Les bombardements avaient fait un mort et plusieurs blessés vendredi.

"Si c'était une guerre d'infanterie contre infanterie, on aurait des chances. Mais dans ce secteur, c'est d'abord une guerre d'artillerie et on n'en a pas assez", a dit à l'AFP "Viking", un sergent-chef de 27 ans qui s'est replié de Kreminna, ville de l'est prise par les Russes le 18 avril.

Un avion de reconnaissance russe a violé l'espace aérien suédois selon la défense suédoise

"Un avion à hélices russe AN-30 a violé l'espace aérien suédois vendredi soir", a écrit la Défense suédoise dans un communiqué, précisant que ses équipes avaient suivi l'intégralité de l'incident et l'avaient photographié.

"L'avion était à l'est de Bornholm (une île danoise dans la Baltique) et s'est ensuite dirigé vers le territoire suédois", a indiqué le bref communiqué.

Le ministre suédois de la Défense a dénoncé cette incursion. "Il est totalement inacceptable de violer l'espace aérien suédois (...) Cette action n'est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, elle est très inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée", a écrit Peter Hultqvist à la télévision publique SVT.

Les objectifs seront atteints

Tous les objectifs de l'"opération militaire spéciale" - le terme utilisé par le Kremlin pour cette guerre - "seront atteints en dépit de l'obstruction de nos adversaires", a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans un entretien avec l'agence de presse Chine nouvelle publié samedi.

L'armée ukrainienne réussit cependant a remporter des succès "tactiques", a souligné M. Zelensky, comme à Rouska Lozova, un village repris au nord de Kharkiv, d'où les forces russes pilonnaient la ville. Plus de 600 habitants ont été évacués du village, occupé depuis deux mois, selon le ministère ukrainien de la Défense. 

L'Ukraine a également frappé des objectifs stratégiques en territoire russe.

Le gouverneur de la région russe de Briansk, au nord-est de l'Ukraine, Alexandre Bogomaz, a ainsi annoncé sur Telegram que la défense aérienne avait "détecté un avion des forces armées ukrainiennes" samedi matin, et que deux obus avaient endommagé des installations pétrolières. 

Plusieurs réserves de carburant en territoire russe ont été la cible d'intrusions apparentes des forces ukrainiennes ces dernières semaines, même si Kiev refuse de confirmer son implication.

Dans les régions de Donetsk et Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, 14 attaques lancées par les forces russes ont aussi été repoussées au cours des dernières 24 heures, a affirmé samedi l'état-major des forces ukrainiennes.

Un haut responsable du Pentagone a relevé vendredi que si les forces russes étaient "loin d'avoir fait la jonction" des troupes entrées par la région de Kharkiv, au nord du Donbass, avec celles venues du sud du pays pour prendre en tenaille les forces ukrainiennes déployées sur la ligne de front, elles continuaient "de créer les conditions d'une offensive soutenue, plus vaste et plus longue".


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.