Lavrov à Al-Arabiya: «La Russie ne se considère pas en guerre contre l'OTAN, mais l'OTAN l'est»

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a accordé une interview exclusive à Al Arabiya. (Capture d'écran)
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a accordé une interview exclusive à Al Arabiya. (Capture d'écran)
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Publié le Dimanche 01 mai 2022

Lavrov à Al-Arabiya: «La Russie ne se considère pas en guerre contre l'OTAN, mais l'OTAN l'est»

  • Propos tenus dans une interview exclusive accordée par le ministre russe des Affaires étrangères au chef du bureau de l'ONU de la chaîne d'information, Talal Al-Haj
  • Lavrov a déclaré que le problème des couloirs humanitaires est « qu’ils sont ignorés par les ultranationalistes ukrainiens »

DUBAΪ : Moscou ne se considère pas en guerre contre l'OTAN, mais l'OTAN l'est, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov dans une interview exclusive à Al-Arabiya.

Concernant l’aide humanitaire et l’évacuation des civils, il a rejeté les propositions du chef de l'ONU, Antonio Guterres, en déclarant : « Il n'est pas nécessaire que qui que ce soit aide à ouvrir des couloirs humanitaires. Le seul problème, c’est que les couloirs humanitaires sont ignorés par les ultranationalistes ukrainiens. »

« Nous apprécions l'intérêt du secrétaire général à apporter son aide… Nous leur avons expliqué... le mécanisme qui permet de surveiller la façon dont les couloirs humanitaires sont annoncés. »

Interrogé sur les risques de propagation de la guerre en Moldavie après une série d'explosions qui ont secoué une région frontalière séparatiste au sein du pays, Lavrov a répondu : « La Moldavie devrait s'inquiéter de son propre avenir ... parce qu'elle est attirée par l'OTAN ».

Dans une interview d'une heure avec Talal Al-Haj, chef du bureau de la chaîne d'information Al-Arabiya à New York et aux Nations unies, diffusée vendredi soir, Lavrov a présenté le point de vue du gouvernement russe sur le conflit ukrainien, qui entre dans son troisième mois et a déjà fait des dizaines de milliers de morts, civils comme militaires, dans les deux camps.

« Malheureusement, l'OTAN, semble-t-il, se considère en guerre contre la Russie », a-t-il déclaré. « Les dirigeants de l'OTAN et de l'UE, beaucoup d'entre eux, en Angleterre, aux États-Unis, en Pologne, en France, en Allemagne et, bien sûr, le diplomate en chef de l'UE Josep Borrell, disent carrément, publiquement et constamment : « Poutine doit échouer, la Russie doit être vaincue ». Lorsque vous utilisez cette terminologie, je crois que vous pensez que vous êtes en guerre avec la personne que vous voulez voir vaincue."

Le gouvernement russe a déclaré que son « opération militaire spéciale » en Ukraine vise à protéger la sécurité de la Russie et celle des russophones dans la région orientale du Donbass. Les nations occidentales ont accusé la Russie d'envahir un pays souverain et de commettre des crimes de guerre.

Depuis le début de l'invasion, le 24 février, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne ont sanctionné plus de 1 000 personnes et entreprises russes ainsi que de riches hommes d'affaires et les États-Unis ont interdit toute importation de pétrole et de gaz russes.

Ces mesures financières sont destinées à porter atteinte à l'économie russe et à pénaliser le président Vladimir Poutine, les hauts fonctionnaires et les personnes qui ont bénéficié de son pouvoir.

Lavrov a déclaré : « Croire que ce dernier outrage et cette vague de sanctions, qui ont fini par montrer le vrai visage de l'Occident qui, d'après ce que je comprends maintenant, a toujours été russophobe, croire que cette dernière vague de sanctions va amener la Russie à supplier d'être épargnée, ces stratèges sont nuls et, bien sûr, ils ne connaissent rien à la politique étrangère de la Russie et ignorent tout de la façon de traiter avec la Russie. »

Le conflit a incité les membres de l'OTAN et les alliés à promettre des milliards de dollars de soutien militaire à l'Ukraine. Les systèmes d'armes fournis aux forces ukrainiennes comprennent des missiles sol-air, de l'artillerie lourde et des équipements de surveillance.

L'administration Biden a convenu avec les alliés occidentaux de tenir des réunions mensuelles pour évaluer les besoins du gouvernement de Kiev, ce qui fait craindre que la guerre en Ukraine, comme l'a dit le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, « s'éternise et dure des mois et des années. »

L'OTAN affirme qu'elle fera tout ce qu'elle peut pour soutenir l'Ukraine tout en veillant à ce que la guerre ne déborde pas au-delà de ses frontières dans les pays voisins.

Mais Lavrov a déclaré que la coopération de l'OTAN avec l'Ukraine n'était guère plus « qu’un instrument pour contenir la Russie, la dissuader et l'irriter. »

Il a ajouté que la Russie connaissait les itinéraires utilisés pour approvisionner l'Ukraine en armes, et que « dès que ces armes atteignent le territoire ukrainien, elles sont la cible de leur opération spéciale. »

Lavrov a déclaré que la Russie avait présenté de nombreuses propositions pour mettre fin à la guerre en Ukraine, mais que jusqu’à présent elle avait fait chou blanc. L'Ukraine est responsable de l'impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de paix, a-t-il déclaré, accusant, selon lui, le gouvernement de changer de position dans les négociations.

Lavrov a également accusé l'Occident de saboter les tentatives de paix, affirmant que les négociations menées à Istanbul le mois dernier avaient progressé sur les questions des revendications territoriales russes et des garanties de sécurité jusqu'à ce que les diplomates ukrainiens fassent marche arrière à la demande de l'Occident.

« Nous sommes coincés parce qu’ils veulent tout le temps jouer » a-t-il dit. « À cause des instructions des représentants ukrainiens qui viennent de Washington, de Londres, de certaines autres capitales, de ne pas accélérer les négociations. »

Lavrov a réitéré la position du gouvernement Poutine selon laquelle « l’opération militaire spéciale » de la Russie en Ukraine vise à protéger les deux républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk dans le Donbass.

« Le but de notre opération, annoncé ouvertement, est de protéger ces deux républiques et de s'assurer que jamais rien ne viendra du territoire ukrainien menacer la sécurité de ces gens et celle de la Fédération de Russie », a-t-il déclaré.

Fin février, le président Poutine a reconnu la région, autorisant les troupes russes à être présentes dans ces territoires. La Russie a pour objectif de protéger les deux républiques car « elles ont été attaquées par le régime ukrainien pendant une longue, longue période de huit ans », a poursuivi Lavrov.

« Lorsque le coup d'État a eu lieu en 2014, ils ne voulaient rien avoir à faire avec ces gens qui sont arrivés au pouvoir illégalement et ont dit : « Laissez-nous tranquilles, nous voulons comprendre ce qui se passe. » Ils n'ont jamais attaqué le reste de l'Ukraine. »

Lavrov faisait référence au renversement du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en février 2014 après des mois de manifestations sur la place de l'Indépendance de Kiev, ou Maïdan, après son refus de signer un accord qui aurait intégré l'Ukraine plus étroitement à l'UE.

À peu près au même moment, la Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée et a apporté son soutien à l'insurrection du Donbass. Depuis lors, Donetsk et Louhansk sont contrôlés par des gouvernements séparatistes soutenus par Moscou.

« Les dirigeants des républiques de Donetsk et de Louhansk ont été désignés comme terroristes, une opération antiterroriste a été lancée par le dirigeant boucher qui est arrivé au pouvoir par la force et par des moyens illégaux, et pendant huit longues années, ils ont été victimes de l'agression ukrainienne, qui a entraîné la mort de quelque 13 000 ou 14 000 civils, la destruction des infrastructures civiles et de nombreux autres crimes », a souligné Lavrov.

Il a ajouté que « l’opération spéciale » de la Russie était une « réponse à ce que l'OTAN faisait en Ukraine pour préparer ce pays à une posture très agressive contre la Fédération de Russie. »

Faisant référence au gouvernement ukrainien, il a déclaré : « Ils ont reçu des armes offensives, dont certaines qui peuvent atteindre le territoire russe, des bases militaires ont été construites, y compris sur la mer d'Azov, et plusieurs dizaines d'exercices militaires, dont beaucoup sur le territoire ukrainien, ont été menés sous les auspices de l'OTAN ».

« La plupart de ces exercices sont contre les intérêts de la Fédération de Russie, et le but de cette opération est donc de s'assurer que ces plans ne se concrétisent pas. »

Retraçant l’origine du conflit ukrainien, Lavrov a déclaré : « Pendant toutes ces années, nous avons initié des projets de traités, des projets d'accords avec l'OTAN, avec les pays de l'Organisation de la Sécurité et de la Coopération en Europe et dernièrement, en décembre de l'année dernière, nous avons proposé une autre initiative aux États-Unis et à l'OTAN pour conclure des traités avec les deux sur les garanties de sécurité à tous les pays de l'espace euro-atlantique sans adhérer à aucune alliance militaire. »

Il faisait référence à l'OSCE, l'organisation intergouvernementale régionale axée sur la sécurité et dotée du statut d'observateur auprès de l'ONU, dont le mandat inclut des questions telles que le contrôle des armements, la promotion des droits humains, la liberté de la presse et les élections libres et équitables.

« Chaque fois que nous avons pris ces initiatives, elles ont été fondamentalement rejetées plus ou moins poliment. En 2009, nous avons proposé le Traité de sécurité européenne que l'OTAN a refusé d'examiner et qui visait en fait à codifier quelque chose auquel tous les pays de l'OSCE ont souscrit au plus haut niveau. »

Selon Lavrov, la Russie avait suggéré que les pays aient le droit de choisir leurs alliances et de ne pas renforcer leur sécurité au détriment de celle d'un autre pays, ce qui signifie « qu’aucune organisation en Europe ne peut prétendre être un acteur dominant dans cet espace géopolitique. »

Lavrov a déclaré que l'OTAN a répondu à la Russie en disant qu'il n'y aurait pas de garanties de sécurité juridiquement contraignantes en dehors de l'OTAN, ce qui, selon lui, fait de l'OSCE « un organisme pour la forme »

Il a précisé que la dernière tentative russe de ce type a eu lieu en décembre 2021, avant le lancement de l'opération en Ukraine, en réponse à la « tension et à la confrontation croissantes » au fil des ans.

Cette initiative russe, selon Lavrov, a été rejetée par l'OTAN qui ne voulait pas sacrifier sa « politique de porte ouverte », qui « n'existe pas dans le traité de Washington (qui constitue la base de l'OTAN) » et est utilisée comme une « couverture pour promouvoir les plans expansionnistes de l'OTAN. »

« L'OTAN, malgré ses promesses et celles de ses dirigeants, se rapprochait de plus en plus de la frontière russe et ils nous disaient : “N'ayez pas peur, nous sommes une alliance défensive et nous ne constituerons aucune menace pour votre sécurité.“

Il a reconnu que l'OTAN était une alliance défensive lorsqu'il y avait un mur de Berlin et un « mur géopolitique entre l'OTAN et le traité de Varsovie » après la Seconde Guerre mondiale.

Mais « avec la disparition du traité de Varsovie, lorsque l'Union soviétique a cessé d'exister, l'OTAN a décidé que la ligne de défense devait être déplacée vers l'Est, ce qu’elle a effectivement fait cinq fois. »

La ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, Liz Truss, a déclaré récemment que l'OTAN doit être un acteur mondial. Nous pouvons entendre parler sans arrêt de la nature défensive de cette alliance mais cela restera quand même un mensonge. »

Lavrov a accusé le gouvernement ukrainien de « supprimer tout ce qui est russe », notamment « la langue, l'éducation, les médias et l'utilisation quotidienne de la langue russe ont été transformés en infraction administrative. »

Il va encore plus loin et dit : « Le régime ukrainien a intensifié, à la fin de l'année dernière et au début de cette année, le bombardement des territoires orientaux du pays dans le Donbass, ce qui représente les pires violations des accords de Minsk qui ont été signés en février 2015 et approuvés par la résolution du Conseil de sécurité. Quand ils visaient les civils et les infrastructures civiles, les écoles, les hôpitaux, les jardins d'enfants, nous n'avions pas d'autre choix. »

Lavrov a prévenu qu'il ne fallait pas sortir ses propos de leur contexte lorsqu’il indique qu’il ne faut pas « sous-estimer » les risques d'un conflit nucléaire si les États-Unis et leurs alliés continuent à armer l'Ukraine.

« Nous n'avons jamais joué avec des choses aussi dangereuses. Nous devrions tous insister sur les déclarations faites par les P5 (membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies), selon lesquelles il ne pourrait jamais y avoir de guerre nucléaire. Mais pour s'assurer que c'est le cas, l'Occident doit discipliner les porte-paroles comme nos collègues ukrainiens et polonais, qui ne voient aucun danger à jouer avec de tels mots très, très risqués. »

Lavrov a déclaré que les médias occidentaux interprétaient mal ses propos mais a conclu « nous y sommes habitués. »

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 

 

     

 


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.